Rielly et les Maple Leafs peuvent s'inspirer de Keith et des Blackhawks
Le défenseur et son équipe se développent au même rythme que les formations de Chicago qui ont remporté trois Coupes Stanley
© Jonathan Daniel/Getty Images
Oui, Rielly connait l'un des meilleurs débuts de saison pour un défenseur dans l'histoire de la LNH. Il cumule 13 points (trois buts, 10 passes) en six matchs avec les Maple Leafs de Toronto, et il se classe au deuxième rang de la Ligue au chapitre des points, derrière son coéquipier Auston Matthews, qui totalise 14 points (10 buts, quatre passes).
Seuls deux autres défenseurs ont récolté au moins 13 points lors des six premières rencontres de leur équipe en début de saison : Harry Cameron, qui a amassé 15 points (neuf buts, six passes) avec les Arenas de Toronto en 1917-18, et Paul Reinhart, qui avait récolté 14 points (cinq buts, neuf aides) avec les Canucks de Vancouver en 1989-90.
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Mais qu'est-ce que tout cela signifie réellement?
Lorsqu'on ne s'y attarde pas, ça veut simplement dire que Rielly connait un début de saison du tonnerre alors que les Maple Leafs se préparent à recevoir les Kings de Los Angeles, lundi au Scotiabank Arena (19 h 30 HE, SNO, FS-W, NHL.TV).
Comme Rielly l'a lui-même souligné, une partie de ses succès ont à voir avec la chance. Lorsqu'il a amassé quatre mentions d'aide dans un gain de 7-4 contre les Stars de Dallas, au American Airlines Center mardi, l'une de ces aides a été obtenue sur un but dans un filet désert.
« D'une certaine façon, tu le prends avec un grain de sel », a affirmé Rielly avant d'obtenir un but et une passe dans un gain de 5-3 contre les Red Wings de Detroit, jeudi au Little Caesars Arena. « Tu veux que la séquence se poursuive. Tu veux bien jouer. Mais je ne crois pas pouvoir conserver un tel rythme. On verra. »
En effet, ce rythme de production est insoutenable, même si l'attaquant des Maple Leafs Mitchell Marner a surnommé Rielly « Mo Orr » après le match contre Detroit. À ce moment-là, Rielly avait amassé 12 points (trois buts, neuf mentions d'aide) en cinq rencontres, battant le record de 11 points (deux buts, neuf aides) en cinq parties d'Orr avec les Bruins de Boston en 1973-74.
Mais quand on s'y attarde, tout cela indique peut-être que Rielly est en train de s'imposer avec les Maple Leafs de la même façon que Keith l'a fait avec les Blackhawks de Chicago.
Keith est débarqué dans la LNH en 2005-06. Il a récolté 21 points (neuf buts, 12 aides), 31 points (deux buts, 29 passes) et 32 points (12 buts, 20 mentions d'aide) lors de ses trois premières saisons, alors que Chicago a terminé 28e, 26e et 20e au classement de la LNH, respectivement.
Mais entretemps, les Blackhawks ont sélectionné le joueur de centre Jonathan Toews avec le troisième choix au total au repêchage 2006 de la LNH, et l'attaquant Patrick Kane avec le tout premier choix en 2007. Ils ont embauché l'entraîneur Joel Quenneville le 16 octobre 2008, et mis sous contrat l'attaquant Marian Hossa comme joueur autonome le 1er juillet 2009.
À sa quatrième campagne, Keith a récolté 44 points (huit buts, 36 mentions d'aide), alors que Chicago s'est qualifié pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley pour la première fois en six saisons. À sa sixième saison, Keith a explosé avec 69 points (14 buts, 55 passes). Il a remporté le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH. Les Blackhawks ont gagné la Coupe Stanley.
Rielly est entré dans la LNH en 2013-14. Il a récolté 27 points (deux buts, 25 passes), 29 points (huit buts, 21 aides) et 36 points (neuf buts, 27 mentions d'aide) à ses trois premières saisons, alors que Toronto a terminé 23e, 27e et 30e au classement de la LNH.
Mais entretemps, les Maple Leafs ont sélectionné Marner avec le quatrième choix au total en 2015 et Matthews avec le tout premier choix en 2016. Ils ont embauché l'entraîneur Mike Babcock le 20 mai 2015, et mis sous contrat l'attaquant Patrick Marleau, le 2 juillet 2017, et le centre John Tavares, le 1er juillet 2018, sur le marché des joueurs autonomes.
Rielly a obtenu 27 points (six buts, 21 passes) à sa quatrième saison, quand Toronto a participé aux séries pour la première fois en quatre ans. Il a bondi vers une production de 52 points (six buts, 46 passes) à sa cinquième campagne et pourrait atteindre de nouveaux sommets en 2018-19.
La comparaison n'est pas parfaite. D'abord, Keith est un choix de deuxième ronde (54e au total) au repêchage 2002 et il est arrivé dans la LNH à 22 ans, tandis que Rielly a été sélectionné avec le cinquième choix au total en 2012 et il a fait ses débuts à 19 ans.
Ceci n'est pas une prédiction que Rielly remportera le trophée Norris cette saison, encore moins le premier de deux comme Keith, ou encore que les Maple Leafs gagneront la Coupe Stanley cette saison, encore moins qu'il s'agira du premier de trois championnats en six ans comme les Blackhawks l'ont fait.
Le but est plutôt de démontrer qu'un défenseur peut avoir besoin de temps pour gagner en maturité. Quand tu es un joueur talentueux, être entouré d'autres joueurs talentueux peut faire ressortir le meilleur en toi. L'arrivée à maturité de Keith a coïncidé avec une injection de talent à Chicago. Keith et son équipe ont été en mesure d'accomplir de grandes choses. On assiste peut-être à quelque chose de similaire avec Rielly à Toronto.
« C'est une ligue difficile pour un défenseur, a argué Babcock. Nous avons de bons joueurs offensifs à l'attaque, et Morgan peut passer la rondelle et il possède un bon coup de patin. Il a de la confiance. Personne ne te la donne. Tu dois la mériter. Il l'a méritée l'an dernier et il est excellent à nouveau cette année. Il sait que chaque soir, il peut accomplir quelque chose. »
Rielly ne passe pas autant de temps en zone défensive. Maintenant, quand il se joint à l'attaque ou qu'il évolue à la pointe sur le jeu de puissance, c'est en compagnie des Marner, Matthews, Marleau et Tavares. Quand tu joues souvent en zone offensive, tu as plus de chances que les choses tournent en ta faveur. Quand tu joues avec l'avance, tu as plus de chances d'obtenir des mentions d'aide sur des buts dans un filet désert. C'est de cette façon que tu démarres une séquence.
« Il y a eu beaucoup de mouvement de personnel ici, beaucoup de nouveaux joueurs, a dit Rielly. La direction et le personnel d'entraîneurs ont changé depuis que je suis ici. C'est intéressant d'avoir vu les deux côtés de la médaille.
« Mais je pense que quand tu regardes le vestiaire actuellement, nous formons un groupe en confiance. Nous aimons les joueurs que nous avons ici. Nous avons confiance en notre structure. Nous sommes tous à l'aise l'un avec l'autre, et c'est un bon environnement dans lequel évoluer pour un joueur. Nous aimons être ensemble et nous avons du plaisir à nous présenter à l'aréna chaque soir. Et je pense que c'est contagieux.
« En tant que groupe, voir Matthews, Tavares et Marner à l'œuvre, c'est très amusant et c'est génial d'en faire partie. »