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CHICOUTIMI – La poussière étant maintenant retombée sur un été fort en émotions, Sylvain Favreau est de retour derrière le banc des Voltigeurs de Drummondville. Sa tête et son cœur aussi.

Quelques mois après avoir mené son équipe à la conquête du trophée Gilles-Courteau et pris part au processus d’embauche pour le poste d’entraîneur du Rocket de Laval, le pilote franco-ontarien s’affaire désormais à poursuivre le travail qu’il a entamé l’an dernier.

Les Voltigeurs ne font peut-être plus partie des équipes prétendantes – le cycle du hockey junior étant ce qu’il est – mais ils comptent encore sur de bons éléments. Ils montrent d’ailleurs une fiche de 4-1-1 en ce début de saison, sans l’aide d’Ethan Gauthier, tout juste retranché du camp du Lightning de Tampa Bay.

« Ce n’est pas une reconstruction totale, on ne repart pas à zéro », a-t-il expliqué en donnant le mérite à l’équipe de recruteurs des Voltigeurs. « Oui, c’est un cycle, mais on a de bons jeunes qui rentrent dans la formation et qui poussent. Ça, c’est excitant pour un entraîneur. »

C’est aussi plus motivant. Après avoir célébré un championnat et flirté avec les rangs professionnels, le retour au niveau junior aurait pu être plus abrupt si les Voltigeurs avaient été destinés à finir la saison dans les bas-fonds du classement de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec. Ça ne devrait pas être le cas.

Et ce n’est pas parce que les discussions avec l’état-major des Canadiens n’ont pas abouti que les ambitions professionnelles de Favreau sont mortes. Il sait qu’il est désormais sur le radar de certaines équipes et que son travail sera encore scruté à la loupe cette année.

« Comme un joueur, mon but ultime est de gravir les échelons », a-t-il dit aux abords de la patinoire du Centre Georges-Vézina de Chicoutimi. « Quand est-ce que ça va arriver? Je ne le sais pas. Mais ça va arriver. J’ai beaucoup aimé le processus que j’ai eu avec Montréal. »

Signe que sa candidature a été étudiée jusqu’au dernier moment, Favreau a été informé qu’il n’obtiendrait pas le poste quelques heures avant la nomination de Pascal Vincent, en juillet. Comme un joueur qui apprend dans l’adversité, l’entraîneur de 46 ans en a tiré des leçons en attendant que la porte s’ouvre de nouveau.

« Quelqu’un m’a dit, il y a très longtemps, quand j’ai commencé, que l’important était de rester soi-même. C’est ce que j’ai retiré le plus dans tout ça, a-t-il philosophé. J’ai été fidèle à ma philosophie, à l’accent que je mets sur certains aspects, au dilemme entre le développement et la victoire.

« Dans la Ligue américaine, l’accent est mis sur le développement. J’essaie de mon mieux de bien faire ça pour que mes joueurs atteignent le prochain niveau. On a vu les résultats à Halifax et à Drummondville. Je suis resté fidèle à ce que je suis. Ça arrivera quand ça arrivera. »

Un autre défi

D’ici quelques mois, Favreau aura aussi l’occasion de s’illustrer dans le giron de Hockey Canada, alors qu’il sera l’adjoint de Dave Cameron derrière le banc de la formation canadienne au Championnat mondial junior.

Le travail du groupe d’entraîneurs sera analysé en profondeur puisque le tournoi aura lieu en sol canadien, à Ottawa, à quelques kilomètres d’Orléans, la ville natale de Favreau. La troupe unifoliée aura beaucoup à se faire pardonner après la décevante cinquième place acquise l’année dernière en Suède.

« Tout le monde a pris du recul là-dedans », a commenté Favreau qui en sera à sa première expérience sur cette grande scène. « On a ajouté un camp estival, alors qu’il n’y en avait pas eu l’an passé. On veut former une équipe. Nous sommes tous des compétiteurs. Quand on représente notre pays, on veut toujours gagner.

« On en a parlé aux joueurs cet été. Ce sont les standards de médaille d’or. C’est ce qu’on vise chaque fois. Il n’y a aucune cachette là-dessus. »