BRUNET BADGE LEPAGE

Simon-Pier Brunet n’est pas un habitué des projecteurs. Il devra toutefois s’y faire.

Parce qu’après ses deux premières saisons passées dans l’ombre des Maveric Lamoureux, Mikaël Diotte, Vsevolod Komarov et compagnie, c’est à lui que revient désormais la tâche de mener la brigade défensive chez les Voltigeurs de Drummondville.

« Il y a deux ans, il entrait et sortait de la formation, a rappelé l’entraîneur Sylvain Favreau. L’an passé, il a joué un rôle plus effacé derrière nos gros noms. Cette année, c’est son tour. »

Son tour d’affronter les meilleurs trios adverses. Son tour de préserver la culture d’une équipe championne et de la passer au suivant après la conquête du Trophée Gilles-Courteau, au printemps dernier. Son tour de partager l’expérience qu’il a acquise chez les professionnels à son premier camp chez les Sabres de Buffalo.

« J’ai appris beaucoup des gars qui étaient ici l’année dernière, a fait valoir l’arrière de 18 ans en entrevue avec LNH.com. J’ai pu voir comment ils se préparaient pour les matchs, comment ils s’entraînaient. Sur la glace, j’ai vu à quel point ils étaient toujours calmes et en contrôle, prêts à soutenir l’attaque.

« Il y a eu beaucoup de changements en défensive depuis notre championnat, mais on est encore quelques gars qui savent ce qu’il faut faire pour aller jusqu’au bout. On veut passer ça aux plus jeunes. »

Ça fera partie de son rôle dans le vestiaire. Sur la patinoire, son défi sera de s’établir comme un élément défensif de premier plan en peaufinant les détails de son jeu. Les mêmes détails qui lui ont permis de convaincre la direction des Sabres de lui donner une chance dès le quatrième tour du dernier encan – une surprise pour plusieurs.

« Je crois qu’ils ont aimé mon jeu physique et mon niveau de compétitivité, a souligné Brunet. Je me présente à chaque match et je veux être le plus difficile à affronter. Je connais bien mon rôle. »

Brunet n’est pas le plus spectaculaire sur la patinoire, et il n’est pas le genre de défenseur qui noircit la feuille de match soir après soir – il a amassé 14 points, dont quatre buts, en 52 rencontres la saison dernière.

Or, il mesure 6 pi 2 po et pèse 197 lbs à chacune de ses présences. Il s’impose physiquement et accomplit du bon boulot dans sa zone sans nécessairement attirer l’attention de l’amateur moyen. Pour les recruteurs des équipes professionnelles, en revanche, c’est autre chose.

« Il a appris à bien gérer l’espace, à bien se servir de son bâton et à exécuter les détails avec et sans la rondelle, a expliqué Favreau. Ç’a fait de lui un joueur plus complet. Je vois une belle progression, il a pris beaucoup de confiance en étant repêché au quatrième tour.

« Quelqu’un a vu son travail. Quand tu es gros, grand, que tu patines bien et que tu es droitier, c’est certain que tu te donnes une chance. »

D’autres cordes à son arc

En plus de ce qu’il a déjà acquis, l’effet domino causé par les départs des gros noms vers les rangs professionnels permettra à Brunet de se faire la main dans d’autres départements.

Souvent utilisé en infériorité numérique, il obtiendra désormais des responsabilités sur le jeu de puissance pour la première fois de son parcours junior. Le natif de Gatineau ne se transformera pas en défenseur offensif du jour au lendemain, mais il pourra à tout le moins ajouter des cordes à son arc.

« Je vais prendre tout ce que les entraîneurs vont me donner, a assuré celui qui a déjà amassé quatre aides en avantage numérique en sept matchs. J’ai hâte de vivre ces nouvelles expériences. »

Après neuf sorties, les Voltigeurs trônent au sommet du classement avec une fiche de 7-1-1. On se doutait qu’ils avaient encore les éléments pour être compétitifs, cette saison, et leur départ canon le confirme.

« C’est motivant, a conclu Brunet. Ce n’est que le début et on se concentre sur les matchs qui s’en viennent, mais on est encore une équipe mature et on a de bons jeunes qui rentrent dans la formation. Je pense qu’on peut surprendre les gens. »