Et de toute façon, le résultat de ce match entre les Canadiens de Montréal et les Bruins de Boston devenait bien accessoire après l'hommage fort émouvant rendu à Guy Lafleur avant la mise au jeu initiale. Même l'ovation monstre de près de dix minutes n'aura pas suffi à inspirer suffisamment les locaux.
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Les hommes de Martin St-Louis ont ainsi subi une neuvième défaite de suite, cette fois par la marque de 5-3 face à leurs éternels rivaux. Ils n'ont plus que deux matchs - contre les Rangers de New York et les Panthers de la Floride - pour freiner cette glissade avant de sortir les bâtons de golf.
« Nous avons tout fait ce soir pour gagner, a commenté l'attaquant Nick Suzuki. Nous savions ce que signifiait Guy Lafleur pour Martin, pour les amateurs et pour la province. Nous avons tout donné, et nous avons fait tout notre possible. C'était assurément l'objectif que nous avions en tête. »
Contre une équipe qui détenait 50 points de plus au classement avant le match - désormais 52 - il faut dire que la commande était assez lourde.
Erik Haula a inscrit deux buts, dont un sur un tir de pénalité douteux, tandis que Patrice Bergeron a fait de même en complétant son doublé dans un filet désert. Charlie McAvoy a quant à lui marqué le but qui a fait la différence au fil d'arrivée.
« Nous avons eu l'avantage au cours de la première partie du match, mais ils n'ont pas abandonné, il faut leur donner du mérite pour ça, a indiqué l'entraîneur des Bruins, Bruce Cassidy. Ils ont bataillé ferme jusqu'à une trentaine de secondes de la fin. »
Josh Anderson, Mike Hoffman et Suzuki ont assuré la riposte de la formation montréalaise, qui s'est approchée à un petit but des visiteurs en troisième période, au son de la foule qui scandait le fameux « Guy! Guy! Guy! ».
« On a tous ressenti l'émotion du moment, a fait valoir Mathieu Perreault. L'ovation quand nous étions sur le banc, il n'y a pas un gars qui n'a pas vécu ça avec intensité. On s'est donné une chance de l'emporter. Ç'aurait été le fun de gagner ce match en sa mémoire. »
Samuel Montembeault a été fort occupé devant sa cage, et s'est dressé devant 37 tirs pour garder le match à portée. Son opposant Jeremy Swayman a quant à lui cédé trois fois sur 26 lancers.
Oh lala!
On disait plus haut que ce match n'allait pas passer à l'histoire, mais Haula a bien failli commettre une bévue qui aurait été gardée précieusement dans la catégorie « insolite » des archives sportives.
Bergeron avait déjà ouvert la marque quand l'attaquant finlandais a obtenu un tir de pénalité à la suite d'un repli en apparence irréprochable de Mike Hoffman, à la toute fin du premier tiers.
Haula a d'abord raté la rondelle sur le point de mise au jeu central en s'élançant, mais il a sauvé les meubles en la récupérant pour déjouer Montembeault d'un tir précis. Il s'est au moins gardé une gêne en célébrant sa réussite de façon bien discrète.
« Je ne comprenais pas trop ce qui se passait, a dit le gardien du CH. Je me le demandais. Même la foule s'est mise à crier. Je pense que lui non plus ne comprenait pas. C'était vraiment bizarre… mais il aurait quand même fallu que je l'arrête. »