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TORONTO – Les sept nouveaux membres du Temple de la renommée du hockey ont été intronisés lundi.

Voici les moments clés des discours d'intronisation de Shea Weber, Pavel Datsyuk, Jeremy Roenick, Natalie Darwitz et Krissy Wendell-Pohl, qui font leur entrée à titre de joueur, puis de David Poile et Colin Campbell dans la catégorie des bâtisseurs.

SHEA WEBER : Amitié et mentorat

Shea Weber a d’abord offert ses « plus sincères condoléances » à la famille Gaudreau, qui a perdu les frères Johnny et Matthew le 19 août.

Puis, dans un discours lors duquel il a remercié tous ceux qui avaient eu un impact sur sa carrière, il a déclaré que son parcours avait été marqué par deux éléments essentiels : l’amitié et le mentorat.

Il a dit que tout avait commencé à Sicamous, en Colombie-Britannique, où il retrouvait ses amis de la rue Spruce presque tous les jours. Ils jouaient au hockey, ils allaient à la patinoire extérieure et ils profitaient de toutes les occasions possibles pour patiner à l’aréna local.

« On n’était qu’un groupe d’amis qui faisaient semblant d’être les joueurs de la LNH que l’on admirait. On rêvait de compter le but gagnant lors du septième match de la finale de la Coupe Stanley et on refaisait la même chose jour après jour », a-t-il raconté.

Weber a remercié David Poile, Barry Trotz et les Predators de Nashville pour lui « avoir donné une chance de réaliser son rêve d’enfance dans une ville [qu’il] considère maintenant comme son deuxième domicile. » Poile était le directeur général des Predators lorsqu’il a porté les couleurs de l’équipe de 2005 à 2016. Trotz a été son entraîneur pendant ses neuf premières saisons.

« Je vous serai éternellement reconnaissant pour les leçons de vie, de hockey et de leadership que vous m’avez prodiguées », a-t-il déclaré.

Il a remercié Geoff Molson, Marc Bergevin et les Canadiens de Montréal pour lui « avoir donné la chance de jouer dans la ville la plus passionnée de hockey [qu’il ait] connue. » Molson était le propriétaire des Canadiens et Bergevin en était le directeur général quand l’organisation a fait l’acquisition de Weber de Nashville le 16 juin 2022.

« Je devrais sûrement remercier David Poile pour ça aussi », a-t-il lancé sous les rires de la foule. « Les partisans m’ont accueilli chaleureusement après la transaction et ils m’ont fait me sentir comme à la maison, comme si j’y avais passé toute ma carrière. Je veux donc remercier les incroyables partisans de Montréal pour ces souvenirs, surtout lors de notre parcours jusqu’en finale de la Coupe Stanley en 2021.

« Merci beaucoup », a-t-il ajouté en français.

Weber a admis que les occasions où il avait représenté le Canada sur la scène internationale comptaient parmi ses plus beaux souvenirs.

« Encore aujourd’hui, mon amour pour ce sport demeure puissant, même si mon corps n’a pas tenu aussi longtemps que je l’aurais souhaité », a confié Weber, qui a disputé sa dernière campagne en 2020-21 à l’âge de 35 ans. « C’est parce que ce sport est tellement gratifiant.

« Et il n’y a pas que les moments cruciaux, comme les victoires en séries ou une médaille d’or olympique, qui comptent. Les petits moments de routine sont ceux qui comptent le plus. Ce sont les amitiés bâties pendant les longs trajets d’avion ou d’autobus, les repas d’équipe et les séances d’analyse avec l’entraîneur. C’est quand un vétéran vous prend sous son aile pour vous montrer ce qu’est un vrai professionnel.

« Je veux remercier tous ces joueurs qui ont démontré toute l’importance du travail acharné et du dévouement. En transmettant votre savoir à la génération suivante, vous faites en sorte que l’esprit de notre sport continue de croître.

« C’est aussi grâce aux entraîneurs et au personnel qui nous enseignent toutes les nuances du sport. Ils nous poussent à nous améliorer chaque jour. »

Temple de la renommée: Le discours d'intronisation de Shea Weber

NATALIE DARWITZ : Une histoire de famille

Darwitz a amorcé son discours en racontant comment elle est tombée en amour avec le hockey.

