Mais plutôt que de s'apitoyer sur son sort, l'espoir des Coyotes de l'Arizona s'est mis en tête de prendre tout ce temps pour créer un monstre. À 6 pieds 7 pouces, il possède déjà la taille nécessaire. Il assure toutefois qu'il sera plus gros, plus fort et meilleur dans tous les aspects du jeu au terme de sa convalescence.
« Je recommence à prendre du poids, je suis maintenant à 202 livres, lance-t-il dans toute sa candeur dans les gradins du Centre Marcel Dionne. Je suis encore plus lourd qu'avant. C'est bon! »
Venant de la bouche d'un gars qui a déjà fracassé une baie vitrée en y propulsant un adversaire sans ménagement, ç'a de quoi faire peur. Depuis qu'il est de retour du camp d'entraînement des Coyotes, l'arrière des Voltigeurs de Drummondville s'entraîne deux fois par jour en salle.
Une fois en matinée avant d'aller à ses cours, puis en après-midi pendant que ses coéquipiers sont sur la glace. Comme il n'a pas de match à disputer, il peut prendre les bouchées doubles en poussant de la fonte.
« C'est long et difficile, a-t-il reconnu. Je paierais cher pour être sur la glace et aider mes coéquipiers. C'est dur le sur le moral, mais je veux m'en servir pour revenir plus fort et meilleur qu'avant. »
À ce chapitre, les Coyotes ne lésinent pas sur les moyens pour s'assurer que leur choix de première ronde au dernier encan ne perde pas son temps et qu'aucun détail ne soit laissé pour compte.
Pendant les cinq semaines du camp d'entraînement, il a patiné en compagnie de Clayton Keller et de Jacob Chychrun, eux aussi en réadaptation, en plus de travailler avec le personnel médical de l'équipe. Puis, à son retour dans le Centre-du-Québec, il a reçu la visite d'un entraîneur au développement des Coyotes ainsi que celle d'un entraîneur de 'power skating'.
« J'ai regardé beaucoup de vidéos avec l'entraîneur au développement, et il m'a montré tout le plan qu'ils ont pour moi avec les points que je dois améliorer, a-t-il expliqué. C'est fou tout le temps qu'ils prennent pour moi. Je vois que je suis important pour eux et qu'ils veulent m'aider à devenir meilleur.
« Avant de partir de l'Arizona, le directeur général (Bill Armstrong) m'a dit que même si c'était un moment plus difficile pour moi, c'est le temps de travailler sur les détails, de me renforcir physiquement et d'étudier la 'game'. J'ai juste ça à faire, aussi bien en profiter. »
Déjà rendu au stade de renforcement de son épaule, le gaillard poursuivra graduellement sa réadaptation jusqu'à ce qu'il en retrouve l'usage complet. Jusqu'à ce qu'il soit totalement à l'aise de mettre en œuvre son style de jeu physique - sa marque de commerce qui a fait gonfler sa valeur en cours de saison, l'an dernier.
D'ici là, il veillera à mettre au point sa propre version améliorée. Et il en profitera aussi pour digérer tout ce qui s'est passé dans la dernière année.
« C'est fou comment ma vie a changé, a-t-il conclu. On dirait que tout s'est passé vite. Il y eu le match des meilleurs espoirs, le 'combine', le repêchage, le camp de développement et le camp d'entraînement en Arizona. J'ai aussi signé un premier contrat. J'ai franchi toutes ces étapes en quelques mois.
« Ma vie a changé en un claquement de doigts! »