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Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.
Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante : quelle équipe a le plus amélioré ses chances de remporter la Coupe Stanley depuis le début de la période des transactions?

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

À mon sens, la date limite des transactions est surtout une occasion pour les équipes prétendantes d'ajouter de la profondeur, de se donner des ressources additionnelles en vue des séries éliminatoires. Les coups d'éclat ne rapportent que très rarement rendu au mois de juin.
Les Rangers ont donc beau avoir volé la vedette sur le marché des échanges en ayant fait l'acquisition de Patrick Kane et de Vladimir Tarasenko, ce n'est pas eux que je considère les mieux nantis en vue des séries, en tout respect pour ce que Kane a accompli avec les Blackhawks de Chicago dans le passé.
J'ai l'impression que de trop nombreux changements, surtout quand on amène des super vedettes, n'aident pas nécessairement la cause d'une équipe qui allait déjà bien. La chimie et tout ce qui a été bâti au cours de la saison peuvent être affectés, et ça laisse bien peu de temps pour tout remettre en place dans la dernière ligne droite de la saison.
L'an dernier, l'Avalanche avait fait l'acquisition d'Artturi Lehkonen et d'Andrew Cogliano à la date limite. Les deux ont joué un rôle important dans la conquête de la Coupe Stanley, sans être nécessairement des joueurs d'impact.
Cette saison, il est difficile de ne pas favoriser les Bruins de Boston pour le championnat. Mais j'aime aussi ce qu'ont fait les Bruins dans les dernières semaines, avec l'ajout du défenseur Dmitry Orlov et des attaquants Tyler Bertuzzi et Garnet Hathaway. Ce sont trois joueurs qui apportent du caractère et qui auront des rôles bien précis dans le plan de match de l'entraîneur Jim Montgomery.

BUF@BOS: Orlov brise l'impasse en A.N.

Un match ne peut pas faire foi de tout, mais les Bruins et les Rangers se sont affrontés samedi, et la rencontre a été largement à l'avantage de Boston…

Gabriel Duhamel, pupitreur LNH.com

Je prends le chemin facile et je souligne l'amélioration des Rangers de New York dans le dernier mois, d'abord avec l'acquisition de Vladimir Tarasenko et de Niko Mikkola des Blues de St. Louis le 9 février, puis avec celle de Patrick Kane des Blackhawks de Chicago mardi dernier.
À première vue, les « Blue Shirts » semblent tomber dans l'abondance en ajoutant deux attaquants vedettes à une formation déjà bien classée en vue des séries éliminatoires. C'était toutefois, à mon avis, une nécessité d'aller chercher un tel renfort offensif.
L'an dernier, lors de l'heureux parcours de l'équipe jusqu'en finale de l'Est, les Rangers ont été propulsés par le brio de leur gardien Igor Shesterkin, mais rattrapés par le manque d'options offensives dont ils disposaient. Au troisième tour, l'équipe n'a marqué que cinq buts à ses quatre derniers matchs contre le Lightning de Tampa Bay, qui a accédé à la finale. Derrière le trio composé de Mika Zibanejad, Artemi Panarin et Chris Kreider, ses principaux contributeurs offensifs des séries ont été Andrew Copp (14 points en 20 matchs), Frank Vatrano (13 points en 20 matchs) et Filip Chytil (9 points en 20 matchs). Et malgré la progression de certains joueurs des Rangers cette saison, leur attaque n'est pas parmi les dix plus productives du circuit.
S'ils veulent faire un pas en avant par rapport à l'année dernière, ils devront probablement venir à bout du solide gardien Vitek Vanecek au premier tour, puis possiblement de l'intraitable Linus Ullmark en finale de l'Est. Ils se devaient d'être mieux armés que l'an dernier afin d'accomplir cette tâche.
Patrick Kane et Vladimir Tarasenko sont des joueurs aguerris qui ont déjà gagné la Coupe Stanley dans un rôle de premier plan. Leurs débuts en dents de scie avec leur nouvelle équipe sont basés sur un trop petit échantillon. Ils donneront aux Rangers de grandes chances de jouer au hockey en juin.

OTT@NYR: Un but incroyable de Tarasenko

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Je suis bien d'accord avec Phil sur plusieurs points. Ce n'est pas nécessairement l'équipe qui a procédé au plus de transactions qui s'est le plus améliorée. Ce n'est pas nécessairement non plus celle qui a ajouté le plus de joueurs vedettes. Cependant, il arrive qu'une équipe qui a beaucoup bougé et qui a mis la main sur de gros noms ressorte du lot, et je pense que c'est le cas pour les Maple Leafs de Toronto cette saison.
Obtenir Ryan O'Reilly représente une excellente décision de la part du DG Kyle Dubas. Sa présence permet à l'entraîneur Sheldon Keefe d'assembler deux trios résolument offensifs, ou encore d'équilibrer ses trois premiers trios avec une ligne de centre composée de John Tavares, Auston Matthews et O'Reilly.

TOR@BUF: O'Reilly réussit un 4e tour du chapeau

Comme le talent ne manquait pas à Toronto, on a jugé bon d'ajouter du bon vieux « papier sablé ». En attaque, Noel Acciari et Sam Lafferty sont d'excellents joueurs de soutien excessivement polyvalents. À la ligne bleue, la réputation de Luke Schenn et Jake McCabe n'est plus à faire. On a aussi ajouté un véritable quart-arrière sur la deuxième vague du jeu de puissance en Erik Gustafsson, ce qui rend cette unité encore plus dangereuse. L'ajout de tous ces défenseurs va aussi permettre à Keefe de mieux gérer le temps de glace de Morgan Rielly et du vétéran de 39 ans Mark Giordano.
Si on ne juge pas nécessairement le travail d'une équipe sur la quantité ou la qualité des joueurs obtenus, force est d'admettre que les Maple Leafs ont bien manœuvré… et se sont placés dans la meilleure position possible pour enfin franchir la première ronde des séries éliminatoires.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Construire une équipe de hockey, c'est comme faire de la pâtisserie : se tromper sur les quantités ne pardonne pas.
C'est pourquoi je pense que les Bruins de Boston sortent encore meilleurs de la date limite des transactions. Le directeur général Don Sweeney n'a pas frappé de grand coup, il a tout simplement été chercher des joueurs de soutien qui vont être élevés une fois à Boston. Mais l'identité des Bruins demeure l'identité des Bruins.
En comparaison, les Rangers ont ajouté des joueurs de grande qualité, mais ils viennent de complètement déséquilibrer leur formation par rapport à ce qui a fait leurs succès dans le passé. Des joueurs qui jouaient beaucoup auront droit à moins de temps de glace. Ça peut devenir frustrant.
Pendant ce temps à Boston, aucun égo ne sera froissé et nos meilleures unités, à forces égales et sur les unités spéciales, demeureront intactes.
L'acquisition de Dmitry Orlov semble être un coup de circuit jusqu'à présent avec ses neuf points en cinq matchs, mais il ne va pas menacer le poste de Charlie McAvoy comme premier défenseur du club. On ajoute de la profondeur, tout en conservant notre organigramme.
Quant à l'acquisition de Tyler Bertuzzi, disons tout simplement que les Bruins ont été chanceux dans leur malchance, puisqu'ils ont appris avant la date limite que Taylor Hall serait absent pour un long moment. Si cette blessure était survenue après le 3 mars, la profondeur des Bruins aurait été touchée. Mais avec du temps devant eux, on a réagi intelligemment en allant chercher Bertuzzi, qui sera d'un grand support en attendant le retour de Hall, et il sera un joueur de troisième trio de luxe une fois en séries éliminatoires.