BUFFALO - Les Canadiens de Montréal n'échangeront pas le troisième choix au total du Repêchage 2018 de la LNH à moins d'une offre irrésistible, a déclaré le directeur général Marc Bergevin à NHL.com mardi.
Le besoin le plus pressant de Montréal est au centre, une position où il y a peu d'espoirs de premier plan cette année au repêchage. Cela dit, des joueurs capables de produire des points devraient être sélectionnés dans le top-5, un groupe mené par Andrei Svechnikov (72 points avec Barrie dans la Ligue de hockey de l'Ontario), Filip Zadina (82 points avec Halifax dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec) et Brady Tkachuk, qui a amassé 31 points avec l'université de Boston.
Les Canadiens ne comptent pas échanger le troisième choix au total
Le DG Bergevin croit que le joueur sélectionné améliorera l'équipe à long terme
© Icon Sportswire/Getty Images
Les Sabres de Buffalo détiennent le premier choix au total et ils devraient sélectionner le défenseur suédois Rasmus Dahlin. Les Hurricanes de la Caroline parleront au deuxième rang et les Canadiens au troisième rang.
Dans une grande entrevue à la séance d'évaluation 2018 de la LNH, Bergevin a discuté de sa philosophie en vue du repêchage, de la pression qui repose sur ses épaules après avoir raté les séries éliminatoires et de son refus de mettre fin à l'expérience au centre de Jonathan Drouin.
À LIRE : Plekanec aimerait revenir avec les Canadiens | Les Canadiens s'entendent avec deux défenseurs tchèques
Les Canadiens ont terminé la saison avec 71 points (29-40-13), 26 points derrière les Devils du New Jersey et la deuxième place de quatrième as donnant accès aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley dans l'Association de l'Est.
Tu es réticent à échanger le troisième choix au total. Pourquoi?
« Tu paies très cher pour obtenir ce choix. Évidemment, la saison que nous avons eue, c'est ce qui nous donne le droit de sélectionner si tôt. Ce n'est certainement pas ton objectif quand la saison commence. Mais après la douleur et la souffrance, les gens vont te dire "Considères-tu échanger ce choix?" Savez-vous quoi? J'ai appris d'un commentaire de [l'ancien DG des Blackhawks] Dale Tallon quand j'étais à Chicago. Il a dit : "Tu sais quoi, Berg? Sais-tu à quel point nous avons souffert pour obtenir ce choix?" Je crois qu'il s'agissait du troisième choix au total à ce moment-là et ç'a été Jonathan Toews. L'année d'après, c'était Patrick Kane (avec le 1er choix au total). Ce ne sont pas des moments très agréables pour nos partisans, qui ont souffert toute l'année, mais nous serons récompensés à Dallas avec un joueur qui devrait rendre notre équipe meilleure à long terme. C'est le prix à payer. »
Il n'y a pas beaucoup d'espoirs de premier plan au centre cette année, et c'est un besoin pour vous. Est-ce que le repêchage a évolué au point où les équipes sélectionnent tout simplement le meilleur joueur disponible?
« Tu analyses toujours des joueurs de 17 ans, parfois un peu plus vieux si leur anniversaire est plus tard. Tu fais des projections. Quand tu choisis, tu dois faire une projection et déterminer dès maintenant qui sera le meilleur joueur plus tard. C'est pourquoi le repêchage n'est pas facile. Est-ce qu'il y a un joueur au troisième échelon qui sera meilleur que tous les autres? C'est notre travail de le découvrir et de prendre une décision. Mais au moment où l'on se parle, il n'y a pas de Sidney Crosby, pas d'Alex Ovechkin. On dit que Rasmus Dahlin sera choisi au premier rang et avec raison. Mais après ça, tu dois décider et faire des projections. Ce n'est pas tant qui est le meilleur joueur aujourd'hui, mais plutôt qui sera le meilleur dans cinq ans. C'est pourquoi au repêchage, les équipes choisissent parfois d'autres joueurs qu'on ne voyait pas être choisis à un moment précis. Parfois, une équipe va choisir un joueur avec un choix tôt dans le repêchage et tu te dis "Wow, voilà une surprise." Et plus tard, tu te rends compte que c'était en effet un bon choix. »
La douleur et les critiques des partisans sont toujours décuplées dans une ville folle de hockey comme Montréal. À quel point y a-t-il de la pression pour renverser la vapeur?
« Ce sera ma septième année et, sans aucun doute, nous n'avons pas atteint notre but ultime. Mais nous avons connu d'excellentes saisons et avons réussi un très bon parcours en séries (en 2014), et tu pouvais le sentir à travers la ville. On dit que Montréal est la pire ville quand tu ne gagnes pas, mais c'est l'une des meilleures, si ce n'est pas la meilleure, quand tu gagnes. Tout le monde connait des hauts et des bas, c'est dans la nature des choses. Dans un marché canadien, parfois, ça peut être un peu plus difficile, surtout lors des périodes creuses, mais au final, on veut tous atteindre l'objectif ultime. Il n'y a pas de meilleur endroit pour gagner que dans un marché canadien. Je peux seulement parler pour celui dans lequel j'évolue. C'est l'un des meilleurs, si ce n'est pas le meilleur. »
Lorsqu'ils sont en santé, des joueurs comme Carey Price, Shea Weber, Jonathan Drouin, Max Pacioretty, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk forment un noyau légitime au sein de l'alignement. En écartant la possibilité d'un échange, tu obtiendras un joueur top-5 au prochain repêchage. En gardant cela en tête, quel est ton plan pour la suite des choses?
« Le hockey d'aujourd'hui est basé sur la vitesse, la vitesse et encore la vitesse. Regardez les équipes qui ont du succès : la vitesse est à la base de tous leurs succès. Je ne pense pas que nous sommes si loin de ça. Je pense que nous avons une équipe rapide, mais il faut faire des ajustements. Aussi, certains de nos meilleurs joueurs ont eu une mauvaise saison, donc les attentes sont élevées, tant de la part des gens à l'extérieur que pour les joueurs eux-mêmes. C'est important qu'ils retrouvent leur niveau de jeu. S'ils le font, nous serons de retour dans le portrait. »
Vous avez placé Jonathan Drouin au centre la saison dernière, une position où vous avez peu de profondeur. Allez-vous continuer à le placer à cette position?
« En date d'aujourd'hui, il y a des lacunes au centre. Dans le cas de Drouin, je dirais qu'il a eu de la difficulté à s'adapter au centre en première moitié de saison. Plus la saison a progressé… Est-il le joueur de centre parfait? Est-il Sidney Crosby? Bien sûr que non. Mais peut-il remplir un rôle parfois? Oui, il peut. Nous devrons combler nos besoins, c'est certain. Cela dit, il y a une perception selon laquelle Drouin a échoué au centre. Je ne suis pas prêt à dire ça. Il a joué au centre dans les rangs juniors et il a également joué à cette position avec Tampa Bay. À part le poste de gardien de but, je dirais que le centre est la position la plus difficile à combler. Ça prend du temps et de l'expérience pour jouer à cette position et atteindre un point où tu peux réellement aider ton équipe à gagner. Je ne vais pas jeter l'éponge avec lui, mais il y a des options que l'on peut considérer au moment actuel. »