Pas moins de 11 des 20 tirs dirigés sur le filet des Hurricanes l'ont été avec l'avantage d'un homme. Ce n'est pas compliqué : ce que Rask voit, Rask arrête. Il a même gobé de la mitaine un tir à bout portant de Justin Williams sans même voir la rondelle.
À ce point, c'était presque injuste pour les Hurricanes qui ont de loin disputé leur meilleur match de la série.
« C'est l'expérience, a rappelé le gardien. Quand tu as joué plusieurs matchs en séries, tu as vu différents scénarios et tu sais ce qui peut se produire. Il y a quelques tirs que je n'ai pas vus en première période. Mais quand tu ne vois pas, c'est mieux de ne pas bouger que d'être trop en mouvement.
« Williams a tiré du côté de la mitaine et je n'ai rien vu. L'important c'est d'être en position pour faire l'arrêt. »
C'est probablement aussi une question de confiance. En 16 matchs de séries, il a signé 11 victoires, maintient une moyenne de buts alloués de 1,96 et un taux d'efficacité de ,939 - tous des sommets chez les gardiens ayant disputé plus de 10 rencontres.
Et ça se transmet à toute l'équipe. Après la première période catastrophique, les Bruins ont retrouvé leurs repères et ont marqué deux buts rapides en début de deuxième pour couper les jambes des Hurricanes. Si Rask avait été moindrement ordinaire, Boston aurait pu agiter le drapeau blanc à la place.
Les joueurs répètent sans cesse que leur gardien est « dans sa zone ». Rask n'a pu définir clairement ce qu'était cette fameuse zone, mais il y est allé d'une tentative d'explication.
« Je me sens bien depuis plusieurs mois, a-t-il amorcé. Quand tu vois la rondelle, tu te sens à l'aise. Tout est une question de synchronisme et de patience. J'essaie de rester concentré mentalement et de ne pas me laisser déranger par le bruit extérieur.
« Être dans la zone, personne ne sait ce que ça veut dire. Mais je veux jouer calmement, me faire gros et avoir l'air de rendre les choses faciles. Si c'est ça être dans la zone, tant mieux, mais je ne veux que nous donner une chance de gagner. »