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BUFFALO – Certains diront que Quentin Miller est une bibitte particulière, d’autres affirmeront qu’il incarne à la perfection les stéréotypes liés à la position qu’il occupe; celle de gardien.

En plus de signer une victoire à son premier match dans l’uniforme des Canadiens de Montréal au tournoi des recrues, samedi, le jeune Montréalais a coché un autre item de sur sa liste de choses à accomplir, cette semaine, en sortant un microalbum de musique acoustique intitulé « Sounds of My Thoughts ».

« J’ai commencé à jouer de la guitare, il y a deux ans, a raconté le sympathique portier. J’ai appris par moi-même sur YouTube. Je joue aussi du piano et de la basse. […] J’aime créer des beats. Ça me permet de mettre ma tête ailleurs dans les moments libres. Je peux mieux recharger mes batteries. »

L’opus compte six courtes pièces d’environ une minute qui se rapprochent du style lo-fi, de la musique contemplative et vaporeuse.

« On veut toujours trouver sa touche en musique, notre touche personnelle, a dit celui qui écoute notamment Roosevelt, Daniel Caesar et MacMiller. Avec les années, j’ai trouvé ce que j’aimais faire. Ça changera peut-être dans le futur. J’ai un côté artistique, j’aime créer. »

En ce sens, Miller détonne de la majorité de ses homologues. Il est bien rare qu’on puisse prendre quelques minutes pour discuter de musique et de création artistique avec un joueur de hockey. Le gardien a lui-même de la difficulté à identifier des coéquipiers avec des intérêts similaires aux siens.

Dans un monde où personne ne veut détonner du groupe, certains le font peut-être plus discrètement que Miller qui a choisi de faire les choses en grand.

« J’encourage le fait que les athlètes aient d’autres intérêts, d’autres passions, a-t-il plaidé. Le hockey, c’est une partie de ta vie, mais il ne faut pas trop tout le temps être dans le hockey. C’est important d’avoir des côtés un peu différents. […] Il y a des gars qui s’en mettent trop sur les épaules avec le hockey.

« Moi, je prends une pause avec la musique. Quand je reviens au hockey, je suis encore plus présent. »

L’histoire ne dit pas si le jeune homme originaire du quartier Ahunstic a eu un peu de temps à consacrer à la musique depuis le début du camp des recrues et son arrivée à Buffalo, mais il a semblé bien présent à sa première sortie du tournoi face aux espoirs des Bruins.

Après avoir cédé rapidement en début de match, Miller s’est ressaisi et a repoussé 26 des 27 tirs dirigés vers lui. Il a assurément laissé une bonne première impression à l’état-major, qui l’a repêché en quatrième ronde au dernier encan.

« J’avais hâte de découvrir le niveau de jeu, c’était une nouvelle expérience pour moi, a dit celui qui défend la cage des Remparts de Québec, dans la LHJMQ. J’ai trouvé ça incroyable. Nous avons joué un bon match et la victoire fait du bien après un revers au premier match. »

Rendez-vous manqué

La seule chose qui aurait pu rendre ce moment encore plus magique aurait été de pouvoir affronter son ancien collègue William Rousseau dans un duel de gardiens. Ce dernier, invité au tournoi par les Bruins, a cédé sa place à Samuel St-Hilaire après avoir obtenu un départ vendredi.

Les deux complices, qui ont remporté le trophée Gilles-Courteau et la Coupe Memorial la saison dernière, ont au moins pu discuter pendant la période d’échauffement.

« Je ne l’avais pas vu depuis longtemps et je trouvais ça bizarre de le voir contre moi, a rigolé Miller. Nous avons vécu de beaux moments ensemble à Québec. […] William a fait du très bon travail comme numéro un et j’ai pu regarder ce qu’il faisait et apprendre de lui le plus possible. »

Miller a dû se contenter de seulement 20 départs alors que Rousseau détenait la pole à Québec. Maintenant que ce dernier a été échangé aux Huskies de Rouyn-Noranda, Miller aura le gros de la charge de travail au sein d’une équipe en reconstruction.

« Quentin a un potentiel extraordinaire, a vanté Rousseau. J’ai découvert qui il était vraiment pendant les séries et la Coupe Memorial. Il avait l’air d’un lion en cage. Il était sur le banc, mais il était toujours prêt à prendre la relève. Ça l’a beaucoup aidé dans sa préparation. »

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