On peut le comprendre. Oliver n'avait que quatre ans quand son père a mis fin à sa carrière dans la grande ligue avec les Predators de Nashville. Il lui avait payé quelques visites à l'aréna, mais son attention était alors davantage tournée vers la mascotte Gnash que sur les matchs.
C'est plutôt pendant les cinq années que son père a passées avec le club de Trinec que la passion du hockey lui est venue. C'est là qu'il a réalisé que c'était plus plaisant de jouer que de regarder.
« Ils avaient une grande salle pour pratiquer leurs tirs, et je passais mon temps là pendant les entractes et après les matchs », s'est souvenu l'aîné d'une famille de quatre enfants.
Une dizaine d'années plus tard, voilà qu'Oliver est l'un des meilleurs défenseurs admissibles au prochain repêchage, qui aura justement lieu à Nashville. Le nom de l'arrière droitier de 6 pieds 2 pouces et 174 livres vient au 20e échelon sur la liste finale des espoirs nord-américains du Bureau central de dépistage.
Il faut croire que le parcours de son père l'a inspiré d'une manière ou d'une autre. Peut-être pas au chapitre de la position qu'il occupe, mais au fil des échelons qu'il a gravis pour y parvenir.
« Quand j'ai commencé à jouer en Tchéquie, j'étais un des seuls de mon équipe qui savait patiner de reculons, a-t-il lancé en riant. Je me suis retrouvé à la défense par défaut et quand nous sommes revenus à Ottawa, j'ai décidé d'y rester. »
On ignore ce qu'il serait devenu s'il avait décidé d'imiter son père en jouant au centre. On sait toutefois qu'il réussit à s'illustrer dans l'aspect défensif du jeu, comme le faisait le paternel. Ce n'est pas un hasard parce que ce dernier l'a dirigé jusqu'à ce qu'il soit repêché par les Knights, en 2021.
« Il ne fera pas des montées d'un bout à l'autre comme Cale Makar, mais il fait les petites choses que les équipes veulent voir, a observé Radek. Il gagne ses batailles, il fait de bonnes premières passes. […] J'ai toujours retiré beaucoup de fierté en mon jeu défensif et c'est ce que je lui ai inculqué. »
Prendre son temps
Après de nombreuses années à évoluer sous la gouverne de son père, Oliver s'est mis à voler de ses propres ailes, l'an dernier, dans la GOJHL - une ligue junior B en Ontario. Les dirigeants des Knights avaient jugé que ce serait meilleur pour son développement que d'attendre son tour dans la OHL. Et ils avaient raison.
« Je jouais au moins 25 minutes par soir, a-t-il relaté. J'étais utilisé sur le premier duo, en avantage numérique et en infériorité numérique. Ça m'a permis d'apprendre comment gérer mon énergie et prendre soin de mon corps en jouant autant de minutes. »
Grâce à la qualité de son jeu, Bonk a été rappelé par le Knights pour les 10 derniers matchs de la saison, et pour les sept qu'ils ont disputés en séries éliminatoires. Il est revenu, cette saison, en sachant exactement à quoi s'attendre et s'est établi comme l'un des piliers de cette brigade.
Avec ses 10 buts et 30 aides en 67 matchs, il a aidé les siens à se hisser au cinquième rang du classement général en vertu d'une fiche de 45-21-2. Il a ajouté 11 mentions d'aide en 21 rencontres des séries. Le voilà prêt à renouer avec Gnash dans la ville du country, dans quelques semaines.