Crosby-Bedard

À quelques reprises cette saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

Alors que l’année 2023 tire à sa fin, on leur a posé la question suivante : quel moment vous a le plus marqué dans la LNH au cours de la dernière année?

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Une longue soirée à Raleigh!

Un moment marquant l’est d’autant quand on a la chance d’y assister et, pour moi en 2023 dans le monde du hockey, il a eu lieu le 18 mai.

Le premier choc de la finale de l’Association Est entre les Panthers de la Floride et les Hurricanes de la Caroline en a été un mémorable, mais surtout interminable!

Matthew Tkachuk y a mis fin en début de nuit, après 139:47 de jeu, ou encore avec 13 secondes à écouler en quatrième période de prolongation.

Sur le coup, on n’y a pas cru, conditionnés qu’on était à vivre une nuit blanche de surtemps.

Pour la petite histoire, sachez que ç’a été le sixième match le plus long dans l’histoire de la LNH.

« La prolongation est la meilleure démonstration de notre sport », avait philosophé l’entraîneur-chef des gagnants Paul Maurice. « La pression est à son maximum. L'énergie puisée lors d'une prolongation est pure. »

Sur place, comme simple spectateur ou travailleur de l’information, on était affamé et fatigué. Imaginez les joueurs sur la glace! On peut comprendre Tkachuk d’avoir pris la porte de sortie immédiatement après avoir déjoué Frederik Andersen.

Personnellement, je n’oublierai pas de sitôt et je ne reverrai pas ça.

La victoire de 3-2 des Panthers a confirmé leur statut d’équipe Cendrillon du printemps 2023. C’étaient pour les « Félins de la Floride » un septième gain de suite à l’étranger et un cinquième succès d’affilée en prolongation. Les tombeurs des Bruins de Boston, d’entrée de jeu, et des Maple Leafs de Toronto, au deuxième tour, n’allaient plus regarder derrière pour balayer les Hurricanes en quatre matchs.

Malheureusement pour eux, les Golden Knights de Vegas allaient torpiller le conte de fées en finale de la Coupe Stanley.

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

J’opte aussi pour un moment auquel j’ai assisté : ce qui pourrait avoir été le dernier match à Montréal du gardien québécois Marc-André Fleury.

J’étais au Centre Bell comme spectateur, le 17 octobre dernier, et grâce aux excellents sièges que la LNH offre gracieusement à ses employés, j’étais à quelques rangées de la baie vitrée pour suivre toute l’action entre les Canadiens et le Wild du Minnesota.

Je me souviens que le Tricolore n’était pas passé près de faire de l’ombre à ce beau moment, en disputant probablement son pire match de la jeune saison – une défaite de 5-2.

Vers le milieu du match environ, les gens s’étaient déjà désintéressés de ce que faisaient les Canadiens – peut-on leur en vouloir? – et avaient commencé à applaudir Fleury lorsqu’il réalisait un bel arrêt. On a même scandé son nom à quelques reprises!

Comment oublier son arrêt en glissant sur le côté et en levant les deux jambières contre Johnathan Kovacevic en troisième période? C’est là qu’on a su que le reste de la soirée allait bel et bien être magique.

À la fin du match, le natif de Sorel-Tracy a été applaudi chaleureusement avant de revenir sur la glace pour une autre bonne main d’applaudissements en tant que première étoile. J’ai été touché par sa réaction et par l’amour que le public montréalais lui a témoigné. Dommage qu’il n’ait pas eu droit à un moment similaire quand le Wild a rendu visite aux Penguins de Pittsburgh, l'équipe avec laquelle il a connu ses années de gloire, le 18 décembre dernier.

La performance de Fleury soulignée à Montréal

J’ai grandi comme partisan de hockey dans les années où Fleury était dominant avec les Penguins et j’ai toujours beaucoup apprécié sa personnalité colorée. Quelle grande carrière il a connue! Je crois qu’elle le conduira au Temple de la renommée du hockey.

Rien n'est encore confirmé, mais si c’était bel et bien son dernier match à Montréal, je pourrai dire que j’ai assisté de près à ce moment mémorable de l’année 2023.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Rarement voit-on David battre Goliath, mais c’est ce qui s’est passé le 30 avril 2023.

Dans le rôle de Goliath, les Bruins.

Les Bruins, qui venaient non seulement de mettre la main sur le trophée des Présidents, mais qui venaient surtout de connaître l’une des meilleures saisons de l’histoire de la LNH, en battant deux records : celui pour le plus grand nombre de victoires (65) et celui pour le plus de points amassés (135) en une campagne.

