Yanni Gourde n'est pas un habitué du rôle de négligé. Disons que ce n'est pas lors de ses quatre participations aux séries éliminatoires dans l'uniforme du Lightning de Tampa Bay qu'il a beaucoup eu l'occasion de s'y faire.
Avec le Kraken de Seattle, c'est différent. Bien peu de gens voyaient l'équipe se tailler une place en séries à sa deuxième année d'existence, encore moins éliminer les champions en titre, l'Avalanche du Colorado, en sept matchs au premier tour du tournoi printanier.
« Fort probablement que tout le monde nous a sous-estimés », a reconnu l'attaquant québécois en visioconférence, mercredi. « Le plus important, c'est qu'on croit en nous et qu'on croit en ce qu'on est capables de faire dans notre vestiaire. On laisse tout sur la glace et on sait que ça va nous aider à gagner.
« On ne haït pas ça être les négligés. On aime ça et ç'a été le fun jusqu'à présent. »
Le Kraken n'a manifestement pas fini d'avoir du fun. Gourde s'est entretenu avec les médias québécois au lendemain du but qu'il a inscrit en prolongation pour procurer aux siens une victoire de 5-4 et une avance de 1-0 dans leur série de deuxième ronde contre les Stars de Dallas.
Il est quand même ironique de dire ça d'une équipe qui a signé 46 victoires et récolté 100 points en saison régulière, mais elle commence enfin à gagner le respect du reste de la Ligue. Le Kraken n'a pas autant de vedettes à chaque position qu'en avait une formation comme celle du Lightning, par exemple, et c'est peut-être ce qui refroidit les ardeurs des plus optimistes.
Il reste tout de même que Gourde reconnait certains des éléments qui ont permis à la formation floridienne d'aligner deux conquêtes à ses dernières saisons là-bas.
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« Le Kraken est une équipe complètement différente, a-t-il lancé d'emblée. On se fie beaucoup plus à notre profondeur, à la production des quatre trios ici, même si c'était quand même diversifié à Tampa. Notre désir de gagner est toutefois aussi fort. Les gars se sacrifient beaucoup et s'assurent de faire les détails qui nous permettent de gagner nos matchs. »
Pas moins de 15 joueurs différents ont déjà touché la cible pour le Kraken en huit matchs de séries, ce qui vient soutenir l'argument de la profondeur avancé par Gourde. Encore mardi, les cinq buts de la troupe de Dave Hakstol sont venus de cinq bâtons différents.
« On est capables de jouer à quatre trios et à six défenseurs en sachant que tout le monde peut produire offensivement, a-t-il ajouté. On ne sait pas qui va marquer ou qui va faire la différence un soir donné, mais on sait que quelqu'un va la faire. C'est ça le plus important. »
Et même s'il s'agit de leur première expérience collective en séries, les joueurs du Kraken se laissent guider par des meneurs, comme Gourde, qui en ont vu d'autres. C'est probablement ce qui explique que ce groupe a été en mesure de se départir d'une équipe aussi expérimentée que l'Avalanche.
« On a beaucoup de gars qui sont passés par là, a conclu le natif de Saint-Narcisse. Je pense aux Jaden Schwartz, Justin Schultz et Jordan Eberle. Ils savent très bien comment ça marche. Avec toute cette expérience, on forme une équipe qui se fait confiance, qui fait les bonnes choses et qui ne se stresse pas trop. »