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BROSSARD – « Je ne sais pas comment l’expliquer, mais c’est déjà arrivé trop souvent. » Josh Anderson a murmuré cette petite phrase pour analyser une statistique alarmante pour les Canadiens depuis le début de la saison.

Avec la dégelée de 9-2 contre les Penguins de Pittsburgh jeudi soir au Centre Bell, le CH a maintenant donné six buts ou plus dans un même match à huit reprises. Huit fois en 29 matchs. Un grand mathématicien notera donc que le Tricolore s’effondre défensivement dans un peu plus du quart de ses rencontres (27,6%).

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À travers la LNH, les Canadiens trônent au sommet dans ce département peu reluisant. Les Penguins viennent au deuxième rang avec six rencontres de six buts ou plus. Les Rangers (5 fois) et les Flyers (5 fois) suivent dans ce classement des équipes trop généreuses.

Mike Matheson, qui avait autant le moral dans les talons qu’Anderson avant le départ de l’équipe pour Winnipeg, a tenté d’expliquer pourquoi la chaîne débarque aussi souvent.

« Tu peux regarder en direction de la jeunesse, mais en disant ça, ce n’est pas plus acceptable », a-t-il avancé.

« En ce moment, nous sommes tous frustrés. Nous aurons une réunion dans quelques minutes. Ce ne sera pas amusant. Après ça, il faut tourner la page et se concentrer sur Winnipeg. Même si nous avions gagné contre Pittsburgh, nous devrions quand même bien nous préparer pour les Jets. Il faut connaître un bon match. »

Anderson ne s’en cache pas. Il avait encore de la misère à décanter cette défaite contre les Penguins.

« Évidemment que c’est difficile, a-t-il répliqué. Tu es humilié dans ton propre aréna. Je pense que personne ne se sentait bien en rentrant à la maison jeudi soir. Ce n’est pas un bon sentiment. Il n’y a qu’une façon de réparer ça, c’est de revenir et de jouer fort demain. »

Juraj Slafkovsky, quant à lui, a expliqué les six buts marqués par les Penguins en troisième période d’une façon assez claire.

« Même s’ils marquent quelques buts et qu’ils prennent les devants par quelques buts, on ne peut pas arrêter de jouer. C’était affreux. On ne peut pas avoir une troisième période comme ça. Si ça s’était terminé 5-2, on aurait dit OK, on n’était pas à notre meilleur, mais 9-2… »

À la recherche de la bonne attitude

Sur la glace vendredi, Martin St-Louis a haussé la voix à quelques reprises, mais il n’a pas tenu un entraînement punitif. Il n’a pas fait patiner ses joueurs sans relâche comme plusieurs partisans l’auraient souhaité.

« On a travaillé à matin, a dit St-Louis. Des situations comme jeudi, quand tout est fini, que la journée est finie, la journée la plus importante, c’est le lendemain. Même si tout a bien été, la journée la plus importante, c’est le lendemain. Il faut que tu essaies de comprendre ça à la minute où tu te lèves. Le soleil se lève tous les matins. Tu peux apprendre du passé et tu peux avoir une réponse. Aujourd’hui, j’ai aimé la réponse du groupe, l’engagement dans l'entraînement. Demain, c’est un gros match pour nous autres. »

Le soleil se lèvera encore une fois samedi matin à Winnipeg. Mais il y fera un froid glacial (-26 degrés vendredi) dans la capitale manitobaine. Le CH aura aussi sur sa route les Jets (21-9-1), l’une des meilleures équipes dans la LNH.

Dans l’espoir d’obtenir une petite étincelle, St-Louis misera sur un top-6 remodelé à l’attaque. Slafkovsky renouera avec Nick Suzuki et Cole Caufield à l’aile droite du premier trio, alors qu’Alex Newhook patinera à l’aile gauche avec Kirby Dach et Patrik Laine.

Le Tricolore avait modifié ses deux premiers trios en deuxième période face aux Penguins.

« J’ai connu des difficultés dans les derniers matchs, a affirmé Slafkovsky. Ça fait partie de la vie. Je crois que Nick et Cole peuvent m’aider. Newy est un très bon patineur. Il peut aider Dach et Laine. Ça pourrait marcher. On verra. »

Slafkovsky a expliqué ses insuccès avec Dach et Laine à cinq contre cinq par une identité trop semblable.

« On était trois gars similaires, a précisé le numéro 20. On veut tous la rondelle. On fait nos propres trucs. Quand on est trois gars qui tentent de faire leurs propres trucs, ton jeu peut glisser. Tu n’as pas la rondelle autant que tu le voudrais parce que tu la perds souvent. Je ne dirais pas que c’était mauvais. Patty (Laine) vient juste de revenir au jeu. Kirby et moi, on n’a pas le début de saison qu’on voudrait. C’est peut-être une bonne chose de changer de trio et d'apporter une nouvelle énergie. »

St-Louis a brassé sa soupe en suivant ses intuitions.

« Je trouvais qu’on ne passait pas assez de temps en zone offensive, a-t-il affirmé. Les trios de D-Vo (Dvorak) et de Jake (Evans) nous donnent de la constance. J’essaie de trouver la meilleure équation pour nos deux autres trios. Je voyais une occasion pour voir ce que ça pouvait donner. Je sais que Slaf, Cole et Suzy (Suzuki) étaient un bon trio pour nous l’an dernier. Le trio de Dach, Patty et Slaf, je ne trouvais pas qu’ils m’en donnaient assez. Tu changes parfois juste un joueur. Tu dois suivre tes intuitions. »

Avec Newhook, il y aura plus de rapidité au sein du deuxième trio. Mais ça prendra plus que les jambes de Newhook pour rallumer la flamme éteinte de Dach.