EAST MEADOW, Long Island – Patrick Roy a un don, celui de siffler sans aucun sifflet dans sa bouche avec une force unique. À la veille du troisième match contre les Hurricanes de la Caroline, une série que les Islanders de New York perdent 2-0, Roy a fait du bruit avec sa bouche une multitude de fois.
Il y avait de l’intensité sur la glace pour un entraînement. On était loin des séances routinières typiques des séries. Roy a corrigé ses joueurs plus d’une fois, passant ses messages sur la patinoire ou devant le petit tableau. L’ancien grand manitou des Remparts de Québec a placé l’accent sur une portion importante du jeu : les sorties de territoire.
Pour sortir des griffes des Hurricanes et de leur pression constante, Roy a exigé à ses ailiers de se tenir un peu plus loin de la bande, question qu’ils ne se retrouvent pas coincés par les défenseurs qui fonceront vers eux.
« C’était de simples ajustements », a dit Roy au trio de journalistes du Québec sur place pour l’entraînement des Islanders. « On en parle souvent. Chaque adversaire exerce une pression différente sur nos défenseurs. Dans le deuxième match, les Hurricanes s’en donnaient à cœur joie contre nous. Il faut mieux répondre contre leur pression. Les changements importants sont au niveau de la structure, ce n’est pas un changement de structure. C’est un changement au niveau de la technique pour faciliter nos sorties de zone. »
« C’est important de mieux sortir de notre territoire, a-t-il poursuivi. Ce n’est pas compliqué. Si nous voulons avoir la rondelle en zone offensive, nous aurons besoin de sortir de notre zone. C’est la même chose en zone neutre. Nous sommes une bonne équipe quand nous restons une unité de cinq. Si nous travaillons individuellement, nous ne serons pas en mesure de générer de l’offensive et de garder la rondelle dans leur territoire. Nous jouons contre l’une des bonnes équipes de la LNH. Il faut être bon dans ce département. »
Une intensité contagieuse
Dans le vestiaire des Islanders, Jean-Gabriel Pageau a décrit l’intensité de Roy.
« Il amène tellement de passion et d’intensité, a raconté Pageau. Vous pouvez le voir pendant les entraînements. Ça démontre à quel point il tient à coeur ses joueurs. Il veut notre bien à tous. Quand un entraîneur fait ça, tu as le goût de lui en donner. C’est comme quand ton patron te donne des conseils ou une augmentation, tu peux voir qu’il croit en toi. C’est de même qu’il faut le voir. »
Aux yeux de Pageau, Roy a changé l’image des Islanders depuis qu’il a remplacé Lane Lambert le 20 janvier dernier.
« Depuis qu’il est arrivé, il a été super bon sur les détails sur la patinoire, a affirmé le centre de 31 ans. Il instaure différentes stratégies contre différentes équipes. Et là, évidemment contre les Hurricanes qui mettent beaucoup de pression à un contre un partout sur la patinoire, on essaie de trouver des manières pour les percer. Il a amené de super bons conseils ce matin sur la patinoire. Que ce soit les séries ou la saison, il y a toujours lieu de s’améliorer. C’est quelqu’un qui croit en nous. Ce sont des détails qui peuvent nous aider pour le restant de la série. »
Assis tout près de Pageau dans le vestiaire des Islanders, Mathew Barzal a sorti son français pour aussi parler de son entraîneur-chef. Il riait quand on lui a rappelé les enseignements de Roy durant l’entraînement.
« Oui, c’est Patrick, a répliqué Barzal. Il trouve toujours les bons détails. Il a beaucoup de passion et d’intensité. C’est ce que j’aime de lui, il a une grande passion. Notre groupe a besoin d’une personne comme lui. »
Un changement dans le filet
Pour les deux premiers matchs face aux Hurricanes, Roy avait misé sur son gardien de confiance des dernières semaines du calendrier en Semyon Varlamov. Il optera pour une stratégie différente pour la troisième rencontre en envoyant Ilya Sorokin.
« Nous irons avec Ilya demain (jeudi), a précisé l’ancien numéro 33. Nous savions que nous étions pour utiliser nos deux gardiens. Ils sont bons tous les deux. Varly (Varlamov) a reçu plusieurs tirs lors du dernier match. Nous aurons un gardien plus reposé. »
« Varly et Ilya ont tellement une bonne relation, a-t-il continué. Ils se poussent, ils s’aident. Ilya comprenait aussi ce qui se passait. Il savait que Varly jouait du très gros hockey. Je sens que c’est le bon scénario pour changer de gardien. Nous perdons 2-0 dans la série, nous revenons à la maison. »
Défaits 3-1 contre les Hurricanes lors du premier match, les Islanders ont bousillé une avance de trois buts dans la deuxième rencontre pour s’incliner 5-3. Au chapitre des tirs (39-12) et des tirs tentés (110-28), les Hurricanes ont toutefois complètement dominé le deuxième match.
Roy est revenu sur sa déclaration après le deuxième match où il avait dit qu’il ne croyait pas trop à la statistique des tirs tentés puisqu’elle pouvait être comptabilisée par une personne se retrouvant au McDonald.
« J’ai juste dit que les tirs tentés, il y a différentes façons de le voir, a-t-il expliqué. Si un joueur place son bâton et qu’il bloque un tir, ils le comptent comme un tir bloqué. Pour moi, ce n’est pas un tir bloqué. Pour bloquer un tir, tu dois te placer dans la ligne et le bloquer avec ton corps.
« Il y a trois statistiques importantes à mes yeux. Premièrement, les chances de marquer. Les Hurricanes en avaient 18 lors du 2e match. Ils ont dominé. Ensuite, il y a les tirs au filet. Nous avons donné 36 tirs (39). C’est trop. Ensuite, je regarde la possession de la rondelle. Ils ont eu plus de huit minutes dans notre territoire. C’est un problème. »
Les Islanders ont maintenant espoir qu’un retour au UBS Arena aidera à renverser cette série.