Saros-Toffoli-Chychrun

Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

Aujourd'hui, on leur a proposé l'énoncé suivant : la fin de la saison approche, ce qui veut dire que les finalistes pour les différents honneurs individuels seront connus sous peu. Si des joueurs comme Connor McDavid, Auston Matthews et Victor Hedman font office de favoris pour certains trophées, nommez un joueur qui selon vous, même s'il n'a aucune chance de remporter de trophée, représente tout de même un bon choix sous le radar et dont la contribution mérite d'être soulignée.
Les membres du LNH.com ont tenté de mousser certaines candidatures...
TABLE RONDE : Le potentiel duel de première ronde le plus intriguant | Les records en apparence inatteignables

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Pourquoi n'inclurions-nous pas le nom de Tyler Toffoli dans la discussion pour le trophée Hart? Je sais bien que l'attaquant des Canadiens de Montréal ne sera pas finaliste, mais est-ce si farfelu de le considérer comme l'un des joueurs les plus utiles à son équipe cette saison? À mon humble avis, pas du tout.
Sur le plan personnel, Toffoli connait la meilleure saison de sa carrière, alors qu'il trône au sommet des pointeurs des Canadiens avec 44 points, dont 28 buts, en 51 matchs, en plus d'avoir inscrit cinq buts vainqueurs. Sur une saison complète de 82 rencontres, ça représente 45 buts et 70 points. La dernière fois où un joueur a rempli le filet à un tel rythme à Montréal, c'était Stéphane Richer… lors de la saison 1989-90! Ça témoigne du genre de saison qu'il connait.
Même si les chances des Canadiens de participer au tournoi d'après-saison sont très bonnes, ils ne sont toujours pas mathématiquement assurés d'une place en séries, et ce, avec deux matchs à jouer à la saison. Dans ce contexte, pas le choix de se demander de quoi aurait eu l'air la saison du Tricolore si Toffoli n'avait pas abouti à Montréal? On ne le saura jamais, mais on peut présumer qu'une saison déjà pas si facile que ça pour les Canadiens aurait pu être encore plus difficile.
Chose certaine, sans lui, l'offensive des Canadiens aurait beaucoup moins de mordant, et l'équipe aurait peut-être même quelques victoires en moins. Les Canucks de Vancouver en savent quelque chose, alors que Toffoli a pratiquement battu son ancienne formation à lui seul en début de saison.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Il n'a probablement aucune chance de gagner le trophée Hart, et sa candidature n'est pas la favorite pour le trophée Vézina, mais sans Juuse Saros, les Predators de Nashville ne se prépareraient pas à jouer du hockey de séries éliminatoires. Ils pratiqueraient plutôt leur élan de golf.
Le gardien a été sublime à son retour au jeu après avoir soigné une blessure, le 18 mars. Les Predators avaient alors le 26e pourcentage de points de la LNH et les carottes semblaient cuites. Avec 16 victoires (16-6-1), aucun gardien n'a remporté plus de matchs dans la Ligue depuis cette date. Sa moyenne de buts accordés durant cette séquence est de 1,90, son pourcentage d'arrêts de ,941, et il a signé trois blanchissages.
Tout ça alors que les Predators étaient ravagés par les blessures, et des éléments majeurs de l'équipe comme Matt Duchene, Filip Forsberg, Eeli Tolvanen, Roman Josi et Ryan Ellis ont dû rater plusieurs matchs. C'est là que la candidature de Saros prend toute sa valeur pour le trophée Hart, puisqu'on parle du joueur le plus utile à son équipe, et non pas du joueur par excellence de la LNH.

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Saros termine l'année avec une fiche de 21-11-1, une moyenne de 2,28 (5e parmi les gardiens avec au moins 25 départs) et un pourcentage d'arrêts de ,927 (2e dans la LNH). Des statistiques incroyables qui le placent au sein d'un groupe où se retrouvent Semyon Varlamov, Marc-André Fleury et Andrei Vasilevskiy, des gardiens qui jouent avec trois équipes qui ont atteint la finale d'association lors des dernières séries éliminatoires.
Saros ne mettra probablement pas la main sur un des deux trophées, mais les Predators savent maintenant que celui qui assure la relève de Pekka Rinne a le talent pour livrer la marchandise comme son prédécesseur l'a fait pendant tant d'années.

