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BOSTON -La première saison de Jim Montgomery à la barre des Bruins de Boston est vieille de six semaines, et contrairement à tous les entraîneurs de la LNH, il n'a pas encore vécu un sentiment précis : celui de subir la défaite à domicile.

« C'est difficile à croire que nous avons ce début de saison, n'est-ce pas », a lancé le pilote québécois.
Les Bruins ont remporté 11 matchs de suite au TD Garden, eux qui ont égalé le record de la LNH pour le plus de victoires à la maison pour amorcer une saison, samedi, quand ils ont renversé les Blackhawks de Chicago 6-1. Les deux dernières équipes à avoir atteint cette marque étaient les Blackhawks de 1963-64 et les Panthers de la Floride la saison dernière.
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Les Bruins pourront tenter d'être les uniques détenteurs de ce record vendredi, alors que les Hurricanes de la Caroline seront en ville. Il s'agira d'un match revanche, puisque la Caroline avait éliminé Boston en sept matchs lors de la première ronde des séries éliminatoires le printemps dernier.
À Boston, on commence lentement mais sûrement à penser que cette équipe a quelque chose de spécial.
« Ça en dit beaucoup sur ce groupe, et que nous sommes en train de construire quelque chose de spécial ici », a souligné Nick Foligno après la 10e victoire consécutive de l'équipe à domicile, jeudi.
Pourtant, tout le monde s'attendait à ce que les Bruins connaissent un départ beaucoup plus difficile, puisqu'ils ne pouvaient compter sur les défenseurs Charlie McAvoy et Matt Grzelcyk et l'attaquant Brad Marchand, qui sont passés sous le bistouri durant la saison morte.
L'équipe devait aussi faire la transition du régime de Bruce Cassidy - qui a été congédié en juin après six saisons à la barre du club - à celui de Montgomery. Elle devait apprendre un nouveau système et mettre derrière elle celui qui lui avait permis de participer aux séries éliminatoires chaque saison depuis l'arrivée de Cassidy, dont une présence en finale de la Coupe Stanley en 2019, quand elle a été éliminée par les Blues de St. Louis en sept parties.
Mais jusqu'à présent, la transition se fait à merveille, et les trois joueurs sont revenus au jeu plus rapidement que prévu. À la surprise de tous, les Bruins sont la meilleure équipe de la LNH.
« Nous avons énormément de plaisir, a affirmé McAvoy. Vous pouvez voir à quel point tout le monde est proche dans ce vestiaire et à quel point tout le monde joue un pour l'autre. Nous comptons les uns sur les autres, et nous éprouvons du plaisir. L'attitude et l'atmosphère sont superbes en ce moment dans le vestiaire. Nous devons surfer sur cette vague. »

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Ce ne sont pas tous les joueurs qui ont vécu l'expérience d'évoluer pour une équipe qui semble avoir oublié comment perdre. Foligno l'a vécu à deux reprises : avec les Blue Jackets de Columbus en 2016-17, qui avaient signé 16 gains de suite, la deuxième plus longue séquence de l'histoire de la LNH, ainsi qu'avec les Sénateurs d'Ottawa, qui avaient amorcé le calendrier avec une fiche de 13-1-0 lors de sa saison recrue en 2007-08.
« Mais cette fois, c'est différent, je vous le dis, a mentionné Foligno. La profondeur. Le niveau de concentration. Nous avions confiance, mais nous ne sommes pas arrogants. Parfois, tu perds tes bonnes habitudes quand tu traverses une séquence comme celle-ci. Je sais qu'à Columbus, c'est ce qui est arrivé. Nous gagnions souvent, dont des matchs que nous ne méritions pas, et nous étions sur une lancée même si certaines de ces victoires étaient dues à de la chance. Ici, c'est un peu différent. »
La différence est dans la manière dont les Bruins trouvent des moyens de gagner, mais aussi dans l'attitude des joueurs.
« Nous nous attendons à gagner, mais surtout nous savons ce que nous devons faire pour y parvenir. Personne ne triche », a spécifié Foligno.
Les Bruins ne semblent pas sur le point de perdre leurs bonnes habitudes, puisqu'ils ont disputé samedi un de leurs meilleurs matchs de la saison, une leçon en règle contre les Blackhawks où ils ont gagné la bataille des lancers 43-18. « Une domination », pour reprendre les mots de Montgomery.
C'était à l'image des 17 premiers matchs de la saison. Les Bruins sont sur une séquence de six gains consécutifs et ils n'ont subi la défaite que deux fois, le 18 octobre contre les Sénateurs d'Ottawa et le 5 novembre contre les Maple Leafs de Toronto.
Le défenseur Brandon Carlo est le seul joueur régulier à ne pas avoir marqué depuis le début du calendrier. Après avoir été limité à 13 points en 64 matchs l'an dernier, Foligno semble revivre avec une récolte de 10 points en 18 parties. Tomas Nosek - dont la saison la plus productive en carrière a été de 18 points - en a récolté un à chacune de ses cinq dernières sorties. Finalement, Linus Ullmark a des statistiques qui le placent parmi les favoris pour le trophée Vézina.
C'est bien au-delà des attentes, mais personne ne va se plaindre à Boston.
« Nous tentons de nous concentrer sur ce qui fait notre succès en ce moment », a indiqué Patrice Bergeron, dont le deuxième point du match de samedi était son 999e en carrière. Il devrait devenir le quatrième joueur de l'histoire des Bruins à atteindre le plateau des 1000, derrière Raymond Bourque (1506), Johnny Bucyk (1339) et Phil Esposito (1012).
« C'est évident que nous avons un groupe spécial et nous devons en être reconnaissants. Tout le monde a du plaisir. Nous devons y aller un jour à la fois, et c'est ce que nous faisons jusqu'à présent. »
Cet été, lorsque Bergeron a annoncé que la retraite attendrait et que l'attaquant David Krejci est revenu au bercail après une saison passée à jouer dans sa Tchéquie natale, les amateurs espéraient que l'équipe serait assez bonne pour donner à son noyau une chance de gagner une autre Coupe Stanley, comme elle l'avait fait en 2011.
Mais personne ne s'attendait à un tel départ.
Et pourtant, tous les joueurs affirment qu'ils ne sont pas satisfaits. Personne dans le vestiaire du TD Garden ne veut voir cette séquence de 11 victoires à domicile se terminer.
« Ce que j'ai remarqué, c'est que même si nous connaissons du succès, tout le monde est honnête (envers nos performances), a dit Foligno. Tout le monde veut atteindre son plein potentiel. C'est ce qui fait peur. Nous ne sommes pas satisfaits de notre position actuelle. Nous savons que nous pouvons atteindre un niveau supérieur.
« Et c'est ce qui fait que nous sommes très optimistes, parce que notre meilleur hockey est encore à venir. »