« J’étais une petite fille qui a grandi au Minnesota. Jamais je n’ai rêvé d’être intronisée au Temple de la renommée. J’étais trop occupée à tenter d’enfiler l’équipement de mon frère et mes patins à roues alignées, puis à prétendre que je jouais pour les North Stars du Minnesota en complétant des 2-contre-1 avec un Neil Broten imaginaire dans mon sous-sol. Je n’étais pas la petite fille typique. Ma mère m’a inscrit à un cours de claquettes et m’emmenait magasiner, mais elle a rapidement compris où mon cœur était. À cinq ans, je faisais mes débuts sur les patinoires de ma région. »

Elle a ensuite remercié Wendell-Pohl, qui a été sa coéquipière à l’Université du Minnesota et avec l’équipe nationale américaine. L’un des moments poignants de son allocution.

« J’ai eu la chance de commencer l’aventure de l’équipe nationale américaine avec Krissy Wendell. Krissy est l’une des meilleures hockeyeuses que j’ai vu jouer. Nous étions des opposés. Elle était sociable, j’étais timide. Nous avons joué pendant 10 ans ensemble. Ce fut longtemps ma partenaire de trio, mais surtout mon amie. Je ne serais pas ici ce soir si ce n’était pas d’elle. C’est tout à fait à propos que nous entrions au Temple en même temps. »

Darwitz a enchaîné en remerciant son oncle Steve, qui s’est levé en pleine cérémonie pour se présenter à la foule.

« Chaque famille a cet oncle. Le mien est ici ce soir. Plus jeune, tu m’emmenais à la patinoire extérieure. Tu m’as appris à conduire bien avant que je puisse avoir mon permis. Tu étais toujours à mes matchs pour m’encourager et me dire ‘’Bravo Nattie!’’ »

S’en suivirent des remerciements à son frère, sa sœur, mais surtout à sa mère, qui lui a permis de se consacrer au hockey et de quitter le nid familial pour faire le saut avec le programme national américain.

« Maman, merci de m’avoir laissé être moi-même. Tu avais probablement des plans différents pour ta fille cadette, mais tu m’as laissé tracer ma propre voie. Maintenant que je suis aussi une mère, je sais que ça n’a pas dû être facile de me laisser partir à un jeune âge pour réaliser mes rêves, mais tu l’as fait, et tu m’as soutenu à toutes les étapes du processus. Avec toi, ce n’était jamais une question de buts ou de victoires. L’important pour toi, c’était de me voir heureuse, m’amuser et accomplir mes rêves. Merci, maman.

« Et merci, papa. Quand j’étais plus jeune, je voulais te suivre partout, surtout à la patinoire. Merci de m’avoir traîné avec toi pour que je devienne un ‘’rat de patinoire’’. Tu as partagé ton amour et ta passion du hockey et tu m’as aidé à accomplir mes rêves. En plus, j’ai eu la chance que tu sois mon entraîneur. Nous pouvions aller à la patinoire ensemble tous les jours. Tu m’as appris l’importance de travailler fort et de faire les choses de la bonne façon. Tu m’as appris à faire parler mes actions. Le hockey nous a uni. »

Darwitz a conclu son discours en remerciant ses deux jeunes fils, Joseph et Zach.

« Lorsque je vous ai dit qu’on allait à Toronto, vous ne m’avez pas demandé pourquoi, vous m’avez plutôt demandé s’il allait y avoir une piscine à notre hôtel. Je sais que vous n’avez aucune idée de la signification qu’a cette soirée et pourquoi vous portez ces petits tuxedos qui vous rendent adorables. Mais c’est parfait, car ma plus grande fierté, de toute façon, est d’être votre mère. Je vais faire tout en mon possible pour vous élever, vous soutenir et vous faire rêver grand. Je vais constamment vous rappeler que vous seuls établissez les règles de votre parcours. »

Temple de la renommée: Le discours de Natalie Darwitz

KRISSY WENDELL-POHL : Le hockey m’a rendue joyeuse

À l'âge de cinq ans alors qu'elle grandissait à Brooklyn Park, au Minnesota, Krissy Wendell-Pohl suppliait ses parents de la laisser jouer au hockey. Mais jamais elle n'a pensé qu'elle jouerait un jour pour l'Université du Minnesota, comme elle l'a fait entre 2002 et 2005, ou de devenir capitaine des États-Unis aux Jeux olympiques, comme ce fut le cas en 2006. Ce n’était même pas des rêves, mais ils allaient finalement se réaliser pour elle.

