GÖTEBORG, Suède – David Carle avait vu les mêmes faits saillants, les mêmes fiches de statistiques et lu les mêmes articles que l’amateur de hockey moyen. Dans ses fonctions d’entraîneur de l’équipe de l’Université de Denver, ses yeux n’étaient pas tout à fait rivés sur le développement de Lane Hutson.
C’est seulement lorsqu’il a sauté sur la glace avec les candidats pour l’obtention d’un poste avec l’équipe américaine, cet été, qu’il a réellement pu constater de quel bois se chauffait le chétif espoir des Canadiens de Montréal. Et ce qui l’a d’abord impressionné n’est probablement pas ce que vous pensez.
« J’avais beaucoup entendu parler de ses attributs et de son potentiel offensifs, a-t-il commencé par dire, mercredi, après l’entraînement des siens. Je m’attendais à voir tout ça, mais ce qui m’a le plus surpris, c’est son désir de limiter le temps et l’espace de l’adversaire sans la rondelle et sa volonté de défendre. »
On ne s’attendait pas nécessairement à cette réponse en posant une question au sujet d’un défenseur qui fait parler de lui pour ses prouesses offensives depuis le premier jour où il a enfilé l’uniforme des Terriers de l’Université de Boston, dans les rangs universitaires américains (NCAA).
Un collègue lui a rapidement fait remarquer – avec justesse – que les savants jeux défensifs, comme un bon contrôle de l’espace, se taillaient rarement une place dans les montages de faits saillants.
« Non, mais c’est ça qui lui permet de jouer en attaque », a rétorqué Carle.
Le pilote américain a peut-être ainsi exposé la forêt qui se cache derrière l’arbre dans le cas d’Hutson. L’arbre étant, bien sûr, ses statistiques fort impressionnantes et ses habiletés hors de l’ordinaire en zone offensive.
Hutson a conclu sa saison recrue avec une récolte de 15 buts et 48 points en 39 matchs et il est en voie d’en amasser encore davantage à sa deuxième campagne – il totalisait huit buts et 20 points en 15 rencontres avant de s’envoler vers la Suède pour le Championnat mondial junior.
« J’apprécie de plus en plus sa tenue défensive, à force de travailler avec lui sur une base quotidienne, a poursuivi Carle. Les gens devraient parler davantage de ses prouesses défensives. En même temps, je comprends que son rendement offensif attire un peu plus l’attention. »
Maintenant que l’on sait ça, il ne faut pas se surprendre de voir Hutson être utilisé à toutes les sauces au sein de la brigade américaine. À sa deuxième participation, il est l’homme de confiance – un contraste avec sa première présence, l’an dernier, alors qu’il évoluait dans l’ombre d’un certain Luke Hughes.
« Je sais que je peux jouer dans toutes les situations, a affirmé le principal intéressé. […] Je sens que je suis plus fort physiquement (que l’an dernier) et que je suis en mesure de m’adapter à l’allure du match et aux différents styles des équipes. J’ai beaucoup amélioré ma capacité d’adaptation. »
Une coche de plus
Si les États-Unis veulent répondre aux attentes fort élevées qui pèsent sur leur groupe dans ce tournoi, ils auront besoin d’un Hutson au sommet de son art. D’un Hutson prêt à faire la différence.
De son propre aveu, ce n’est pas exactement ce qu’il a démontré dans une victoire relativement courte de 4-1 des siens face à la Norvège, en lever de rideau. Contre une équipe bien plus faible, qui a été promue dans le groupe mondial cette année, les Américains ont mis du temps à imposer leur rythme.
Ils n’ont pas eu l’air de l’équipe que la grande majorité des observateurs voient terminer le tournoi avec l’or au cou. Mais un match ne fait pas un tournoi.
« Je crois que certains gars ont joué un bon match, et d’autres, moi y compris, doivent en donner plus et être meilleurs pour l’équipe, a reconnu celui qui a amassé une aide. […] Nous n’accordons pas d’importance au bruit extérieur et nous tentons de ne pas y penser.
« Nous avons nous-mêmes de grandes attentes. Et elles sont bien plus élevées que ce que nous avons démontré à ce jour. »