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OTTAWA – Ethan Gauthier a fait la preuve à maintes reprises qu’il était le genre de joueur capable de se lever dans les grands moments.

Ç’a été l’histoire de sa carrière junior. De ses premières années avec le Phoenix de Sherbrooke jusqu’à sa conquête du Trophée Gilles-Courteau avec les Voltigeurs de Drummondville, la saison dernière, il a toujours répondu présent quand l’enjeu était imposant. Il ne sait pourtant pas trop comment l’expliquer.

« C’est quelque chose que j’ai fait dans le passé », a-t-il tenté, mercredi, en marge du camp de sélection d’Équipe Canada junior. « Parfois, c’est facile de dire que tu vas accepter tel ou tel rôle, mais je l’ai fait pour vrai. C’est quelque chose que j’ai en moi, de me lever quand ça compte. »

Ça tombe plutôt bien parce que ces jours-ci comptent beaucoup.

Gauthier fait partie des 19 attaquants en lice pour l’un des 13 rôles au sein de la formation canadienne qui prendra part au Championnat mondial junior. D’ici à vendredi, il aura quelques entraînements et deux matchs contre les étoiles universitaires pour prouver qu’il mérite de défendre l’unifolié.

C’est le genre de défi qui semble taillé sur mesure pour l’espoir du Lightning de Tampa Bay.

« La clé (de ses succès dans les grands moments), c’est la constance dans son niveau de compétition », a expliqué l’adjoint Sylvain Favreau, qui le dirige depuis deux ans à Drummondville. « C’est un gars qui veut tellement. Quand il est impliqué et engagé, il est capable d’avoir du succès offensivement et défensivement. »

Les chiffres le démontrent. Gauthier a été le meilleur pointeur des Voltigeurs lors des dernières séries éliminatoires, amassant 14 buts et 25 points en 19 rencontres. À la Coupe Hlinka-Gretzky, à l’été 2023, il avait marqué six buts en cinq matchs, dont le but qui a fait la différence en finale contre la Suède.

Tout son historique sera pris en compte au moment de procéder aux décisions finales, mais ses prestations convaincantes dans les évènements internationaux pèseront peut-être plus lourd dans la balance.

« J’ai démontré que je suis capable de performer dans cet environnement, a-t-il argué. Une des premières choses qu’ils nous disent quand on arrive, c’est qu’ils veulent des gars capables de performer sur demande. C’est une chose que j’ai toujours été capable de faire dans ces évènements-là.

« Je pense que c’est une chose qui pourrait peut-être jouer à mon avantage, le fait qu’ils savent que je suis capable de me lever dans les grands moments. Je veux continuer de le prouver. »

Dans un tournoi qui sera présenté en sol canadien, à Ottawa, cette caractéristique propre au natif de Drummondville mérite que l’on s’y attarde. La pression sera forte sur la formation canadienne – surtout après la décevante cinquième place, l’an dernier – et l’état-major voudra miser sur des joueurs qui la gèrent bien.

« Je suis un joueur émotif, a ajouté le patineur de 19 ans. J’essaie d’utiliser les petites choses à mon avantage. Ici, la foule dans les estrades, l’ambiance, ça va être extraordinaire. Je peux me nourrir de cette énergie, du fait que j’ai la chance de faire la différence sur une des plus grandes scènes mondiales. »

Un rôle bien précis

Avec tout le talent présent au sein du groupe d’attaquants invités au camp de sélection, Gauthier a plus de chances de faire la différence dans un rôle de profondeur, de spécialiste défensif et de joueur d’énergie, que dans un rôle offensif sur les deux premiers trios.

C’est la réalité à laquelle sont confrontés, année après année, des joueurs qui occupent des rôles prédominants dans leur équipe respective. Cette éventualité ne semble pas trop le déranger.

« J’ai la réputation de jouer une game d’attaquant de puissance difficile à affronter, qui joue avec beaucoup de hargne et d’acharnement, a-t-il souligné. Chaque fois que je suis avec Hockey Canada, ça me fait connaître du succès et je veux poursuivre sur cette lancée. Je ne veux me projeter sur aucun trio.

« Mon seul but est de percer l’alignement et de jouer le rôle qui m’est offert. Je suis prêt à jouer n’importe quel rôle pour faire partie de cette équipe. »

S’il atteint son but, il participera au Mondial junior exactement 29 ans après que son père Denis y eut remporté l’or. C’était en 1996, alors que le tournoi avait été disputé dans la région de Boston. Son cousin Julien Gauthier y a aussi gagné l’argent en 2017, à Montréal.

« Ce serait spécial, a conclu le jeune homme. Je me rappelle avoir regardé les clips de mon père qui gagne ce tournoi-là avec Jarome Iginla. C’est un rêve de jeunesse pour moi de représenter mon pays. Je vais tout faire pour y arriver. Ce serait une belle histoire de famille qu’on puisse tous les deux remporter l’or. »