« Vous m'avez inscrite sans rêver que je joue au hockey à l'université ou que je participe aux Jeux olympiques », a dit Wendell-Pohl à ses parents. « Il n'a jamais été question de savoir si je pouvais être bonne ou obtenir une bourse d'études, parce que lorsque j'ai commencé à jouer, il n'y avait pas d'équipe de filles dans laquelle jouer, pas de bourse d'études à obtenir et pas de hockey féminin aux Jeux olympiques. Le but était de me permettre de jouer à un sport qui me procurait tant de joie et me donnait le sourire tous les jours. »

Wendell-Pohl a raconté que ses parents n'ont jamais hésité à la laisser jouer, même lorsqu'ils essuyaient les critiques de la part d'autres parents.

« Vous avez dû écouter les autres parents qui se demandaient pourquoi vous laissiez votre petite fille jouer au hockey, parce que ce n'était pas cool et que le hockey n'était pas pour les filles, s'est-elle souvenue. Mais peu importe comment je jouais ou si je marquais des buts, vous vous préoccupiez juste de savoir si j'étais heureuse et vous veniez toujours me voir. »

Wendell-Pohl a connu le succès au plus haut niveau, remportant une médaille d'argent aux Jeux olympiques de 2002 et le bronze aux Jeux de 2006. Elle a aussi mis la main sur l'or et cinq fois l'argent au Championnat du monde de hockey féminin, mais elle a confié que les meilleurs souvenirs de sa vie de hockeyeuse étaient les gens qu'elle a rencontrés tout au long de sa carrière.

« J'ai des souvenirs inoubliables de mon enfance à Brooklyn Park, sur les patinoires extérieures où j'ai passé d'innombrables heures et dont j'ai apprécié chaque minute, a-t-elle raconté. Ce qui m'a le plus plu dans le hockey, ce n'est pas de gagner des championnats ou des médailles, mais les gens que j'ai rencontrés tout au long de ma carrière. Dans ma jeunesse, je jouais dans des équipes de garçons et j'avais un groupe incroyable d'amis et de coéquipiers. Merci de ne pas m'avoir traitée différemment parce que j'étais la seule fille, d'avoir parfois dû me protéger, mais surtout de m'avoir toujours incluse. »

Tout en continuant à jouer en grandissant, elle admet qu'un rêve s'est éventuellement développé en raison de la fierté qu'elle éprouve pour son État natal.

« C'était de jouer à l'Université du Minnesota et d'être une Golden Gopher. Je n'oublierai jamais qu'ils allaient ajouter une équipe de hockey féminin », a dit Wendell-Pohl à propos du programme qui a fait ses débuts en 1997-1998. « Je suis très reconnaissante que Dieu ait ouvert cette porte et m'ait permis de réaliser ce rêve. Je me sens si chanceuse que le hockey m'ait permis de représenter non seulement ma ville natale, mon État, mais aussi mon pays. Participer aux Jeux olympiques n'a jamais été la raison pour laquelle j'ai commencé à jouer au hockey, mais je suis extrêmement reconnaissante d'avoir été bénie et d'avoir eu l'occasion de porter le rouge, le blanc et le bleu. »

Temple de la renommée: Le discours de Krissy Wendell-Pohl

COLIN CAMPBELL: Le visionnaire derrière le hockey d'aujourd'hui

Peu de temps après avoir été congédié par les Rangers de New York pendant la saison 1997-98, Colin Campbell s’est joint à la Ligue nationale de hockey, où il allait faire sa marque dans les opérations hockey, l’arbitrage et le dépistage.

L’homme qui lui a offert cet emploi au sein de la grande famille de la LNH est nul autre que le commissaire Gary Bettman.

Presque trois décennies plus tard, c’est de nouveau Gary Bettman qui l’accueille dans une autre famille, celle du Temple de la renommée du hockey.

« Il n’a jamais été reconnu à sa juste valeur », a déclaré Bettman, lui-même intronisé au Panthéon en 2018. « Et je crois que ça lui plaisait.

« Mais désolé, mon ami, les projecteurs sont enfin braqués sur toi et personne ne le mérite plus que toi. »

Campbell a été nommé vice-président des opérations hockey de la LNH en 1998 après une belle carrière de joueur et d’entraîneur. Au total, il a passé 51 ans dans le monde du hockey et ce n’est pas terminé.

