Jacob Fowler badle Lepage

BROSSARD – Il n’y a pas une journée qui passe sans que Jacob Fowler pense aux sentiments qui l’habitaient, le soir du 13 avril. Il ne veut pas les oublier. Surtout pas. 

Ce soir-là, le gardien de Boston College a vu son rêve lui filer entre les doigts quand les siens ont subi un revers de 2-0 face à l’Université de Denver en finale du Frozen Four – le championnat de la NCAA. Abattu, il a dû regarder les célébrations de l’adversaire pendant quelques instants avant de rentrer bredouille au vestiaire.

« Je ne peux pas dire que c’est un sentiment que je vais réussir à oublier, a lancé l’espoir des Canadiens de Montréal, mardi, en marge du camp de développement. C’est un sentiment auquel tu penses toujours. Quand je suis au gym et que je me prépare à l’extérieur de la glace, je pense à ce moment. Je ne veux jamais revivre ça. 

« Je veux me retrouver de l’autre côté. Je veux être celui qui gagne, pas celui qui perd. »

Fowler n’a pas conclu la saison comme il l’aurait souhaité, mais ça ne lui enlève tout de même pas ce qu’il a accompli derrière l’une des meilleures formations de la NCAA. Il a conclu sa première saison à ce niveau avec une moyenne de buts alloués de 2,14 et un taux d’efficacité de ,926 en 39 matchs.

Il a aussi été en nomination pour le trophée Mike-Richter, remis au meilleur gardien du circuit. 

« Ç’a été une année super spéciale, a-t-il ajouté. Je n’avais jamais joué dans un groupe comme celui-là. On a eu la chance de jouer dans plusieurs matchs importants. On a manqué notre objectif, mais ça nous donne beaucoup de motivation à l’aube de la prochaine saison. On veut rejouer ce dernier match et le gagner. »

Fowler et son équipe devront le faire sans leurs deux meilleurs marqueurs de la dernière campagne. Les attaquants Cutter Gauthier et Will Smith ont choisi de faire le saut chez les professionnels, avec les Ducks d’Anaheim et les Sharks de San Jose, respectivement.

Boston College n’a toutefois pas trop de problèmes à recruter de bons espoirs capables de prendre la relève. Un certain James Hagens – le potentiel premier choix du prochain encan – rejoindra d’ailleurs les rangs de la formation de Fowler. Ça devrait aider à combler les pertes de Gauthier et de Smith.

« C’est sûr que ça frappe quand tu perds deux joueurs aussi incroyables, mais nous avons de bons joueurs qui se joignent au programme, a indiqué le gardien de 19 ans. Toute notre brigade défensive sera de retour aussi. À Boston College, les standards sont élevés. C’est la victoire ou rien. 

« Tout au long de la saison, nous allons travailler pour nous placer dans la meilleure posture pour avoir la chance de rejouer ce match. »

De hauts standards

À travers sa quête du championnat qui lui a échappé, Fowler poursuivra son développement avec cette mentalité de gagnant qui le caractérise depuis plusieurs années.

« C’est quelque chose qui est en moi depuis que je suis jeune, a-t-il précisé. Pas juste au hockey, mais dans tous les sports. C’est beaucoup plus plaisant d’être un gagnant que de ne pas l’être. Dans la vie ou au hockey, les gens veulent des gagnants. J’essaie donc de gagner partout où je passe. »

Ce qu’il a démontré à sa première campagne à Boston College laisse croire à plusieurs observateurs qu’il a ce qu’il faut pour devenir le gardien d’avenir du Tricolore. Il faudra toutefois laisser le temps au temps.

Fowler n’a pas voulu s’avancer sur le moment où il sera prêt à faire le saut chez les professionnels quand on lui a souligné que Cayden Primeau avait quitté l’université après deux ans. Il veut choisir le bon moment, le moment où il se sentira prêt à défendre la cage montréalaise, avec tout ce que ça implique.

Parce que lorsqu’il enfilera l’uniforme bleu-blanc-rouge, l’équipe aura peut-être les mêmes standards qu’à Boston College : gagner ou rien.

« Ce sont des moments très excitants pour cette organisation, a-t-il conclu. C’est difficile de ne pas se projeter dans l’avenir et d’imaginer ce que ce serait de jouer avec ce groupe spécial de jeunes joueurs. J’essaie de rester dans le moment présent, mais je vous assure que c’est très excitant. »