Les Bruins de Boston ont le luxe de miser sur tout un trio, que pivote Patrice Bergeron entre les ailiers Brad Marchand et David Pastrnak. C'est indiscutablement le trio par excellence dans la LNH depuis la saison dernière. Mais attention, l'unité a maintenant de la compétition avec l'émergence du trio de Nathan MacKinnon chez l'Avalanche du Colorado. MacKinnon, Gabriel Landeskog et Mikko Rantanen font parler d'eux en ce début de saison. Ça ne fait que commencer, croyez-moi.
J'ai eu l'occasion de les voir de près pendant quatre jours au début du camp d'entraînement de l'Avalanche, en septembre. Je m'étais déplacé à Denver afin d'encourager mon fils Matthew qui a vécu une belle expérience en prenant part au camp à titre de joueur invité.
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Ç'a été toute une découverte pour moi. MacKinnon, tout le monde le connaît. Il a prouvé pour quelles raisons il a été un premier choix au total au repêchage en 2013, après avoir tout raflé dans les rangs juniors. Il livre la marchandise dans la LNH. On sait que Landeskog est un très bon joueur dont on vante les mérites de grand leader. Mais celui qui m'a renversé c'est Rantanen, que je connaissais moins que les deux autres.
On peut véritablement apprécier les aptitudes des joueurs pendant les séances d'entraînement. Les joueurs sont moins tendus que dans les matchs. Ils tentent des trucs et donnent libre cours à leur créativité.
Rantanen m'a grandement impressionné avec son arsenal d'aptitudes. Il est dynamique et doté d'un bon coup de patin pour un grand bonhomme -- 6 pieds 4 pouces. Il possède une bonne vision périphérique et un bon tir. C'est un marqueur. Je l'ai vu enfiler l'aiguille trois fois de suite depuis l'arrière du but ou presque au cours du même exercice pendant une séance d'entraînement. On parle d'un jeune qui célèbre aujourd'hui son 22e anniversaire de naissance. C'est dur de le comparer à un joueur que j'ai affronté ou côtoyé pendant ma carrière, mais j'ai revu en lui un peu d'Evgeni Malkin des Penguins de Pittsburgh.
Un recruteur de l'Avalanche m'a mentionné lors de mon séjour au Colorado que Jesperi Kotkaniemi des Canadiens de Montréal avait du Rantanen dans le nez. C'est un joli compliment à l'endroit du premier choix du CH en juin dernier, qui fera sûrement le bonheur des partisans des Canadiens. Kotkaniemi connaît un début de carrière prometteur, mais s'il devenait l'égal de son compatriote finlandais dans quelques saisons, les dirigeants des Canadiens pourront se frotter les mains de satisfaction.
Le phénomène des gros trios est très rare. On voit plutôt de solides duos dans le même trio. Les jumeaux Daniel et Henrik Sedin ont sans doute formé le plus célèbre pendant une quinzaine de saisons, avant de prendre leur retraite cette année. Sidney Crosby va toujours faire fonctionner son trio chez les Penguins parce que c'est Sidney Crosby. La troisième roue du carrosse est plus difficile à trouver.