En tant que défenseur, il a été réclamé au deuxième tour (27e au total) du repêchage de 1973 par les Penguins de Pittsburgh. Au fil de 11 campagnes, de 1974 à 1985, Campbell a participé à 636 parties de saison régulière avec les Penguins, les Rockies du Colorado, les Oilers d’Edmonton, les Canucks de Vancouver et les Red Wings de Detroit, amassant 128 points (25 buts, 103 aides) et 1295 minutes de punition.

Après avoir accroché ses patins en 1985, Campbell est devenu entraîneur adjoint chez les Red Wings, et ce, jusqu’en 1990. Il s’est ensuite joint aux Rangers à titre d’entraîneur associé, un poste qu’il conservera pendant près de trois saisons avant d’être nommé entraîneur de Binghamton dans la Ligue américaine de hockey (LAH) au milieu de la saison 1992-93. Puis, il finit par remplacer Mike Keenan comme entraîneur des Rangers après leur conquête de la Coupe Stanley en 1994.

Campbell a mené New York en séries éliminatoires de la Coupe Stanley à chacune de ses trois premières campagnes derrière le banc de la formation. Il a même participé à la finale de l’Association de l’Est en 1997. Sa fiche en quatre saisons est de 118-108 et 43 matchs nuls.

Or, c’est après s’être joint à la ligue qu’il a véritablement laissé sa marque sur le sport.

En 2005, Campbell a mené une initiative pour rendre le sport plus excitant, plus exaltant et plus spectaculaire. Parmi les changements apportés, notons l’abolition des passes hors-jeu au-delà de la ligne rouge centrale et le resserrement des règles relatives à l’obstruction et à l’accrochage.

Le résultat : du jeu plus fluide et plus agréable à jouer et à regarder.

« Le jeu était brisé. L’accrochage. L’obstruction », a expliqué Campbell pendant son discours. « Les joueurs n’avaient plus de plaisir à jouer.

« L’intérêt des amateurs pour le sport diminuait. Quand leur équipe tirait de l’arrière, ils savaient qu’elle avait peu de chance de remonter la pente. Bref, le jeu était brisé et les joueurs de talent étaient neutralisés. »

Il fallait faire quelque chose et il l’a fait.

« Si j’ai l’honneur d’être intronisé au Temple de la renommée, c’est en grande partie grâce aux joueurs, aux entraîneurs, aux directeurs généraux, aux propriétaires, aux arbitres et aux partenaires qui ont participé à cette tâche. On s’est rencontré des dizaines de fois il y a 20 ans et on a organisé des dizaines de séances sur la glace pour tester ces nouvelles règles.

« Aujourd’hui, on continue de surveiller les développements du sport. On veut récompenser le talent et l’attaque afin que le hockey demeure un sport de choix pour nos partisans, mais surtout un sport agréable à jouer pour nos joueurs. »

C’est justement ce que le hockey est devenu grâce, entre autres, à Colin Campbell.

Temple de la renommée: Le discours de Colin Campbell

PAVEL DATSYUK: « Mon épouse et ma famille sont mes ailes »

Datsyuk a amorcé son discours en remerciant Dieu et ses parents, qui sont décédés.

« Tout d'abord, je me tiens ici aujourd'hui avec beaucoup de gratitude envers Dieu, à travers tous les hauts et les bas, les victoires et les défaites, a-t-il déclaré. Je crois sincèrement que chaque étape de mon parcours a été franchie avec l'aide de Dieu.

« À mes parents, qui ne sont malheureusement plus parmi nous, vous êtes ma fondation. Vous m'avez enseigné les valeurs du travail et du sacrifice. Des entraînements matinaux aux longs voyages en voiture, vous étiez toujours à mes côtés. Maman, papa, ma sœur, merci de m'avoir aimé et d'avoir cru en moi. Même quand je faisais des erreurs, vous m'avez donné de l'amour. Vous vivez dans mon cœur. »

Il a ensuite ajouté que sa femme et ses enfants « sont mes ailes, mon inspiration et mon port d'attache. Vous avez fait des sacrifices pour que je puisse poursuivre mon rêve.

