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SUMMERLIN, Nevada - Dès notre sortie du taxi qui nous menait de la Strip au centre d'entraînement des Golden Knights, au pied des superbes montagnes du Red Rock Canyon, on a senti qu'il y avait une sorte d'électricité dans l'air.

Pas celle que l'on ressent en déambulant, consommation à la main, sous les néons étincelants ou les écrans éblouissants de Las Vegas Boulevard. C'était plus quelque chose comme une fièvre du hockey.

Des haut-parleurs crachaient de la musique « de jeunes » - des succès TikTok qui ne plairaient pas aux amateurs de Queen - des enfants jouaient une partie de hockey dans le stationnement sous le chaud soleil, et on distribuait des pointes de pizza bien juteuses à qui en voulait bien.

« Il y avait de la pizza? », a lancé le pilote Bruce Cassidy, en faisant mine de quitter son point de presse pour aller en chercher.

Il ne s'agissait pas d'un festival ou d'une activité extérieure prévue depuis des mois. Tout ce beau monde était réuni, par un beau un jeudi matin, pour assister à l'entraînement des Knights, leur premier depuis qu'ils ont obtenu leur billet pour la deuxième finale de la Coupe Stanley de leur histoire.

On imagine que ça permet de faire passer le temps plus rapidement avant le premier match de cette finale contre les Panthers de la Floride, samedi.

« Les partisans sont vraiment le fun avec nous, a commenté l'attaquant William Carrier. Quand ils sont ici, à l'aréna, on s'arrête et on prend le temps de leur jaser. Les gens n'ont pas grandi avec le hockey ici, ils veulent juste une équipe qui gagne. Tant qu'on gagne, c'est bon pour eux. »

À l'intérieur du bâtiment dernier cri, les gradins étaient déjà bondés et plusieurs se massaient le long des bandes pour ne rien manquer de l'action à venir. La grande majorité des amateurs portaient leur chandail ou une casquette à l'effigie des Golden Knights. Téléphones à la main, ils étaient prêts à capter des souvenirs.

Le gardien auxiliaire Jonathan Quick a été le premier joueur à sauter sur la glace, et il a eu droit à des applaudissements bien nourris. Le même phénomène s'est reproduit pour chaque nouveau joueur qui foulait la patinoire, et le groupe a reçu une longue ovation quand il s'est réuni au centre de la patinoire.

« Depuis que je suis arrivé ici, les partisans sont incroyables, a commenté Nicolas Roy. Jamais on n'aurait pu penser que ça fonctionnerait autant que ça dans le désert. Aujourd'hui, c'était bien plein, et ce l'est souvent pendant la saison aussi. On est super chanceux de les avoir. »

En termes de proximité avec les joueurs, il se fait difficilement mieux. Et dire que plusieurs équipes n'offrent pas cet accès à leurs partisans, qui n'ont pas toujours les moyens de payer le gros prix pour voir les matchs… Il faudra débourser au moins 300 dollars américains pour assister au premier duel au T-Mobile Arena, samedi.

Du recul

C'était la même chose en 2018, quand l'équipe a participé à sa première finale, mais c'était encore tout nouveau pour les partisans. On n'avait peut-être pas encore saisi qu'il était difficile d'atteindre cette étape convoitée par 31 autres équipes - 30 autres à l'époque.

Maintenant que les Golden Knights ont échoué deux fois en demi-finale, les amateurs sont probablement plus conscients de la chance qu'ils ont de pouvoir encourager une équipe gagnante. Et ils veulent s'assurer de leur insuffler suffisamment d'énergie avant la première mise au jeu, samedi.

« C'est probablement la raison pour laquelle on dit que c'est la meilleure place où jouer, a conclu Jonathan Marchessault. On a des partisans passionnés, mais on n'a pas la pression qu'il y a dans les villes canadiennes ni les médias qui peuvent être exigeants. On a le meilleur des deux mondes. »