À l'époque où le paternel, désormais directeur général adjoint des Sénateurs d'Ottawa, était recruteur pour la formation ottavienne, pas un match passait sans que le jeune Matteo insiste pour le suivre dans l'un des arénas de la LHJMQ.
« Quand j'étais dans les Maritimes, il demandait toujours s'il pouvait venir avec moi, s'est souvenu Trent, en entrevue avec LNH.com. J'en discutais avec sa mère Anna et on regardait à quelle heure se finirait le match avant de lui donner la permission… Il y a des soirs où il n'aurait peut-être pas dû venir, mais il aimait tellement ça (rires).
« C'était spécial pour lui de pouvoir faire ça, et ça nous donnait l'occasion de passer du temps ensemble. »
Les heures de sommeil amputées ici et là n'ont pas tout à fait été perdues. Pas du tout, en fait. Avance rapide, quelques années plus tard : du haut de ses 6 pieds 5 pouces et 225 livres, le jeune Mann est considéré comme le 84e meilleur espoir nord-américain par le Bureau central de dépistage de la LNH.
On vante évidemment le gabarit et les aptitudes défensives de l'arrière des Saguenéens de Chicoutimi, mais surtout sa compréhension du jeu et son intelligence sur la patinoire. N'allez pas croire qu'il s'agit d'un hasard.
« Quand je regardais les matchs avec lui, on remarquait les détails du jeu, a relaté le gaillard de 18 ans. Son travail m'intéresse depuis que je suis jeune, j'ai toujours voulu faire comme lui. Si ma carrière de joueur n'avait pas fonctionné, son métier m'aurait vraiment intéressé.
« Je n'ai jamais vraiment regardé les matchs comme un partisan. J'ai toujours remarqué les détails, que ce soit dans le junior ou dans la LNH. Ça m'a beaucoup aidé dans mon développement. Je vois les choses différemment, j'analyse beaucoup et je suis plus conscient de certaines choses. »
C'est notamment ce qui lui permet d'être confronté aux meilleurs éléments adverses, soir après soir, depuis l'année dernière. Cette opposition de grande qualité, et incidemment sa manière d'y faire face, a aussi fait en sorte qu'il est lentement apparu sur le radar des équipes de la LNH - notamment sur celui de son père.
« Matteo a toujours travaillé fort pour s'améliorer, et c'est ce qu'il a fait l'an passé, a raconté Trent. Il commençait à museler de bons espoirs de la LNH, et en parlant avec des gens du monde du hockey, je me suis mis à penser que c'était possible pour lui d'aspirer au repêchage cette année.
« Je suis certain qu'il y croit depuis longtemps, mais sa mère et moi, on n'a jamais vu plus loin que le prochain niveau. Il n'a jamais été le meilleur de son équipe, et il a toujours dû travailler pour obtenir ce qu'il voulait. »