MONTRÉAL – Anthony Beauvillier a porté le chandail de trois équipes différentes la saison dernière, celui des Canucks de Vancouver, des Blackhawks de Chicago et des Predators de Nashville. Il n’y a aucun joueur de la LNH qui recherche ce type de tour du chapeau.
Beauvillier a maintenant un objectif, celui de poser ses valises. Et il aimerait le faire à Pittsburgh. Le 1er juillet dernier, l’ailier de 27 ans a écrit son nom au bas d’un pacte d’une saison et 1,25 million $.
« Je n’ai pas hésité trop longtemps avant de dire oui », a dit Beauvillier à sa sortie d’un entraînement dimanche sur la glace du Centre Bell avec les Penguins.
« En général, tu regardes les joueurs avec les Penguins et tu réalises que tu as une chance de te retrouver avec de très bons joueurs, peu importe où dans la formation. C’est un aspect que j’ai pris en considération. Le mariage était parfait. Les Penguins ont raté les séries lors des deux dernières années et ils désirent rebondir. Je voulais aussi prouver que je suis encore un bon joueur dans cette ligue. Ça n’a pas été trop long quand j’ai reçu l’appel. »
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À Pittsburgh, il y avait l’attrait de se retrouver avec Sidney Crosby. Depuis le début de la saison, Mike Sullivan a placé Beauvillier à l’aile gauche du numéro 87. À ses trois premiers matchs, il a marqué deux buts.
S’il cherchait une occasion de replacer sa carrière sur les rails, il ne pouvait demander mieux qu’une audition avec l’un des meilleurs joueurs de la LNH.
« Ça rend ça plus facile quand tu joues avec Sid, a répliqué Beauvillier. Il est tellement intelligent. Il se place toujours de la bonne façon. J’essaie de voir où il va aller et j’essaie de me placer pour lui faire de l’espace ou récupérer des rondelles. C’est de vouloir garder la rondelle et de lui donner au bon moment. On a joué de bons matchs. On doit toutefois encore s’améliorer. Je peux apprendre de lui et de Bryan Rust. L’intégration du système de jeu s’est faite plus rapidement. »
Dans le passé, il y a plusieurs joueurs qui ont frappé un mur en compagnie de Crosby. Il ne faut pas juste du talent pour le suivre sur la glace.
Quand on lui rappelle qu’il est un coéquipier exigeant, Crosby ne peut s’empêcher de rire.
« Tu devrais poser la question à Army (Colby Armstrong), Rusty (Rust) et Bo (Beauvillier). Ils te donneront de bonnes réponses. Je me doute que ce n’est pas toujours facile de jouer avec moi, surtout certains soirs. Je veux qu’on prenne nos responsabilités. Quand tu joues au sein d’un gros trio, ça vient avec des attentes et des responsabilités. Ça fait partie de mon côté compétitif. Mais il y a parfois des moments où tu en veux plus. Je peux devenir intense, mais j’aime l’aspect compétitif de notre sport. »
Crosby a évoqué le nom d’Armstrong puisqu’il se retrouvait dans le vestiaire de l’équipe adverse au Centre Bell dans son rôle d’analyse à la télévision.
Après trois matchs, Beauvillier ne se plaindra pas de son sort. Il vit le bonheur aux côtés du capitaine des Penguins.
« Personnellement, j’aime ça. Il y a un standard élevé chez les Penguins. C’est une équipe qui a gagné. Tu ne peux pas prendre de pause. Tu dois toujours être sur la coche. Peu importe la situation, tu dois faire le travail à 100 %. Crosby montre le chemin à suivre et tout le monde le suit. Que ce soit le trio ou l’équipe, tout le monde apprécie un haut standard. »
Trop de changements
Depuis son départ des Islanders dans l’échange impliquant Bo Horvat avec les Canucks au mois de janvier 2023, Beauvillier a changé d’adresse à deux autres reprises lors d’une transaction.
Les Canucks l’ont échangé le 28 novembre dernier aux Blackhawks contre un choix de 5e tour en 2024. Le 7 mars dernier, c’était au tour des Hawks de l’envoyer ailleurs, le refilant aux Predators pour un choix de 5e tour en 2024.
« Ça a été pénible de jouer pour trois équipes en une saison, a reconnu Beauvillier. Je devais m’ajuster à trois systèmes, trois maisons, trois vestiaires et devenir familier avec les gars de trois vestiaires. Ç’a été difficile, mais ça m’a aidé à me mettre plus confortable rapidement en arrivant ici à Pittsburgh. Mais oui, c’est sûr que je cherche un peu plus de stabilité cette année.
« Je ne dirais pas que j’ai eu des doutes envers moi-même, a-t-il poursuivi. J’ai toujours cru en ce que je pouvais faire sur la glace. Mais ç’a été dur mentalement. Il y a un côté business dans les échanges que je comprenais. Une fois à Nashville, ç’a fait du bien de jouer du hockey important. »
À Nashville, Beauvillier avait renoué avec son ancien entraîneur chez les Islanders en Barry Trotz. S’il a aimé son passage avec les Predators, il a rapidement compris qu’il n’y aurait plus de place pour lui quand ils ont offert des contrats à Steven Stamkos et Jonathan Marchessault, cet été.
Beauvillier, qui est un bon ami de Marc-André Fleury, savait un peu à quoi s’attendre avec les Penguins. Il avait aussi déjà patiné avec Letang durant les saisons mortes.
« C’était difficile pour lui la saison dernière, a affirmé Letang. Il arrivait avec une nouvelle équipe et il devait apprendre un nouveau système. Il cherchait aussi une chimie avec ses coéquipiers. Il devait toujours recommencer, il avait toujours besoin de faire un reset dans son cerveau. Là, il a eu du temps lors du camp pour mieux comprendre notre équipe et trouver des repères avec Sid. »
À Pittsburgh, Beauvillier a repris son numéro 72. Il avait ce chiffre pour ses deux premières saisons avec les Islanders, soit avant l’arrivée de Lou Lamoriello.