FEAT LETANG ET FILS BADGE LAFLAMME

NASHVILLE - Kristopher Letang n'avait jamais eu le trophée Masterton dans sa mire parce que comme son fils Alexandre l'a exprimé, lundi : « Tu ne veux pas le gagner parce que ça signifie que tu as passé de mauvais moments…

Du haut de ses 10 ans, Alexandre a vécu de très près les problèmes de santé de son père cette saison. Il a également vu toute la peine qui a habité le défenseur à la suite du décès de son père, le 1er janvier, la veille de la Classique hivernale entre les Penguins et les Bruins de Boston, au Fenway Park.

« Ce qu'il veut dire, c'est qu'on ne devrait pas savourer un trophée semblable », a précisé Letang aux journalistes.

« Je suis très fier et heureux pour mon père », a tout de même affirmé Alexandre, nullement intimidé par les journalistes.

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Le trophée Masterton se veut la récompense ultime pour le joueur ayant le mieux personnifié les qualités de persévérance, d'esprit d'équipe et de dévouement pour son sport.

C'est vrai que le défenseur âgé de 36 ans ne l'a pas eu facile cette saison, en subissant un accident vasculaire cérébral (AVC), le 28 novembre. C'était le deuxième AVC qu'il subissait, après celui qui lui avait fait rater deux mois d'activités en 2013-14. Cette saison, il est vite retombé sur ses patins en revenant au jeu, le 10 décembre.

Parallèlement à la perte de son père, Letang a dû soigner une blessure à un pied. Il a renoué avec l'action, le 24 janvier.

« Depuis mon passage dans les rangs juniors, je n'ai pas connu un parcours facile, a-t-il évoqué. J'ai toujours été confronté à des embûches, que ce soit sur le plan hockey ou de la santé. L'attitude et la force de caractère que je me suis forgées au fil des années m'aident à surmonter les obstacles. »

Cette saison n'a pas été que sombre sur toute la ligne. Letang a dit que d'avoir pu jouer son 1000e match en carrière, le 2 avril, avec ses deux enfants à ses côtés a représenté un des plus beaux moments de sa carrière.

« Ç'a été un méchant beau moment, a validé Alexandre. J'ai vraiment aimé pouvoir patiner avec mon père. »

Lundi, Alexandre a ajouté d'autres beaux souvenirs à sa banque déjà garnie.

« Juste de le voir courir après tous les joueurs, ç'a été le clou de la soirée, a commenté Letang. Il a quasiment demandé un autographe à Connor McDavid dans les toilettes. Il a finalement eu une photo avec lui.

« C'est ça le plus important dans des événements du genre, a-t-il poursuivi. Il suit tous les matchs à la télé. Il voit tous les joueurs vedettes en action et il veut les rencontrer.

« Je suis content de pouvoir lui permettre de vivre tout ça. »

Une inspiration pour P.-O.

Letang, qui avait également été finaliste pour le trophée Masterton en 2014-15, est le premier joueur des Penguins à le remporter depuis Mario Lemieux en 1992-93.

Il est une source d'inspiration intarissable pour son jeune coéquipier Pierre-Olivier Joseph, qui s'était déplacé afin de lui rendre hommage.

« Ça fait longtemps que je regarde Kris aller, pas juste depuis cette saison. J'étais très jeune la première fois que je l'ai rencontré. J'ai joué pour la même équipe que lui dans les rangs Midget AAA, les Gaulois de Saint-Hyacinthe. Il y avait une plaque à son nom dans le vestiaire.

« D'avoir la chance maintenant de le côtoyer et de vivre chez eux, j'en suis fébrile. Je suis honoré de faire partie de sa vie et de l'avoir comme ami.

« Il est vraiment bon avec tout le monde. Il est un super modèle. Il a beaucoup à donner », a conclu Joseph.