BROSSARD – Selon le bon vieux dicton, tous les chemins mènent à Rome. Pour Patrik Laine, tous les chemins mènent à Pascal Vincent.
« En fait, je l’ai vu juste avant de monter ici. On s’agace tout le temps : s’il va à Columbus, je l’ai suivi. Je m’en viens à Montréal, il s’en vient à Montréal. On se suit un peu partout. »
À LIRE AUSSI : Canadiens : De nouveaux départs pour Vincent et Jacob | CH : Newhook se verrait bien aux côtés de Laine
En cette journée des examens médicaux au camp des recrues des Canadiens, Vincent a fait un brin de jasette avec les journalistes au Complexe Sportif CN de Brossard. Avant de grimper d’un étage pour sa première mêlée médiatique en personne dans la peau d’entraîneur-chef du Rocket de Laval, l’homme de 52 ans a croisé Laine.
L’ancien des Blue Jackets a patiné en matinée avec ses futurs coéquipiers du Tricolore. Nick Suzuki, Cole Caufield, Mike Matheson et Juraj Slafkovsky ont aussi transpiré un brin en écoutant les consignes d’Adam Nicholas, un entraîneur d’habiletés et directeur du développement pour le CH.
À son unique saison derrière le banc des Blue Jackets, Vincent a parfois entretenu une relation houleuse avec le Finlandais. Désireux d’envoyer un message à ses joueurs, le Lavallois avait gardé Laine sur le banc pour les dix dernières minutes en troisième période dans un revers de 3-2 contre les Coyotes de l’Arizona, le 16 novembre. Trois jours plus tard, Laine avait regardé le match contre les Flyers de Philadelphie de la passerelle de presse.
Sans surprise, Laine n’avait pas aimé subir un tel traitement, décrivant ce moment comme embarrassant.
Vincent est revenu sur l’incident.
« Dans une saison de hockey, il y a des hauts et des bas, a-t-il expliqué. Notre travail, comme entraîneur, c’est de pousser les joueurs pour qu’ils sortent le meilleur d’eux-mêmes. Ma relation avec Patrick a toujours été bonne.
« On a une très bonne relation. C’est un jeune homme qui a tellement de talent. Il a la possibilité d’aider une équipe comme j’ai rarement vu. Il est probablement le joueur le plus talentueux que j’ai 'coaché'. C’est une bonne personne. Je pense que c’est une acquisition incroyable pour le Canadien. »
Dans son rôle avec le Rocket, Vincent ne partagera plus son quotidien avec Laine. C’est Martin St-Louis qui aura le défi de le relancer. Quand on lui demande ce qu’il a appris de cette petite tempête avec Laine, il a pris deux ou trois secondes avant d’offrir sa réponse.
« C’est toujours du cas par cas, a-t-il répliqué. On avait pris une décision en tant qu’organisation. Mais il y a des choses qui sont arrivées et qu’on gardera en privé. J’ai appris que la communication est très importante. »
Deuxième choix au total lors du repêchage de 2016 par les Jets de Winnipeg, Laine endossera un troisième uniforme différent dans la LNH avec celui des Canadiens. Aux yeux de Vincent, il ne faut pas y voir un drapeau rouge.
« Parfois, c’est juste le timing, d’être à la bonne place au bon moment. Il y a des joueurs qui ne sont jamais échangés et qui auraient dû être échangés dix fois. Dans le cas de Patrik, c’était plus une question de timing. Il a été très bon à Winnipeg au début, ça se passait très bien. À Columbus, il a eu de bons moments, c’est juste que les moments n’ont pas été aussi constants. Là, je pense que sincèrement, il est excité d’être ici à Montréal. Il a envie de jouer au hockey, il veut bien jouer, il aime le groupe et il est souriant. Il est très heureux d’être ici, c’est un bel ajout pour l’organisation. »
Johnny Gaudreau : un homme de famille
Adjoint pour deux saisons et entraîneur-chef pour une autre saison avec les Blue Jackets, Vincent a côtoyé Johnny Gaudreau, décédé tragiquement en même temps que son frère Matthew le 29 août. Il était donc derrière le banc des Jackets pour les deux saisons de Gaudreau en Ohio.
« J’ai écouté sa conjointe (Meredith) dire qu’il ne parlait jamais contre personne, c’est tellement vrai, a-t-il murmuré. C’est tellement une bonne personne. J’ai rencontré son père, Guy, je le connais bien. Il parle français, ils ont des racines au Québec. Quelqu’un m’a demandé ce matin comment c’était de le 'coacher'. Je dirais que c’était trop facile. Johnny ne se plaignait jamais. Il y a des matchs où je l’ai moins fait jouer, où j’étais un peu difficile avec lui. Il ne disait pas un mot. Le lendemain, il était encore meilleur.
« Il était juste une bonne personne. Il était très proche de son frère, de sa famille. C’était un gars de famille, c’était un gars avec de bonnes valeurs, qui était super humble. Je l’aurais mis sur la quatrième ligne, il aurait dit 'pas de problème, coach, je vais jouer sur la quatrième ligne'. C’était le genre d’individu qui était aimé de tout le monde. Je me sens très chanceux de l’avoir rencontré. Ce qui est arrivé, c’est un désastre. »