« Chaque fois que j'ai mis les pieds sur la glace, je vous ai emportés avec moi. Je vous aime tellement, a-t-il affirmé. Je voudrais également remercier les entraîneurs et les mentors qui ont partagé ma carrière. Vous m'avez non seulement enseigné la discipline et les techniques de jeu, mais aussi les valeurs du leadership, de la résilience et de l'unité d'équipe. Chacun d'entre vous a joué un rôle clé dans mon développement en tant que joueur et en tant que personne. »

Datsyuk, qui a remporté deux fois la Coupe Stanley au cours de ses 14 saisons avec les Red Wings de Detroit et a défendu les couleurs de la Russie sur la scène internationale, a remercié ses coéquipiers des Red Wings Igor Larionov, Steve Yzerman, Henrik Zetterberg, Nicklas Lidstrom, Brett Hull, Chris Chelios, Sergei Fedorov, Tomas Holmstrom, Brendan Shanahan, Niklas Kronwall, Valtteri Filppula et Kris Draper, ainsi que ses coéquipiers russes Ilya Kovalchuk, Evgeni Malkin et Alex Ovechkin, en disant : « le hockey est un sport d'équipe et je ne serais pas là sans chacun d'entre vous. »

Il a également remercié la famille Ilitch, propriétaire des Red Wings, les dirigeants, les entraîneurs et les membres des médias de Detroit. Il a conclu son discours en s'adressant à nouveau à ses parents.

« Alors que je me tiens ici aujourd'hui, je réalise qu'être intronisé au Temple de la renommée du hockey est un honneur immense, un honneur dont je ne pouvais même pas rêver, mais ce moment n'est pas seulement le mien. Il est partagé avec vous tous.

« En conclusion, je voudrais dédier cette réussite à mes parents et remercier Dieu pour sa grâce. »

Temple de la renommée: Le discours de Pavel Datsyuk

JEREMY ROENICK: La meilleure fin de chapitre possible

Jeremy Roenick n’est pas du genre à se retrouver sans mots, mais quand il a reçu la plaque du Temple de la renommée des mains de Chris Chelios, son ancien coéquipier pendant plusieurs années, Roenick était dépassé par les événements avant son discours.

« Chris Chelios, c’est mon héros, c’est le ‘’Capitaine America’’ », a tout d’abord indiqué Roenick.

« Je n’ai jamais vu un gars aimer autant le hockey et être aussi dédié que Chris. »

Et il a fait une pause.

« Wow », a-t-il ensuite mentionné.

S’en suivit une autre pause, beaucoup plus longue.

« Ahhh », a lancé Roenick en tentant de se retenir et retenir le trop-plein d’émotions.

Le natif de la banlieue de Boston, au Massachusetts, n’a jamais eu de mal à marquer au cours de sa longue carrière de 20 ans – il est au cinquième rang des marqueurs chez les joueurs américains avec une récolte de 1216 points, dont 513 buts, en 1363 parties. Mais tenter de ne pas éclater en sanglots pendant ce discours de 15 minutes s’est avéré beaucoup plus difficile pour le nouvel intronisé.

« J’aime le hockey. Ç’a occupé une grande place dans ma vie et cette intronisation est la plus belle fin de chapitre possible », a indiqué Roenick.

C’est avec les Blackhawks de Chicago, qui l’ont repêché au huitième rang en 1988, que Roenick a connu les meilleures années de sa carrière.

Il a marqué plus de 50 buts deux fois avec Chicago et amassé plus de 100 points à trois reprises. Il a été échangé aux Coyotes de Phoenix à l’été 1996 alors qu’il n'a pu s'entendre avec les Blackhawks sur les termes d’un nouveau contrat avant de devenir joueur autonome.

Roenick l'a regretté.

« J’aimerais profiter de l’occasion pour remercier la famille Wirtz, plus particulièrement Bill Wirtz. Je n’aurais pas dû laisser mon égo entrer en ligne de compte pendant les négociations de contrat. Vous méritiez plus de respect de ma part. J’espère que vous me pardonnerez. »

Il a ensuite remercié toutes les autres équipes avec lesquelles il a évolué; les Coyotes, les Flyers de Philadelphie, les Kings de Los Angeles, mais il a particulièrement insisté sur les Sharks de San Jose et leur directeur général de l’époque Doug Wilson, son ancien compagnon de chambre tôt dans sa carrière à Chicago.

« À l’été 2007, ma carrière était au point mort, a raconté Roenick. Je n’étais qu’à cinq buts du plateau des 500. Aucun appel le 1er juillet et aucun le 1er août. J’étais dépressif et je buvais beaucoup. Mon agent a appelé Doug Wilson. Ce dernier a demandé de me voir à San Jose. Je m’y suis rendu le lendemain. En jouant au golf, Doug a vu comment j’étais désespéré et il m’a demandé si je voulais jouer pour les Sharks. J’ai répondu : ‘’certainement !’’ »

Wilson a accepté, mais sous trois conditions: Je devais accepter le salaire minimum, ne donner aucune entrevue aux médias sans l'autorisation de l'équipe et cesser de boire.

