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BROSSARD – Patrice Bergeron n’a disputé qu’une saison complète et enfilé les patins que pour un total de 74 matchs avec le Titan d’Acadie-Bathurst lors de son passage au niveau junior.

Ce bref séjour dans les Maritimes aura été suffisant pour construire la fondation du joueur remarquable, du leader exceptionnel et du champion qu’il est ensuite devenu avec les Bruins de Boston. Ces 74 matchs lui ont aussi permis de faire son entrée au Temple de la renommée de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) mercredi.

Le natif de L’Ancienne-Lorette a été intronisé en compagnie des attaquants Maxime Talbot, Alexandre Daigle et Réginald Savage – à titre posthume – ainsi qu’avec l’ancien commissaire Gilles Courteau.

« Je sais à quel point j’ai eu de l’aide pour être ici aujourd’hui », a lancé l’ancien capitaine des Bruins, après avoir reçu sa bague. « Même si c’est un honneur individuel, je regarde toujours l’aspect collectif. Ç’a été bref, ç’a été rapide. Il reste que c’est le hockey junior qui m’a aidé à raccourcir le parcours.

« Je me suis développé, je me suis fait aider et je me suis fait prendre en charge. C’est ce qui a fait en sorte que j’ai réussi à atteindre la LNH prématurément. »

C’est aussi en raison d’une idée de Réal Paiement, son entraîneur de l’époque, qu’il a réussi à percer la formation des Bruins à l’âge de 18 ans. On connaît Patrice Bergeron, le joueur de centre émérite, mais ce n’est pas tout à fait ainsi que l’histoire a commencé.

« Réal voulait nous montrer comment être un pro et il mettait l’accent sur les détails, a souligné Bergeron. Cette année-là, il m’a fait jouer à l’aile droite et au centre. Je ne comprenais pas, j’étais un joueur de centre. Quand je suis arrivé à Boston, j’ai fait l’équipe parce que j’étais capable de jouer à l’aile droite.

« Je ne savais pas du tout jouer à l’aile avant cette saison-là. Ç’avait été un gros ajustement pour moi. Réal m’avait expliqué que la polyvalence allait faire la différence au niveau professionnel. »

Inutile de dire que Paiement avait vu juste. Après ses 23 buts et 51 aides récoltés avec le Titan, Bergeron a porté l’uniforme des Bruins pendant 19 saisons. Il a enregistré 1040 points, dont 427 buts, en 1294 matchs, mais il a surtout remporté la Coupe Stanley en 2011.

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Le Québécois a laissé sa marque partout où il est passé, se démarquant par son leadership, sa classe et sa prestance – des qualités qui ont une fois de plus été soulignées mercredi.

« Après avoir côtoyé un Sidney Crosby, tu penses que c’est le meilleur leader au monde », a amorcé Talbot, qui a terminé sa carrière à Boston. « Quand je suis arrivé dans le vestiaire avec Patrice Bergeron, j’ai vu que c’était comparable. Il ne parlait pas pour ne rien dire. Il était le premier arrivé et le dernier parti. »

Depuis qu’il a pris sa retraite à l’été 2023, Bergeron a réussi à faire la transition entre sa vie de hockeyeur et son rôle de père à temps plein. Il n’a jamais regretté sa décision, sauf peut-être une fois.

« Je suis là à cent pour cent pour la famille et les enfants, et ça fait du bien, a-t-il conclu. Au printemps (au début des séries), il y a comme une horloge interne qui a sonné qui me disait que je devais être quelque part. J’ai regardé les matchs et j’avais le goût de jouer. Mais je suis en paix avec ça. Je me sens bien.

« Quand ces moments (de nostalgie) arrivent, ce serait l’instant d’un match seulement. Je ne veux plus vivre l’intensité d’une saison complète. Je suis passé à autre chose, et mon corps aussi. »

Le début de quelque chose

Talbot a lui aussi profité de cette soirée d’intronisation pour réfléchir à l’influence que son parcours junior a eue sur la suite de sa carrière. Il a passé quatre saisons dans le circuit québécois, remportant la Coupe du Président à deux reprises comme capitaine des Olympiques de Gatineau en 2003 et en 2004.

Cinq ans après son deuxième triomphe en Outaouais, il soulevait la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh grâce à ses deux buts dans une victoire de 2-1 lors du septième match de la finale.

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« Je me fais souvent demander comment je suis devenu un joueur des grandes occasions, comment j’étais capable de livrer la marchandise sous la pression, a-t-il raconté. Ça commence tôt dans une vie. J’ai marqué de gros buts dans le junior, et (le journaliste) Marc Brassard m’avait surnommé Mad Max.

« À partir de ce moment-là, la confiance en soi s’est installée tranquillement. En 2009, quand je suis arrivé au match no 7, c’est certain que ces petites expériences-là, ces victoires et ces défaites, ont fait que j’ai pu croire en moi (et faire la différence) dans les gros moments. »

Photos : Vincent Éthier