BUFFALO – Même si le message martelé avant le début du camp d’entraînement ne s’adressait pas directement à eux, les espoirs des Canadiens de Montréal semblent avoir bien compris les attentes des dirigeants quant à la progression qu’ils veulent voir de chaque individu.
Entre la défaite de 6-3 face aux Sabres de Buffalo au premier match du tournoi et la victoire de 2-1 contre les Sénateurs d’Ottawa au troisième et dernier match lundi, la différence de rendement de plusieurs espoirs de premier plan était assez significative.
« Au premier match, je voyais que les gars étaient vraiment nerveux », a argué l’entraîneur Jean-François Houle. « J’ai vu la différence au deuxième et au troisième match. Les gars respiraient mieux. »
La formation montréalaise a signé un gain de 4-1 contre les Bruins de Boston samedi, avant de dominer largement des Sénateurs munis de très peu d’éléments intéressants. Le Tricolore a dirigé 35 tirs au but contre seulement 17 pour ses adversaires.
La troupe ottavienne n’alignait que cinq joueurs repêchés, en incluant le gardien Leevi Merilainen. À l’opposé, les Sabres comptaient sur cinq choix de première ronde vendredi.
Il ne faut donc pas sauter aux conclusions trop rapidement et porter certains espoirs au nu – malgré une amélioration visible – étant donné que la qualité de l’opposition a régressé au fil de l’évènement.
« C’est un peu plus dur à évaluer, a reconnu Houle. Dans ce temps-là, il faut porter attention aux détails, voir si les joueurs ont joué de la bonne façon. Parfois, quand tu as souvent la rondelle, tu essaies de tricher ou de jouer plus dans la dentelle. C’est ce qu’il faut regarder. »
Les défenseurs Logan Mailloux et David Reinbacher ont mieux paru contre les Sénateurs, et le pilote du Rocket de Laval a souligné que l’arrière québécois William Trudeau avait « runné la patente ». Ce dernier a été le membre de la brigade défensive qui a le plus tiré son épingle du jeu pendant la fin de semaine.
« Au premier match, j’ai senti que je ne trouvais pas mes jambes, a affirmé Mailloux. Je ne bougeais pas et je ne faisais pas avancer le jeu. Je faisais de mauvaises lectures. C’était beaucoup mieux aujourd’hui. J’ai trouvé mon rythme au fur et à mesure que le tournoi a avancé. »
Dans une rencontre sous le signe de la robustesse et du rififi, les adeptes de ce style de hockey y ont trouvé leur compte. Dans cette catégorie, on retrouve évidemment Florian Xhekaj – le frère de l’autre – et Riley McKay, ce dernier ayant laissé tomber les gants contre Djibil Toure, un colosse de 6 pieds 7 pouces et 198 livres.
« C’est différent à la maison, c’est certain, a observé Reinbacher. La bagarre de McKay était la première que je voyais en vrai. En Europe, il n’y a pas de bagarres, c’est plus de la bousculade. Je suis heureux qu’il se soit tenu debout pour notre équipe. »
Une mise en garde
Le fait que certains joueurs invités par les Sénateurs aient décidé de tenter d’attirer l’attention par leur jeu physique n’a pas empêché les espoirs de plus petit gabarit du CH de disputer leur meilleur match de la compétition.
On pense ici aux Riley Kidney, auteur d’un but, Sean Farrell et Filip Mesar, qui ont été assurément plus visibles, sans être époustouflants. Jan Mysak, l’un des vétérans de la formation montréalaise, a lui aussi été efficace en marquant le but qui a fait la différence.
« Kidney, Farrell et Mesar sont tous des jeunes qui doivent se renforcir, a expliqué Houle. C’est une ligue d’hommes. Ils ne peuvent pas penser qu’ils vont débarquer et dominer comme ils l’ont fait dans le junior. Ça ne se produit pas comme ça en claquant des doigts.
« Quand tu es un petit joueur, il faut que tu sois dynamique. Je prends souvent Xavier Simoneau en exemple; il est très physique et dynamique. C’est quelque chose qu’ils doivent améliorer. »