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SUNRISE, Floride – Paul Maurice attendait de mettre ses mains sur la Coupe Stanley depuis très longtemps. Quand le moment est finalement venu, l’entraîneur des Panthers de la Floride avait quelque chose en tête qu’il se devait de dire. 

« J’ai eu une petite conversation avec elle avant de la soulever », a dit Maurice après la victoire de 2-1 des Panthers dans le match no 7 de la finale, lundi. « Car je la pourchassais depuis un moment, et je trouvais que ce n’était pas très gentil de sa part de m’avoir rendu la tâche aussi difficile. Puis, je voulais simplement la sentir. Et ce que j’ai dit ensuite n’était que des grossièretés. 

« Mais le moment unique pour moi, c’était d’ouvrir les yeux et de voir toute l’équipe en train de sourire. »

Les joueurs des Panthers comprenaient bien l’ampleur du moment pour Maurice. Il tentait de remporter la Coupe depuis qu’il est devenu le deuxième plus jeune entraîneur de l’histoire de la LNH, quand il a pris les rênes des Whalers de Hartford en 1995 à l’âge de 28 ans.

Aujourd’hui âgé de 57 ans, le natif de Sault Ste. Marie, en Ontario, a dirigé 1985 matchs dans la LNH – 1848 en saison régulière et 137 en séries éliminatoires – ce qui représente le plus haut total pour un entraîneur avant de remporter la Coupe Stanley. 

Seul Scotty Bowman a été derrière un banc pour plus de matchs que lui en saison régulière (2141). Bowman a soulevé la Coupe à neuf reprises, un record de la LNH. Maurice a maintenant son premier championnat derrière la cravate. 

« Il le mérite, a lancé le capitaine Aleksander Barkov. Il a fait un travail incroyable afin que nous soyons prêts pour ça, et nous avons enfin réussi. »

Il s’agissait d’une troisième présence en grande finale pour Maurice. Sa première est survenue avec les Hurricanes de la Caroline en 2002, mais son équipe s’était inclinée en cinq matchs contre les Red Wings de Detroit. Il avait aussi atteint la finale l’an dernier avec les Panthers, mais ces derniers ont baissé pavillon, également en cinq matchs, contre les Golden Knights de Vegas. 

Avant le début de la finale, Maurice avait admis qu’il « devait » gagner la Coupe au moins une fois dans sa vie. Il n’était plus trop sûr de ce sentiment après avoir enfin triomphé. 

« Je ne vis pas ce grand sentiment de satisfaction personnelle, a-t-il dit. Et si c’était à refaire, j’ai l’impression que j’en voudrais une pour les autres. Bien sûr que j’en voulais une pour moi, mais ce n’est pas la mienne. Je n’en ai qu’une partie. Alors je n’ai pas l’impression d’avoir remporté une Coupe Stanley. 

« Je sens qu’une petite partie m’appartient et c’est bien mieux comme ça, car si tu as une Coupe Stanley à toi seul, personne ne vient te voir. Tu te retrouves seul. J’en ai une petite partie et c’est bien. »

Tous les joueurs des Panthers, y compris ceux qui n’étaient pas de la formation et qui se sont joints aux célébrations après la sirène finale, ont pu soulever la Coupe avant Maurice. Spencer Knight, le troisième gardien de l’équipe, s’est approché de Maurice avec le trophée et le lui a remis pendant qu’il était en pleine entrevue à la télévision. 

« J’étais le dernier à l’avoir et je savais que ça avait une grande signification pour lui alors j’étais heureux de le lui remettre, a dit Knight. Il le mérite, il est un excellent entraîneur et une très bonne personne. »

Les Panthers résistent en fin de match pour gagner la Coupe Stanley

Après avoir empoigné la Coupe, Maurice a pris une petite pause avant de la soulever au-dessus de sa tête. 

« Je voulais vivre le moment, a-t-il expliqué. Parce que je vais oublier plusieurs choses : qui regardais-tu, de quoi parlais-tu. Je voulais juste vivre le moment. J’ai vu cette photo des millions de fois. Une de mes préférées était celle de Roddy Brind’Amour, car je savais qu’il avait eu une longue carrière, qu’il n’avait jamais raté un entraînement, qu’il avait travaillé sans relâche et que c’était les Oilers et la Caroline, mon ancienne équipe, et Jim Rutherford (en 2006). En plus, ils ne cessent de montrer cette publicité sur NHL.com.

« Tu vois les gars avec la Coupe Stanley et tu te dis, "À quoi peut bien ressembler ce sentiment?" Alors j’ai fermé les yeux parce que je voulais le ressentir. »

Lorsqu’il a soulevé le trophée, il a semblé éprouver quelques difficultés. 

« C’était beaucoup plus lourd que ce à quoi je m’attendais! Je n’ai pas été au gym depuis un bon moment, a-t-il rigolé. Pendant un instant, je me suis demandé si j’allais être capable de tenir cette chose au-dessus de mes épaules. »

En regardant la Coupe, Maurice a réalisé que son nom y serait bientôt gravé. 

« C’est le nom de mon père, a-t-il dit, faisant référence à Denis Maurice. Ça veut dire quelque chose pour moi. Mon père a grandi à Montréal sans avoir de père. Puis, il a déménagé dans la région de Detroit, alors tous ses héros sont des Canadiens de Montréal et des Red Wings de Detroit. Je connais les noms de Jean Béliveau et de Maurice Richard depuis que j’ai 5 ans, car je les entendais tout le temps. C’est ce qui est cool. Le nom de mon père sera sur la Coupe Stanley avec ceux de tous ses héros. »

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