DeSmith Van-MtL Lepage

MONTRÉAL – Si Casey DeSmith entretenait le moindre ressentiment à l’égard des Canadiens de Montréal pour lui avoir préféré trois autres gardiens, il pourra au moins se dire qu’il aura eu le dernier mot.

Échangé à Vancouver en retour de Tanner Pearson et d’un choix de troisième ronde tout juste avant le début de la saison, le portier de 32 ans a brillé en repoussant 32 rondelles, dimanche, pour aider les Canucks de Vancouver à l’emporter 5-2 au Centre Bell.

« Tu veux toujours gagner contre une équipe qui t’a échangé, a commenté le gardien. […] J’ai bien aimé mon passage à Montréal car j’ai grandi en suivant cette équipe. J’ai rencontré Carey Price au tournoi de golf. Ç’a été un plaisir pour moi de mettre les pieds dans le vestiaire et de côtoyer tous les gars.

« Je ne suis pas resté là longtemps, mais je vais toujours me souvenir de ce passage. »

Vaincus la veille pour seulement la quatrième fois de la saison, les Canucks ont explosé avec trois buts en deuxième période pour mettre le match hors de portée.

Conor Garland a parti le bal grâce à une belle passe de J.T. Miller à 6:15 de l’engagement avant de voir Ilya Mikheyev doubler l’avance des visiteurs, un peu plus de trois minutes plus tard. Dakota Joshua a fait 3-0 en s’emparant d’un retour de lancer tout juste avant que les équipes retraitent au vestiaire.

« Nous avons manqué d’exécution en deuxième, a analysé le défenseur Mike Matheson. C’est difficile quand la rondelle n’est pas ton amie comme ça. Ç’a été notre principal problème ce soir. […] Ça commence avec moi, personnellement. Je me regarde toujours dans le miroir avant de regarder ailleurs. »

Matheson a pourtant réduit l’écart à deux buts en enfilant son quatrième de la saison lors d’un avantage numérique à 6:46 de la troisième période. Cette réussite a semblé relancer les locaux et la foule, mais pas suffisamment pour qu’ils réussissent à orchestrer une remontée.

Arber Xhekaj a marqué son premier de la saison avec 48 secondes à écouler, peu de temps après que Brock Boeser eut confirmé la victoire des siens dans un filet désert. Phillip Di Giuseppe en a rajouté avant la cloche finale, lui aussi dans une cage béante.

Le CH a eu ses chances, mais la victoire émotive de la veille contre les Bruins de Boston semblait lui avoir soutiré l’énergie dont il aurait eu besoin pour combler un déficit de trois buts.

Pearson a bien failli ouvrir la marque contre son ancienne équipe en première, mais il s’est buté au poteau de DeSmith. Christian Dvorak s’est également fait refuser un but en deuxième période quand la contestation des Canucks a démontré qu’il y avait hors-jeu sur la séquence.

« C’est sûr que l’émotion n’était pas au même niveau qu’hier, a reconnu l’entraîneur Martin St-Louis. J’ai aimé notre match, on était là. Ç’aurait pu aller de n’importe quel bord. En première, on a manqué d’exécution et on n’a pas été opportunistes en deuxième. Je suis quand même content de notre prestation. »

À son premier départ depuis qu’il avait cédé quatre fois sur neuf tirs face au Lightning de Tampa Bay, Jake Allen a somme toute bien fait, repoussant 31 lancers. Son vis-à-vis a toutefois été plus solide.

Slafkovsky plus incisif

Au rayon des signes positifs, le Tricolore pourra se réjouir de la tenue de Juraj Slafkovsky dans cette rencontre plus difficile dans l’ensemble.

L’attaquant de 19 ans s’est montré plutôt créatif à l’attaque et n’a pas hésité à couper vers l’enclave, une chose qu’il hésite souvent à faire. Il n’a peut-être pas été récompensé sur la feuille de pointage, mais il a au moins décoché six tirs – son plus haut total en carrière.

« Je me sentais bien, a lancé Slafkovsky. Je me serais encore mieux senti si nous avions gagné. J’essaie de tirer davantage, et c’est bien de voir que j’en ai réussi autant ce soir. »

Signe qu’il a été omniprésent en territoire adverse, le Slovaque a aussi vu quatre de ses tentatives de tirs être bloquées par les joueurs des Canucks. Soulignons aussi les six lancers de Josh Anderson, qui continue de menacer sans pouvoir briser la glace.

« Ils sont affamés et ils veulent connaître du succès, a assuré St-Louis. Ils ont la bonne attitude, ils restent positifs et ils travaillent fort. »

Ça va venir, ça va venir, comme dirait l’autre.