Les Bruins et Linus Ullmark, qui allait gagner le trophée Vézina à titre de meilleur gardien quelques semaines plus tard. Les Bruins, qui avaient à leur bord Patrice Bergeron et David Krejci, deux légendes du club qui s’apprêtaient à disputer leurs dernières séries éliminatoires avant de prendre leur retraite, une immense source d’inspiration pour leurs coéquipiers.

Surtout, les Bruins, qui détenaient une avance de 3-1 dans la série contre les Panthers, qui s’étaient qualifiés pour les éliminatoires par un seul point. Les David de notre histoire.

Et pourtant, les Panthers ont causé une énorme surprise en remportant non seulement ce cinquième match en prolongation, mais aussi le sixième, pour forcer la tenue d’un match ultime. Goliath allait-il vraiment tomber devant David?

Encore une fois, la prolongation a été requise lors de ce dernier duel, et c’est Carter Verhaeghe qui a planté le dernier clou dans le cercueil des Bruins.

Goliath venait de tomber, à la surprise de toute la planète hockey.

On ne saura jamais ce que les Bruins auraient fait en séries s’ils avaient inscrit un but de plus en première ronde. Mais les Panthers nous ont donné du hockey très excitant en route vers la finale de la Coupe Stanley, alors nous ne sommes pas à plaindre!

Guillaume Lepage, journaliste LNH.com

Pour moi, l’un des moments marquants de cette dernière année n’est pas un match avec de grandes implications collectives, mais bien un duel qui a amorcé une sorte de passation des pouvoirs dans la LNH.

Le 10 octobre, Connor Bedard amorce sa carrière en rendant visite à son idole Sidney Crosby et aux Penguins à Pittsburgh. La table était mise pour un moment iconique à la mise au jeu initiale, pour des images qui resteront dans les annales.

L’excitation était palpable à Pittsburgh. Dans une ville bien habituée à voir évoluer des vedettes, tout le monde avait hâte de voir de quel bois se chauffait le premier choix au total du repêchage de 2023. Bedard n’avait pas déçu, récoltant le premier point de sa carrière sur le but de Ryan Donato - retenez ceci pour d’éventuels quiz!

CHI@PIT: Donato compte, 1er point pour Bedard

Crosby a tout de même profité du moment pour démontrer qu’il était encore capable, à 36 ans. Il avait marqué dans un revers de 4-2 de sa troupe, mais il avait surtout fait la barbe à son jeune rival au cercle des mises au jeu tout au long de la soirée.

À la pause des fêtes, une trentaine de matchs plus tard, Crosby produit à un rythme supérieur à un point par match, et Bedard n’est pas bien loin de ce seuil! Considérons-nous choyés de pouvoir apprécier le talent de ces deux joueurs générationnels sur les mêmes patinoires pendant encore quelques années.

Gabriel Duhamel, pupitreur LNH.com

Avant que les Maple Leafs de Toronto remportent leur affrontement de premier tour contre le Lightning de Tampa Bay le 29 avril, ils n’avaient gagné qu'une série éliminatoire depuis 2004. J’avais alors quatre ans. Il était donc marquant – et unique – pour moi de voir l’équipe de la Ville Reine connaître un certain succès après tant d’années d’échecs, et ce, malgré les formations relevées présentées dans les années précédentes.

Cela faisait cinq saisons que l’équipe subissait l’élimination d’entrée de jeu au terme d’une série qui se rend à la limite des sept matchs (cinq lors du tour de qualification en 2020-21). Voilà qui donnait une impression de malédiction. Face au Lightning au printemps 2022, les Maple Leafs ont paru plus en contrôle, à maturité et près du but. Ce sont toutefois les champions en titre de l’époque qui avaient alors eu le dessus.

Un an plus tard, le dénouement fut différent. La clé? Des ajouts correspondant aux besoins de l’équipe en vue des séries éliminatoires. L’importance des acquisitions de Ryan O’Reilly, Noel Acciari, Jake McCabe, Sam Lafferty, Erik Gustafsson et Luke Schenn s’est fait sentir bien au-delà des statistiques présentées par ces joueurs lors du tournoi printanier. Ils ont dignement complété le noyau composé d’Auston Matthews, Mitchell Marner, Morgan Rielly, William Nylander, John Tavares et compagnie.

Malheureusement pour les Maple Leafs, l’engouement d’une première série gagnée en 19 ans s’est rapidement estompé avec une défaite au deuxième tour contre des Panthers expéditifs et en mission. Même s’ils ne connaissent pas le début de saison escompté, les Torontois seront de nouveau à surveiller lors des prochaines séries, maintenant qu’ils se sont affranchis d’un grand poids de leurs épaules.