COLIN CAMPBELL: Le visionnaire derrière le hockey d'aujourd'hui
Peu de temps après avoir été congédié par les Rangers de New York pendant la saison 1997-98, Colin Campbell s’est joint à la Ligue nationale de hockey, où il allait faire sa marque dans les opérations hockey, l’arbitrage et le dépistage.
L’homme qui lui a offert cet emploi au sein de la grande famille de la LNH est nul autre que le commissaire Gary Bettman.
Presque trois décennies plus tard, c’est de nouveau Gary Bettman qui l’accueille dans une autre famille, celle du Temple de la renommée du hockey.
« Il n’a jamais été reconnu à sa juste valeur », a déclaré Bettman, lui-même intronisé au Panthéon en 2018. « Et je crois que ça lui plaisait.
« Mais désolé, mon ami, les projecteurs sont enfin braqués sur toi et personne ne le mérite plus que toi. »
Campbell a été nommé vice-président des opérations hockey de la LNH en 1998 après une belle carrière de joueur et d’entraîneur. Au total, il a passé 51 ans dans le monde du hockey et ce n’est pas terminé.
En tant que défenseur, il a été réclamé au deuxième tour (27e au total) du repêchage de 1973 par les Penguins de Pittsburgh. Au fil de 11 campagnes, de 1974 à 1985, Campbell a participé à 636 parties de saison régulière avec les Penguins, les Rockies du Colorado, les Oilers d’Edmonton, les Canucks de Vancouver et les Red Wings de Detroit, amassant 128 points (25 buts, 103 aides) et 1295 minutes de punition.
Après avoir accroché ses patins en 1985, Campbell est devenu entraîneur adjoint chez les Red Wings, et ce, jusqu’en 1990. Il s’est ensuite joint aux Rangers à titre d’entraîneur associé, un poste qu’il conservera pendant près de trois saisons avant d’être nommé entraîneur de Binghamton dans la Ligue américaine de hockey (LAH) au milieu de la saison 1992-93. Puis, il finit par remplacer Mike Keenan comme entraîneur des Rangers après leur conquête de la Coupe Stanley en 1994.
Campbell a mené New York en séries éliminatoires de la Coupe Stanley à chacune de ses trois premières campagnes derrière le banc de la formation. Il a même participé à la finale de l’Association de l’Est en 1997. Sa fiche en quatre saisons est de 118-108 et 43 matchs nuls.
Or, c’est après s’être joint à la ligue qu’il a véritablement laissé sa marque sur le sport.
En 2005, Campbell a mené une initiative pour rendre le sport plus excitant, plus exaltant et plus spectaculaire. Parmi les changements apportés, notons l’abolition des passes hors-jeu au-delà de la ligne rouge centrale et le resserrement des règles relatives à l’obstruction et à l’accrochage.
Le résultat : du jeu plus fluide et plus agréable à jouer et à regarder.
« Le jeu était brisé. L’accrochage. L’obstruction », a expliqué Campbell pendant son discours. « Les joueurs n’avaient plus de plaisir à jouer.
« L’intérêt des amateurs pour le sport diminuait. Quand leur équipe tirait de l’arrière, ils savaient qu’elle avait peu de chance de remonter la pente. Bref, le jeu était brisé et les joueurs de talent étaient neutralisés. »
Il fallait faire quelque chose et il l’a fait.
« Si j’ai l’honneur d’être intronisé au Temple de la renommée, c’est en grande partie grâce aux joueurs, aux entraîneurs, aux directeurs généraux, aux propriétaires, aux arbitres et aux partenaires qui ont participé à cette tâche. On s’est rencontré des dizaines de fois il y a 20 ans et on a organisé des dizaines de séances sur la glace pour tester ces nouvelles règles.
« Aujourd’hui, on continue de surveiller les développements du sport. On veut récompenser le talent et l’attaque afin que le hockey demeure un sport de choix pour nos partisans, mais surtout un sport agréable à jouer pour nos joueurs. »
C’est justement ce que le hockey est devenu grâce, entre autres, à Colin Campbell.