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MELBOURNE, Australie – Quand la LNH a décidé d’organiser la Série globale 2023 à Melbourne, elle s’attendait à un succès. Elle n’aurait pas déployé autant de ressources pour se rendre jusque dans l’hémisphère Sud pour la première fois de son histoire si elle pensait autrement.

Cela dit, peu importe les recherches et la planification effectuées en amont, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre jusqu’au jour J. Aujourd’hui, on sait que la LNH peut disputer deux matchs préparatoires à guichets fermés à Melbourne, en Australie. On sait que les partisans vont y porter les couleurs des équipes de la LNH et vider les magasins de produits dérivés. On a découvert que les Australiens ont soif de hockey.

Un total de 13 188 partisans ont regardé les Kings de Los Angeles défaire les Coyotes de l’Arizona 3-2 au Rod Laver Arena, dimanche, après que 13 097 personnes eurent assisté au gain de 5-3 des Coyotes contre ces mêmes Kings, samedi.

« L’atmosphère ici était incroyable », a confirmé le gardien des Kings Cam Talbot. « C’était assez exceptionnel de jouer deux matchs de suite en après-midi dans un aréna rempli au maximum de sa capacité. Les partisans ont été impliqués tout au long de la rencontre. »

L’entraîneur des Coyotes André Tourigny avait de la difficulté à trouver les mots pour décrire l’ambiance.

« Il y a beaucoup plus de partisans de hockey que ce que je pensais, a-t-il admis. Je ne le savais pas. Dire que c’était exceptionnel n’est pas assez fort pour décrire ce que ça faisait de voir autant de chandails de la LNH partout et d’entendre les partisans nous encourager. J’ai adoré voir ça. Je ne m’y attendais pas. »

La LNH en a fait du chemin pour se rendre jusqu’en Australie – littéralement et au sens figuré.

La Ligue n’avait jamais joué aussi loin de la maison auparavant. L’Australie est le quatrième continent sur lequel débarquait la LNH. Pour jouer là-bas, elle a dû envoyer l’équipement qu’elle utilise habituellement pour bâtir des patinoires extérieures à l’autre bout du monde en passant par le canal de Panama. Elle a dû mettre en place une glace sur la surface qui accueille les Internationaux d’Australie au tennis.

« C’est complètement différent », a expliqué David Proper, vice-président directeur principal des stratégies médias et internationales. « C’est une façon de faire totalement différente. Pour la plupart des matchs de la Série globale, nous arrivons et les installations sont déjà en place, donc nous créons l’événement en fonction de ce qui est déjà sur place. Ici, c’est tout nouveau. »

Les deux équipes ont aussi eu à relever des défis. Elles ont dû prendre un vol de 15 heures et demie et de près de 13 000 kilomètres reliant Los Angeles à Melbourne. Pendant que la LNH préparait la glace au Rod Laver Arena, les deux équipes devaient enfiler leur uniforme là-bas et prendre un autobus jusqu’à un aréna local pour s’entraîner durant la semaine. Les Kings ont tenu un entraînement public au Rod Laver Arena vendredi, mais la séance publique des Coyotes a été annulée parce qu’on voulait s’assurer que la qualité de la glace soit optimale pour la fin de semaine.

Mais les entraîneurs et les joueurs ont eu l’occasion de tisser des liens dans une ville magnifique. Ils ont mangé dans des restaurants, ils sont allés au zoo et ils ont joué au golf. Ils ont pu voir les Magpies de Collingwood défaire les Giants de Greater Western Sydney 58-57 dans un match de football australien devant 97 665 personnes au légendaire Melbourne Cricket Ground vendredi soir. Mais le plus important, c’est qu’ils ont pu montrer ce que la LNH a à offrir en Australie, un pays avec une modeste, mais longue histoire de hockey.

La Ligue a tenté de transporter l’ambiance d’un match de la LNH au Rod Laver Arena en ajoutant une touche créative avec des clins d’œil à la communauté locale. Les cercles de mises en jeu étaient des balles de tennis. La ligne rouge avait des motifs de courts de tennis. L’organiste des Kings Dieter Ruehle a joué sa musique habituelle dimanche, mais il a également interprété Waltzing Matilda, une chanson populaire considérée comme l’hymne national non officiel de l’Australie. Les partisans ont adoré. On pouvait presque les entendre sourire. 

« Ce qui a été vraiment génial à mes yeux, c'est à quel point tout le monde a été accueillant ici, a ajouté Proper. Nous, les équipes et tout le monde avons vécu une expérience extraordinaire. Il y avait de l’enthousiasme simplement grâce à notre participation et à notre volonté de venir ici. Et tout le monde que nous avons rencontré nous a dit à quel point ils étaient emballés que nous soyons ici. »

La LNH est allée en Australie avec l’intention d’y revenir un jour, mais avant toute chose, elle devra consulter l’Association des joueurs de la LNH pour obtenir son avis sur l’expérience. Elle devra s’entretenir avec la fédération de hockey australienne pour déterminer si l’intérêt a augmenté à la suite de son passage. Elle devra en discuter avec ses partenaires commerciaux.

Quand on lui a demandé ce qu’il dirait à un autre entraîneur si son équipe était choisie pour aller jouer à Melbourne, l’entraîneur des Kings Todd McLellan a répondu : « Je lui répondrais qu’une fois arrivé ici, l’expérience est extraordinaire. Les gens de Melbourne, les organisateurs, la vie dans la ville, l’énergie, les partisans de football australiens, les partisans en général… Tout ça crée une expérience surréelle. En fait, c’est voyager jusqu’ici et retourner à la maison qui n’est pas idéal. Mais nous nous étions engagés à le faire. Nous avons fait les trois quarts du voyage. Nous allons maintenant revenir et reprendre notre camp d’entraînement. »

La distance ne peut pas être ignorée. C’est ce qui a rendu l’événement si difficile à organiser, mais également si spécial.

« Quand nous allons y repenser dans trois mois, je pense que nous n’arriverons pas à croire que nous sommes parvenus à le faire, a conclu Proper. Nous en serons très satisfaits. »