« J’ai jeté la bière que je buvais et je lui ai serré la main. J’ai marqué mon 500e but trois mois plus tard. Merci, Doug, d’avoir été un ami, surtout quand j’en avais grandement besoin. Je ne serais pas ici si ce n’avait pas été de toi. Tu m’as sauvé la vie. »

Temple de la renommée: Le discours de Jeremy Roenick

DAVID POILE: « Le tour du chapeau de la vie »

David Poile a souligné à quel point il était important pour lui de rejoindre son père, le regretté Bud Poile, qui a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en tant que bâtisseur en 1990.

« J'ai eu le privilège de le présenter lors de son intronisation, a-t-il rappelé. Mon amour du jeu a commencé avec ma mère et mon père, et ç'a été la base de la personne que je suis devenue. Mon père a vraiment été mon premier mentor. Il m'a enseigné l'importance de la loyauté, du respect du sport lui-même ainsi que d’apprécier toutes les personnes impliquées dans le sport, et d'en faire des priorités. »

Poile a déclaré qu'il avait réussi « le tour du chapeau de la vie » : la personne que l'on épouse, l'emploi que l’on occupe et les lieux où on aime vivre. Il a salué son épouse, Elizabeth, ainsi que leurs enfants et petits-enfants.

Il a expliqué que son deuxième mentor était Cliff Fletcher, qui lui a permis de faire ses débuts en 1972 avec les Flames d'Atlanta. Fletcher était le directeur général et Poile était son adjoint administratif.

« C'est Cliff qui m'a enseigné tant de leçons professionnelles et de vie qui m'ont servi tout au long de ma carrière, notamment la compassion et le fait de faire les choses de la bonne manière, a-t-il indiqué. Je me souviens encore très bien qu'un jour, alors que j'étais absorbé dans le bureau de Cliff avec ma dernière proposition d'échange, il m'a assis et m'a dit sans détour : ''David, si tu as la chance de devenir directeur général, tu sauras ce que l'on ressent quand on échange un joueur, qu'on déracine sa famille et qu'on bouleverse sa carrière''.

« Nous étions loin de nous douter à l'époque que j'allais effectuer le plus grand nombre de transactions dans l'histoire de la Ligue nationale de hockey, mais je me suis souvenu du message de Cliff. »

Poile a rendu hommage au président des Capitals de Washington Dick Patrick, qui l'a engagé en 1982, faisant de lui le plus jeune directeur général de la LNH. Il a nommé deux autres mentors à Washington : l'entraîneur Bryan Murray et le directeur du personnel des joueurs Jack Button.

« C'est Jack qui a invité un jeune défenseur de l'Ouest canadien au camp d'entraînement lors de ma première année, non pas parce qu'il le considérait comme un grand espoir, mais parce qu'il voyait en lui un leader potentiel, a-t-il dit. C'est ainsi que Barry Trotz est entré dans ma vie. »

Poile a parlé de quand il est devenu le directeur général des Predators de Nashville en 1997 et qu'il avait engagé Trotz comme premier entraîneur, puis qu'il l'avait finalement embauché pour lui succéder en 2023.

« Alors que nous avançons dans l'avenir, je me souviens du discours d'acceptation de mon père au Temple de la renommée, dans lequel il disait qu'il appartenait aux acteurs du sport de le protéger, de continuer à faire de l'intérêt supérieur du sport une priorité, de construire sur les fondations posées par ceux qui nous ont précédés et de toujours laisser le sport dans une meilleure situation que lorsque nous avons commencé, a-t-il déclaré. Cette responsabilité et cette obligation étaient vraies à l'époque, et elles le sont toujours aujourd'hui pour tous ceux d'entre nous qui aiment ce sport.

« J'ai eu la chance de passer toute ma carrière professionnelle dans le hockey. Je me suis donné corps et âme pour ce sport, mais il m'a donné, ainsi qu'à ma famille, bien plus que cela. Merci au hockey. Merci à ma famille. Merci à mes amis. Merci à vous. »

Temple de la renommée: Le discours de David Poile