MONTRÉAL – À l’ouverture de la saison, les Canadiens formaient la deuxième plus jeune équipe de la LNH avec une moyenne d’âge de 26,0 ans. Avec la jeunesse viennent parfois l’immaturité et l’insouciance.
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Nick Suzuki a frappé sur le clou de l’immaturité, une immaturité dans les prises de décisions et dans les actions sur la patinoire, pour décrire ce revers de 4-1 contre les Kings de Los Angeles, jeudi, au Centre Bell.
« C’est un résultat décevant, a dit le capitaine encerclé par une meute de journalistes dans le vestiaire du CH. C’était un effort immature de notre part, surtout avec les Kings qui avaient joué la veille et qui débarquaient tard à Montréal. Nous leur avons donné trop de vie. Ils pouvaient bien se sentir sur la glace. C’est à nous d’être bien meilleurs. »
« Pour être une bonne équipe dans cette ligue, il faut limiter les erreurs, a poursuivi Suzuki. Il faut nettoyer notre jeu. Nous le savons. Je considère que nous avons mieux joué lors des deux dernières périodes, mais le départ a procuré trop d’énergie aux Kings. »
David Savard a corroboré les propos de son capitaine.
« On a connu un autre mauvais départ en première période, on a fait beaucoup trop de revirements même si les Kings en généraient plusieurs avec leur travail, a raconté le défenseur. On a pris de mauvaises décisions en première. Les Kings ont gagné en confiance et ils avaient de la vie. Ils venaient de jouer des matchs plus difficiles. Parfois, il faut juste simplifier ton jeu avec un bon échec avant et placer des rondelles en fond de territoire. On ne le faisait pas. »
En matinée, Martin St-Louis n’avait pas partagé un grand secret. Mais il avait offert une des clés pour battre les Kings.
« Il faut gérer le début de match, on devrait être l’équipe avec le plus d’énergie, avait-il dit. Les Kings ont joué mercredi (défaite de 6-2 contre les Maple Leafs à Toronto). On ne peut pas se tirer dans le pied et leur donner de la vie. Il faut garder les choses simples, surtout tôt dans le match. Il faut bâtir notre jeu. »
Quand on repense à cette citation de St-Louis, c’est assez facile de comprendre les explications de Suzuki et de Savard. Le CH n’a jamais respecté son plan face aux Kings.
« J’en parlais ce matin, mais on a joué une première période pour aider les Kings, surtout dans l’état qu’ils se retrouvaient, a affirmé St-Louis en conférence de presse. On a fait 14 revirements en première. C’est inacceptable, ça leur donne de la vie. Tu cours après le match pour la deuxième moitié de la rencontre. On n’a pas joué à nos standards. »
« Je suis très déçu, a-t-il enchaîné. On n’a pas joué à notre identité, notre standard, comme tu veux. Une de nos grandes forces est notre échec avant. Il n’y a rien de fun à rejeter une rondelle (chipper une puck), mais ça fait partie d’une recette pour améliorer ton pourcentage afin de gagner des matchs. »
Deux trios tranquilles
Sur le strict plan des statistiques après cinq matchs, Suzuki a quatre passes, Cole Caufield a quatre buts et une passe et Juraj Slafkovsky a un but et trois passes. Il s’agit de bons chiffres pour les trois membres du premier trio. Mais c’est aussi l’arbre qui cache la forêt.
À cinq contre cinq, le trio de Suzuki a encore une fois passé trop de temps dans son propre territoire face aux Kings. C’est la même histoire depuis le début de la saison.
Et on peut dire la même chose du deuxième trio, celui de Kirby Dach au centre d’Alex Newhook et de Joel Armia. Selon le site naturalstattrick, l’unité de Dach a terminé avec un horrible Corsi de 26% face aux Kings, comparativement à 40% pour celle de Suzuki.
« Nous pouvons mieux jouer et produire plus, a admis Suzuki au sujet du rendement des deux premiers trios de l’équipe. Nos deux derniers trios ont marqué de gros buts pour nous cette saison. Ils jouent un jeu lourd et ils sont bons en échec avant. Nous avons un plus gros temps de jeu et si nous ne faisons pas les trucs que Marty nous demande, nous risquons de perdre des responsabilités. »
Depuis plusieurs semaines, le CH a souvent dit que l’équipe devait passer à une autre étape cette saison. Que cette équipe avait acquis une plus grande maturité dans son jeu collectif. Pour paraphraser l’entraîneur-chef, cette équipe n’est plus un bébé.