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Peu de joueurs ont métamorphosé le hockey comme l'a fait Bobby Hull, qui est décédé à l'âge de 84 ans, lundi.

Grâce à sa vitesse et son retentissant tir frappé, Hull a été un des joueurs les plus craints dans les années 1960 - et également un des plus populaires. Il est indéniablement le plus grand joueur de l'histoire des Blackhawks de Chicago.
« Les Blackhawks de Chicago sont attristés par le décès de la légende de l'équipe Bobby Hull, qui a été une vedette de notre organisation entre 1957 et 1972, ont déclaré les Blackhawks dans un communiqué. Hull fait partie d'un groupe de joueurs d'élite qui ont exercé un impact historique sur notre équipe de hockey.
« La "Comète blonde" a aidé les Blackhawks à remporter la Coupe Stanley en 1961, et il a fourni un nombre incalculable de souvenirs à nos partisans, qu'il adorait. Des générations d'habitants de Chicago ont été éblouies par les prouesses de tireur de Bobby, par son coup de patin et par son leadership, alors que ses 604 buts en carrière demeurent un record d'équipe à ce jour. Nous exprimons nos plus sincères condoléances à la famille Hull. »
Avec sa chevelure blonde, sa rapidité et sa frappe chronométrée à plus de 100 milles à l'heure avec son bâton à lame courbée, la « Comète blonde » a rendu la vie misérable aux gardiens. Gump Worsley a déjà dit après avoir encaissé un tir de Hull en plein visage que l'unique raison pour laquelle il avait survécu c'est parce qu'il avait été atteint par la face de la rondelle plutôt que le bord.
Atteint sur le dessus de la tête pendant un match, Cesare Maniago a commencé à porter un masque pour les rencontres face aux Blackhawks.
« Il y a de ces journées où vous vous tassez tout simplement », a déjà commenté le gardien Glenn Hall en 1965 quand on lui a demandé ce que c'était d'affronter les tirs de Hull à l'entraînement. « C'est une simple question de survie. »
Hull a été admis au Temple de la renommée du hockey en 1983. Son fils Brett, qui a éclipsé la marque de buts de son père, l'a rejoint en 2009. Le duo père-fils fait partie de la liste des 100 meilleurs joueurs de l'histoire, dévoilée à l'occasion du centenaire de la LNH en 2017.
« Bobby Hull sera toujours reconnu comme l'un des plus grands joueurs des Blackhawks de tous les temps, a indiqué le président des Blackhawks Rocky Wirtz. Il était un membre bien-aimé de la famille des Blackhawks.
« Lorsque j'ai pris la tête de cette organisation après le décès de mon père en 2007, l'une de mes priorités était de rencontrer Bobby afin de le convaincre de revenir en tant qu'ambassadeur de l'équipe. Son lien avec nos partisans était spécial et irremplaçable. Au nom de toute la famille Wirtz, j'offre nos plus sincères condoléances à la suite de la perte de Bobby Hull, la Comète blonde. Il va nous manquer. »
Recruté à 11 ans!
Robert Marvin Hull naît le 3 janvier 1939, à Point Anne, un village en Ontario situé à environ 200 kilomètres au nord-est de Toronto. Il est le cinquième enfant d'une famille de 11, dont un frère, Dennis, qui est également hockeyeur. Les deux seront même des coéquipiers chez les Blackhawks.
Vers l'âge de 11 ans, il retient déjà l'attention du recruteur-chef des Blackhawks Bob Wilson, qui conclut une entente avec son père. Trois ans plus tard, Hull évolue déjà pour l'équipe junior B des Blackhawks, à Hespeler, en Ontario.
Après avoir bourlingué au cours des années suivantes au sein de quatre équipes-écoles des Blackhawks et avoir fait sa marque avec St. Catherines dans les rangs juniors, il livre un premier match hors-concours avec les Blackhawks, à l'âge de 18 ans.
Il fait partie d'un vent de renouveau à Chicago qui voit l'équipe mettre fin à une série de déboires de 11 saisons en 12 ans sans participation aux séries éliminatoires.
Il réussit 13 buts et amasse 34 points à sa première saison en 1957-58. Il améliore les totaux à 18 buts et 50 points en 1958-59, aidant Chicago à se qualifier pour les séries après une absence de cinq ans.
Il éclot en 1959-60, avec 39 buts et 81 points, avant de connaître une baisse de régime avec 31 buts et 56 points en 1960-61.
Avec 14 points en séries, il permet aux Blackhawks de savourer leur première conquête de la Coupe Stanley depuis 1938.
Hull continue de remplir le filet dans les années 1960. En 1961-62, il rejoint Maurice Richard et Bernard Geoffrion à titre de seuls marqueurs de 50 buts dans une saison.
Il est le premier marqueur de 50 buts en 1965-66, terminant la saison avec 54 filets, un sommet dans la LNH. Il domine la ligue au chapitre des buts au cours des trois saisons subséquentes, obtenant un sommet personnel de 58 buts en 1968-69.
Les Blackhawks sont transférés dans la section Ouest en 1969-70, en compagnie des six équipes qui ont joint la LNH lors de l'expansion de 1967. Même si Hull ne marque que 38 buts, les Blackhawks remportent le premier des quatre titres de section d'affilée qu'ils gagneront.
Hull fait mouche 44 fois en 1970-71, la saison que Chicago perd au bout de sept matchs en finale de la Coupe Stanley contre les Canadiens de Montréal. Il atteint le plateau des 50 buts pour la cinquième fois en carrière en 1971-72, mais Chicago s'incline en demi-finale. À ce moment, l'exploit de marquer 50 buts ou plus en une saison n'avait été accompli que 11 fois.
Oh, surprise!
À l'âge de 33 ans, Hull est en position de chauffer le record de 801 buts de Gordie Howe, avec 604 buts. Mais Hull crée une commotion dans le monde du hockey en acceptant un contrat de 10 ans des Jets de Winnipeg, qui font leurs débuts dans la nouvelle Association mondiale de hockey (AMH).
Hull est l'attraction dans l'AMH, en inscrivant 51 et 53 buts à ses deux premières saisons. Il explose pour 77 buts en 78 matchs en 1974-75 à la gauche du duo d'attaquants suédois, Ulf Nilsson et Anders Hedberg.
Quatre équipes de l'AMH rejoignent les rangs de la LNH avant le début de la saison 1979-80, ramenant Hull dans la LNH. Il ne réussit que six buts en 27 matchs, avec les Jets et les Whalers de Hartford, où il est le coéquipier de Gordie Howe.
Après avoir pris une pause du hockey en 1980-81, il tente un retour avec les Rangers, mais il renonce au projet au bout de cinq matchs hors-concours.
Il met un point final à sa carrière avec 610 buts dans la LNH (913 en incluant l'AMH) et 1170 points en 1063 matchs, en plus de 62 filets et 129 points en 119 rencontres en séries.