MONT-TREMBLANT – Il n’y avait pas juste des couleurs dans les feuilles des arbres. À l’intérieur de l’aréna Gilles-Cadieux, Patrik Laine avait aussi offert un rappel que l’automne prend sa place. Laine portait une casquette rose, un coton ouaté gris métallique, une spectaculaire veste, des shorts multicolores et un bas dans le pied gauche tricoté par sa grand-mère.
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Laine n’a pas fait le chemin en direction du Mont-Tremblant pour participer à un défilé de mode. Le Finlandais désirait suivre ses nouveaux coéquipiers afin de participer à différentes activités. Mais avec une attelle sur son genou gauche et deux béquilles d’avant-bras pour se tenir debout, Laine a déjà déclaré forfait pour le petit tournoi de golf de l’équipe à Mont-Tremblant.
Absent pour les deux à trois prochains mois en raison d’une entorse au genou gauche, l’ailier droit tenait à vivre cette escapade de quelques jours.
« Je m’attendais à manquer le séjour ici, j’étais excité de rencontrer tout le monde hors glace. Heureusement, le médecin et les dirigeants de l’équipe étaient à l’aise que je passe une journée ici, a dit Laine. Je crois que c’était important d’avoir autre chose à faire, de me changer les idées, de passer du temps avec les gars et d’avoir du plaisir. C’est bien d’être ici. »
Laine avait de grands yeux en parlant de la foule présente, surtout de nombreux écoliers avec des enseignants de la ville, qui ont suivi l’entraînement en ce jeudi matin.
« C’est génial. Les enfants sont censés être à l’école, c’est une belle sortie, a-t-il répliqué. J’aurais aimé ça avoir ça quand j’étais à l’école. J’ai déjà constaté, depuis que je suis arrivé, à quel point cette équipe est importante. Je le vois tous les jours à l’entraînement. Ici, les gradins sont pleins, les gens sont excités, ils encouragent. Je me retrouve au sein d’une super organisation et je suis content d’en faire partie. »
Un simple accident
À sa première rencontre avec les médias depuis l’incident de samedi contre les Maple Leafs de Toronto, Laine n’entretenait aucune rancœur contre Cédric Paré.
« Je pense que personne ne veut blesser personne, a-t-il affirmé. C’est un jeu rapide. Je me suis moi-même placé un peu dans cette situation. Le défenseur a essayé de me freiner aussi. C’est une collision malheureuse. Il (Paré) m’a texté par la suite. J’ai du respect pour ça. »
Laine a décrit ce qu’il ressentait quand il se retrouvait étendu sur la glace à se tenir le genou gauche.
« Ça faisait juste mal. Sur le coup, je me demandais surtout comment j’allais faire pour me relever. Je me doutais que quelque chose n’allait pas. Je ne savais pas exactement ce que c’était. Je n’étais pas heureux, je pense que tout le monde l’a vu. La bonne nouvelle est tombée il y a quelques jours. »
Dans sa malchance, il a évité le pire des scénarios, celui où il aurait vu sa saison s’envoler en fumée avant même le premier match.
« J’ai pigé la mauvaise carte pour mon genou, mais ç’aurait pu être encore pire, a-t-il rappelé. Je ne suis pas content avec la blessure, mais je n’y peux rien et j’essaie de rester positif. Je serai de retour. »
Aucune opération
Laine a traversé une grosse vague d’émotions lors des derniers jours.
« C’était misérable pour les deux premiers jours, le temps que je rencontre les médecins, que j’obtienne les diagnostics et que je passe l’imagerie par résonance magnétique. J’étais très émotif. Je me suis tellement battu pour revenir sur la glace et être fébrile à nouveau. Puis, au deuxième match, à ma deuxième présence, je me retrouve encore blessé. C’est ça qui est ça. Dans ce sport, tu te fais blesser parfois. Il faut essayer de demeurer positif. Au moins, il me reste la deuxième moitié de la saison. »
« J’ai vu quelques médecins pour avoir diverses opinions, a-t-il continué. J’ai pris la décision. L’équipe m’a aidé avec ça. J’ai finalement décidé de ne pas me faire opérer et de faire seulement de la réadaptation et laisser la blessure guérir. C’est mon genou après tout. »
La simple présence de Laine à Tremblant et la perspective d’un retour vers la mi-saison redonnent déjà un élan à ses coéquipiers.
« Dans les circonstances, il s’agit du meilleur des scénarios, a dit l’ailier Cole Caufield. Nous sommes chanceux de le revoir parmi nous. Il garde le moral de l’équipe élevé, mais nous serons là aussi pour l’aider. »