« On veut juste que ça continue », a lancé un Brendan Gallagher visiblement soulagé, alors que les haut-parleurs du système de son de l'équipe menaçaient d'ébranler les colonnes du vétuste domicile ottavien.
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« C'est plaisant de venir à l'aréna et on veut continuer à bien se sentir. Les gars travaillent fort et on profite de nos journées de congé. On a vécu tellement de choses cette saison. Ça fait du bien de voir les gars sourire. »
Pour faire du pouce sur le thème de l'impensable, cet autre gain - on aura bientôt de la difficulté à garder le compte - a été signé en grande partie par le brio offensif d'Artturi Lehkonen, l'auteur des deux buts de la troupe de Martin St-Louis. Si les chances de marquer sont souvent au rendez-vous dans son cas, l'opportunisme l'est un peu moins.
L'attaquant finlandais n'avait pas connu une soirée aussi faste au chapitre des buts depuis le 4 janvier 2020. Il avait été limité à une seule mention d'aide à ses huit dernières sorties, et n'avait que sept buts au compteur en 49 matchs. Gallagher a avancé une théorie qui se tient pour expliquer ce soubresaut.
« Il aime jouer ici, a-t-il suggéré. On dirait qu'il marque souvent à Ottawa. Certains joueurs aiment particulièrement affronter certaines équipes. J'imagine qu'il aime la capitale fédérale. »
« Je ne sais pas trop », a rétorqué Lehkonen, un homme de peu de mots. « J'ai marqué le premier but de ma carrière contre eux, donc c'est peut-être ça. […] Gagner, c'est beaucoup plus plaisant que perdre. On joue du bon hockey dernièrement et il faut continuer. »
Au-delà de cette prestation individuelle, le Tricolore a de nouveau montré le visage qu'on lui connaît depuis la métamorphose entamée par le nouvel entraîneur. L'effort et la cohésion étaient au rendez-vous dans un match disputé devant une moitié de foule divisée entre des partisans des deux équipes.
Les fameux « petits détails » ont été accomplis du début à la fin, et tous ont souligné la contribution moins étincelante, mais tout aussi utile, de Laurent Dauphin. Le Repentignois a peut-être changé le cours de la rencontre en empêchant Tim Stützle de niveler la marque en fin de deuxième période en bloquant son tir de façon spectaculaire.
« On méritait ce match-là, a tranché St-Louis. On est venus au travail et tous les gars ont fait leur boulot. […] La vidéo ne ment pas (sur le jeu de Dauphin). C'est une chose que tu remarques. Il joue bien sur 200 pieds, et j'aurais tellement aimé qu'il soit récompensé en marquant dans le filet désert à la fin. »
Malgré la défaite des siens, Colin White a quand même célébré son retour au jeu en touchant la cible en avantage numérique au début de la deuxième période. À l'écart depuis le calendrier préparatoire en raison d'une blessure à une épaule, l'Américain a inscrit un premier but en 304 jours. Un poids de moins sur ses épaules.
Peut-être inspiré par les hamburgers lancés sur la patinoire après son hommage lors de la première pause publicitaire, Andrew Hammond - surnommé le Hamburglar - a signé la victoire à son premier match contre les Sénateurs depuis qu'ils l'ont échangé à l'Avalanche du Colorado, en 2017. Il a repoussé 26 tirs pour demeurer invaincu en deux départs avec le CH.
« Je n'ai pas d'animosité envers eux, a affirmé le gardien. Mais c'est naturel quand tu affrontes ton ancienne équipe. Je suis content qu'on ait gagné. On a travaillé fort et les gars m'ont facilité la tâche. »
Le Tricolore rentrera à Montréal le temps de quelques heures et se préparera pour la suite de son voyage, qui se poursuivra avec quatre matchs dans l'Ouest canadien. Le prochain test sera contre les Jets de Winnipeg mardi.
Lourde tâche
Même s'ils n'étaient pas exactement confrontés à l'attaque la plus menaçante de la Ligue, les locaux ont amorcé le match avec deux prises contre eux. À quelques minutes du match, l'organisation a annoncé que les défenseurs Thomas Chabot et Nikita Zaitsev allaient devoir s'absenter en raison d'un virus non relié à la COVID-19.