Malkin bien à l’aise de ne pas avoir été apprécié à sa juste valeur

CRANBERRY, Pa. – Evgeni Malkin estime qu’il est toujours passé un peu sous le radar.

Un des meilleurs joueurs de centre de sa génération, l’attaquant de 37 ans a passé sa carrière sur le deuxième trio des Penguins de Pittsburgh, dans l’ombre de son coéquipier Sidney Crosby.

Il a été repêché au deuxième rang en 2004. La même année, Alex Ovechkin, possiblement le seul joueur russe de l’histoire à avoir connu une meilleure carrière que lui dans la LNH, avait été appelé au tout premier rang par les Capitals de Washington.

De nouvelles vedettes sont arrivées. Certaines sont parties. Mais si peu a changé pour Malkin, qui se prépare à jouer son 1100e match dans la LNH, alors que les Penguins affronteront les Bruins de Boston au TD Garden jeudi (19 h HE; ESPN, SNO, SNE).

Ça ne dérange pas Malkin. À vrai dire, il aime que ce soit ainsi. 

« Je ne suis pas le genre de gars qui veut l’attention des médias. J’aime le calme, a-t-il expliqué. Je veux simplement jouer au hockey. Peut-être que les gens aimeraient en savoir un peu plus sur ma vie privée, mais je suis quelqu’un de réservé.

« Mon anglais n’est pas le meilleur, donc je ne parle pas beaucoup avec les médias. Je suis comme ça. Je suis à l’aise avec la situation parce que je sais que je suis un bon joueur. »

Malkin laisse les chiffres parler d’eux-mêmes.

À sa 18e saison, il est troisième dans l'histoire des Penguins avec 1261 points, derrière Mario Lemieux (1723) et Crosby (1540 points).

Malkin a marqué deux fois dans une victoire de 7-0 contre les Islanders de New York, le 27 décembre, pour ainsi dépasser Sergei Fedorov (483) pour le deuxième plus grand nombre de buts dans la LNH par un joueur né en Russie, derrière Ovechkin (830). Il est premier pour les passes et deuxième pour les points, derrière les 1507 du capitaine des Capitals.

Ovechkin est entré en contact avec Malkin après qu’il ait battu Fedorov.

« C’est une étoile de cette Ligue, a dit Ovechkin à propos de l’attaquant des Penguins. C’est un incroyable joueur. Il sait comment gagner. Il sait comment jouer. Ça ne me surprend pas qu’il ait amassé autant de points, autant de buts et de passes. »

La constance est toutefois un peu moins au rendez-vous cette saison. Malkin occupe le troisième rang des marqueurs de son équipe avec 32 points (14 buts, 18 passes), mais il a connu une séquence de huit matchs sans marquer au début du mois de décembre.

« Je ne suis pas satisfait de mon jeu lors des 10 derniers matchs environ, avait affirmé Malkin le 29 décembre. Je tiens à dire que je vais retrouver mon rythme. Je vais aider l’équipe à gagner à nouveau. »

Les bottines semblent avoir suivi les babines. Malkin a récolté cinq points (trois buts, deux passes) au cours de ses quatre derniers matchs pour aider Pittsburgh (18-14-4) à connaître une séquence de six parties avec au moins un point (5-0-1), qui a toutefois pris fin dans la défaite de 4-3 à domicile contre Washington, mardi. 

Malkin n’est peut-être plus le joueur qui a gagné le trophée Hart en 2011-2012, mais son coéquipier Kris Letang estime qu’il n’est pas si loin non plus.

« Les gens parlent beaucoup d’Ovi. Ils parlent beaucoup de (Connor) McDavid. Ils parlent beaucoup de (Nathan) MacKinnon. Mais on n’entend pas beaucoup le nom de ‘Geno’. Pourtant, avec ce qu’il a été en mesure de faire dans cette ligue pendant aussi longtemps, et ce qu’il est encore en mesure d’accomplir à son âge, être un tel marqueur de buts, c’est vraiment spécial », a souligné Letang.

« Je pense que ç’a toujours été ainsi, sauf peut-être l’année où il a remporté le Hart. Il n’est pas reconnu à sa juste valeur. »

Crosby est d’avis que sans la présence de Malkin, sa carrière aurait été beaucoup moins prolifique. Le duo d’attaquants et Letang ont remporté la Coupe Stanley trois fois (2009, 2016, 2017), en plus de se qualifier pour les séries éliminatoires lors de 16 saisons consécutives, séquence qui a pris fin l’année dernière.  

« Je pense qu’on s’est poussés beaucoup l’un et l’autre à être meilleurs au fil des années, et c’est un gars qui a toujours élevé son jeu d’un cran quand il le fallait. Je pense que c’est dans sa nature d’être compétitif.

« La constance, c’est son plus gros atout. Tu ne peux pas être aussi constant sans être compétitif comme il l’est. Ça fait plusieurs années qu’il est incroyable. Les statistiques le démontrent. »

Depuis le début de sa carrière dans la LNH, Malkin a une moyenne de 1,15 point par match, dont une récolte de 83 points (27 buts, 56 passes) en 82 parties la saison dernière. 

« Je ne pense pas que personne n’aime plus marquer un but que ‘G’. Ça se voit dans sa réaction quand il compte », a souligné l’entraîneur-chef des Penguins Mike Sullivan. « Je ne pense pas que Geno est reconnu à sa juste valeur dans le monde du hockey pour l’ensemble de son œuvre dans cette ligue et son talent. Il est sans aucun doute un des meilleurs joueurs de tous les temps. » 

Et Malkin a bien l’intention que personne n’en doute.

« Je joue encore à un très haut niveau, a-t-il lancé. Je veux encore jouer pendant deux, trois ans, et je ne veux pas être qu’un simple joueur. Je veux aider l’équipe lors de chaque match. »