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NEW YORK – Les joueurs des Panthers de la Floride peuvent humer l’odeur du sang, de la bête blessée. Ils sont bien au courant qu’ils peuvent en finir avec les Rangers de New York dès samedi et accéder à la finale de la Coupe Stanley pour une deuxième année de suite.

Mais ce n’est pas dans leur nature de s’imaginer de nouveau à quatre victoires du gros trophée. Pas cette année, en tout cas. Pas avec toute l’expérience acquise au printemps dernier.

« Je ne crois pas du tout qu’on a pensé à ça », a lancé l’attaquant Sam Bennett après la victoire de 3-2 des siens qui leur a procuré la même priorité dans la série finale de l’Est, jeudi. « On a toujours approché les choses un match à la fois. On a encore du travail à faire, et notre concentration est sur le sixième match. »

C’est probablement la bonne façon d’aborder les choses. 

Parce que la troupe de Paul Maurice n’a pas encore prouvé qu’elle avait un grand instinct du tueur dans ces séries. Elle a échappé la victoire à chaque première occasion d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil de son adversaire lors des deux premiers tours.

La tâche de mettre les Rangers hors d’état de nuire ne s’annonce pas plus simple. Même s’ils ont fait de l’excellent travail pour museler les gros canons adverses et trouver un moyen de battre un Igor Shesterkin au sommet de son art, il reste que les quatre derniers duels se sont décidés par un écart d’un but.

Difficile d’imaginer un scénario bien différent, même si l’énergie promet d’être à son apogée au Amerant Bank Arena. Les Panthers sont toutefois bien à l’aise lorsque la tension est à son comble.

« On a l’expérience et on sait ce que c’est de tirer de l’arrière par un but ou d’être à égalité, a expliqué Maurice. On est corrects. Et je suis convaincu que ç’a beaucoup à voir avec l’expérience acquise. »

Au même stade, l’an dernier, les Panthers avaient balayé les Hurricanes de la Caroline pour obtenir leur billet pour la finale face aux Golden Knights de Vegas – qu’ils ont éventuellement perdue en cinq matchs. Chacune de ces quatre victoires contre la Caroline avait été acquise par un petit but.

« On a gagné quatre matchs, mais on aurait aussi pu tous les perdre tellement c’était serré, s’est souvenu Maurice. De mon point de vue, notre parcours est très similaire cette année. »

Comme des aspirants

Il l’est peut-être sous l’angle des succès dans les matchs serrés – les Panthers ont signé six victoires par un but, ce printemps. Mais quand on regarde le portrait général, le statut de l’équipe a changé. Ils ont amorcé le tournoi printanier comme l’une des équipes prétendantes. Pas comme une équipe Cendrillon. 

Et les Panthers jouent avec cette confiance. Avec cette discipline. Avec la conviction qu’ils peuvent gagner chaque match, peu importe s’ils tirent de l’arrière ou si l’adversaire tente une remontée désespérée alors que s’écoulent les dernières secondes au cadran.

« L’expérience du groupe nous aide parce qu’on sait à quel point c’est difficile, ce que ça prend pour connaître du succès, a dit Bennett. Pour se rendre aussi loin, ça nécessite beaucoup d’efforts et je pense que nous avons appris beaucoup, l’an dernier. On a commis des erreurs, on a grandi comme groupe.

« Je pense que nous avons vu encore plus de leadership au sein du groupe, que ce soit de la part des plus jeunes ou des plus vieux. C’est cool de voir tous les gars se lever et guider l’équipe de différentes façons. »

Une équipe doit apprendre à gagner en séries avant de le faire avec régularité. Les Panthers sont passés par là. Ils sont maintenant à une victoire d’avoir l’occasion de venger leur échec de la dernière finale, un objectif qu’ils ont dans le viseur depuis près d’un an.