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Patrick Kane a tout fait pour les Blackhawks de Chicago, sauf les conduire jusqu'aux séries éliminatoires. C'est la raison pour laquelle il ne remportera pas le titre de joueur par excellence de la LNH. Kane mérite tout de même toute notre admiration. Avouez-le, peu d'entre vous ne voyaient les Blackhawks ni même être impliqués dans la lutte pour l'obtention d'une place en séries dans la section Centrale avant le début de la saison. Surtout à la suite de l'annonce de l'absence pour une longue période du capitaine Jonathan Toews pour des raisons de santé. Kane a été le chef de file d'une meute de jeunes loups remplie de belles promesses. L'Américain âgé de 32 ans flirtera avec le 'top-5' des marqueurs, avec sa récolte de 66 points avec un match à jouer. Les Blackhawks seront à surveiller, la saison prochaine, avec le retour en forme prévu de Toews.
Mention honorable dans la même catégorie du joueur par excellence à Ryan O'Reilly des Blues de St. Louis. Le capitaine a mis l'équipe sur ses épaules dans la dernière ligne droite de la saison. Il est une des grandes explications de sa qualification in extremis aux séries dans la section Ouest. O'Reilly approche le plateau des 25 buts et il a surpassé celui des 50 points, avec quatre buts gagnants et un rendement en défense de plus-22.
À défaut d'être sérieusement considéré pour le trophée Hart, il sera de nouveau un candidat de choix pour le trophée Selke, attribué au meilleur attaquant à caractère défensif. O'Reilly a gagné le trophée en 2019.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

Il serait évidemment surprenant de voir un joueur recevoir le titre de défenseur par excellence dans la LNH sans que son équipe ait accédé aux séries éliminatoires. Mais il ne faudrait pas passer sous silence la saison remarquable qu'a connue Jakob Chychrun chez les Coyotes de l'Arizona.
Le défenseur âgé de seulement 23 ans vient de connaitre - et de loin - la meilleure campagne de sa carrière. Si les Coyotes ont pu y croire jusqu'à très tard dans la saison, c'est en partie grâce au rendement de Chychrun, qui a été le joueur le plus utilisé en Arizona avec un temps de glace moyen de 23:23 par rencontre.

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L'Américain a terminé au deuxième rang des marqueurs de son équipe et il prend actuellement le 10e rang parmi tous les défenseurs de la LNH avec une récolte de 41 points. À moins que Darnell Nurse n'en décide autrement - ce dernier aurait besoin de trois buts en trois matchs -, Chychrun sera l'arrière le plus productif au chapitre des buts marqués en 2020-21 avec 18. Un total déjà impressionnant pour un défenseur, alors imaginez lorsqu'on l'atteint en seulement 56 matchs! Avant cette saison, Chychrun n'avait jamais inscrit plus de 26 points dans une campagne.
Si la présente saison était un avant-goût de ce qui nous attend avec le natif de la Floride, on entendra le nom de Jakob Chychrun plus tôt que tard dans les discussions entourant le trophée Norris.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Chychrun représente effectivement un excellent choix Phil, et je ne serais pas surpris de le voir graver son nom sur le trophée Norris d'ici la fin de sa carrière. Je serais toutefois étonné que ce soit le cas pour MacKenzie Weegar des Panthers de la Floride, mais sa saison 2020-21 explique en bonne partie pourquoi les Panthers se sont battus aussi longtemps pour le titre de la section Centrale, malgré la blessure qui a mis fin à la saison d'Aaron Ekblad à la fin mars.
Weegar, un modeste choix de septième ronde de la Floride en 2013, a récolté 42 points (13 buts, 29 passes) à ses 172 premières rencontres dans la LNH. S'il a fait sa place de manière permanente au sein du top-4 des Panthers la saison dernière, rien ne laissait présager l'importance qu'il allait avoir pour cette brigade défensive en 2020-21.
Il a d'abord servi de partenaire très fiable à Ekblad en début de saison, permettant à ce dernier de se porter en attaque sans hésiter, puisqu'il savait que Weegar assurait ses arrières. On a ainsi eu tendance à attribuer la récolte de 18 points en 34 parties de Weegar à sa présence aux côtés d'Ekblad, véritable défenseur numéro un des Panthers. Mais lorsque Ekblad a vu sa saison prendre fin le 28 mars, Weegar a haussé son jeu d'un cran au cours des 18 matchs qui ont suivi, et a amassé 16 points (trois buts, 13 passes), ce qui lui a valu une égalité au septième rang de la LNH parmi les défenseurs au cours de cette période, en plus de conserver un impressionnant différentiel de plus-14, ce qui le place à égalité au troisième échelon parmi les arrières du circuit.
Ce qui est le plus impressionnant dans sa récolte de 35 points (13e rang LNH chez les défenseurs), c'est que 30 de ses points ont été amassés à égalité numérique, un sommet parmi les joueurs à sa position. Ça explique aussi son excellent différentiel de plus-26 (égalité au 2e rang chez les défenseurs). S'il a été pratiquement évincé du jeu de puissance, il a été l'un des défenseurs les plus utilisés à court d'un homme cette saison, avec une moyenne de 2:38 par partie.
Weegar ne devancera pas les Victor Hedman, Cale Makar et Roman Josi au scrutin pour le trophée Norris, mais il demeure l'un des défenseurs qui ont le plus contribué aux succès de leur équipe cette saison.