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FORT LAUDERDALE – Paul Maurice et Pascal Vincent ne vivent pas la même réalité. Maurice rêve d’une première conquête de la Coupe Stanley à sa troisième expérience en finale, alors que Vincent aimerait simplement obtenir une deuxième chance comme entraîneur-chef dans la LNH. 

En plein cœur d’une finale entre les Panthers de la Floride et les Oilers d'Edmonton, Maurice n’a pas oublié son ancien acolyte avec les Jets de Winnipeg. 

« Je lui ai écrit un message texte, j’ai découvert la nouvelle seulement à mon réveil ce matin, a dit Maurice. Je lui ai promis qu’on se parlerait quand tout se calmera. Je connais très bien l’homme, autant sur le plan personnel que le coach. »

La nouvelle, c’était le congédiement de Vincent par les Blue Jackets de Columbus en fin de journée lundi. 

Don Waddell, le nouveau directeur général à Columbus, a choisi de regarder dans une autre direction. Embauché en catastrophe tout juste avant le début du camp après le fiasco de Mike Babcock, Vincent n’aura dirigé les Blue Jackets qu’une seule saison. 

« Pascal a la colonne vertébrale pour être un entraîneur-chef dans cette ligue, a mentionné Maurice. Il a les qualités et le caractère nécessaires. Il est une personne spéciale. Il y aura une place pour lui dans cette ligue. »

Maurice n’a pas simplement lancé des paroles en l’air. Les deux hommes ont construit une longue relation avec les Jets de Winnipeg. Vincent a agi comme adjoint à Maurice pendant trois saisons avec les Jets (2013-14 à 2015-16). Au cours des cinq saisons suivantes, le Québécois a dirigé le Moose du Manitoba, l’équipe-école des Jets. Pendant cinq autres années, il est demeuré en étroite communication avec Maurice. 

À quelques heures du cinquième match de la finale, Maurice a décrit les qualités de Vincent comme entraîneur pendant près de deux minutes. Un responsable des communications de la LNH a même interrompu sa réponse, croyant qu’il avait terminé. 

« Quand je posais une question dans le vestiaire, j’aimais son approche. Il prenait une pause, il réfléchissait et il offrait une réponse précise. Parfois, je découvrais plus tard qu’il avait parfaitement raison. Quand il n’avait pas la réponse, il me le disait. Il n’avait pas besoin d’y aller d’une réponse de 20 minutes, il restait concis. C’était une de ses forces.

« Pascal a aussi appris des personnes qui l’entouraient, a-t-il continué. Il avait à cœur ses joueurs. Si un joueur traversait une période creuse, il prenait le temps de lui parler tous les jours. C’était contagieux. Il est aussi un homme de principe. Il l’a démontré cette année à Columbus. Il a pris des décisions audacieuses avec les Blue Jackets. Ce n’était pas tout le monde qui était d’accord avec ses choix. » 

À Columbus, Vincent n’a pas eu peur d’indiquer le chemin de la passerelle de presse à Kent Johnson, un haut choix de premier tour, et il a souvent réduit le temps de jeu de Johnny Gaudreau afin de passer son message. Il désirait établir sa propre culture. Mais il n’aura pas eu le temps de terminer son chantier.