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Au début de chaque saison, l'équipe de LNH.com publie une série de prédictions audacieuses pour chacune des équipes. La plupart du temps, ces projections font sourciller les lecteurs, mais même si elles sont un peu « champ gauche », elles ont tout de même une chance minime de se réaliser. Contre toute attente, certaines de nos prédictions audacieuses sont devenues réalité par les années passées. Alors, les prédictions de cette saison sont-elles en voie de se réaliser après deux mois d'activités?

Voici un rappel des prédictions pour les équipes de la section Centrale accompagnées d'une courte analyse.

Blackhawks de Chicago

Philippe Landry, pupitreur LNH.com : Il y a deux raisons qui vont faire en sorte que Teuvo Teravainen va connaître une saison du tonnerre. Premièrement, il sera de retour en terrain connu à Chicago, avec l’équipe qui l’a repêché en 2012. Deuxièmement, il évoluera aux côtés d’un certain Connor Bedard. Tous les ingrédients y sont pour que Teravainen connaisse la meilleure saison de sa carrière, inscrivant 30 buts et 80 points pour la première fois.

John Ciolfi, producteur senior LNH.com : Taylor Hall rattrapera le temps perdu. Après avoir été limité à 10 matchs la saison dernière en raison d'une blessure au genou, le vétéran ailier profitera d'une place au sein de la première unité en avantage numérique pour terminer sa première saison complète à Chicago avec 25 buts et 65 points.

Analyse : C’était bien parti pour Teravainen avec sept points à ses cinq premiers matchs, mais disons que les choses se sont calmées depuis. En fait, il n’y a rien qui va à Chicago cette année. Les Blackhawks flirtent encore avec les bas-fonds du classement, Teravainen ne se dirige même pas vers une saison de 50 points, et Hall, malheureusement pour la prédiction de John, n’a que sept buts en 34 matchs jusqu’ici, en route vers une campagne de 17 filets.

Avalanche du Colorado

Landry : Alexandar Georgiev a terminé au premier rang de la LNH avec 38 victoires la saison dernière, et seul Juuse Saros des Predators de Nashville a obtenu plus de départs que lui (64 vs 63). Cette saison, Georgiev va voir sa charge de travail diminuer considérablement avec l’émergence de Justus Annunen, et les difficultés de l’Avalanche vont faire en sorte qu’il va difficilement atteindre le plateau des 25 victoires.

Ciolfi : À sa première saison au Colorado, Jonathan Drouin a connu la meilleure saison de sa carrière grâce à son association avec Nathan MacKinnon. Le Québécois va encore une fois profiter de ce lien cette saison, et il établira de nouveaux sommets en carrière au chapitre des buts (25), des passes (45) et des points (70).

Analyse : On peut dire que Phil avait bien vu venir les déboires de Georgiev, mais Annunen n’en est pas la cause. Disons qu’il aurait été difficile de prévoir que l’Avalanche échangerait ses deux gardiens avant la mi-saison! Dans tous les cas, il sera difficile pour Georgiev d’espérer signer beaucoup plus que 25 victoires avec les Sharks… Pour ce qui est de Drouin, il a malheureusement encore une fois été affecté par les blessures et n’a joué que cinq matchs jusqu’ici cette saison. On peut oublier les sommets en carrière.

Stars de Dallas

Landry : Terminée, l’aventure de la Ligue américaine pour Mavrik Bourque. Le Québécois amorcera la campagne à Dallas et il connaîtra toute une saison recrue. Avec une récolte de plus de 50 points, Bourque sera finaliste pour l’obtention du trophée Calder à la fin de l’année.

Ciolfi : La retraite de Joe Pavelski ouvre la porte à Wyatt Johnston. En compagnie de Jason Robertson et Roope Hintz au sein du premier trio, le jeune attaquant connaîtra une saison encore plus fructueuse en 2024-25, flirtant avec la barre des 40 buts et des 85 points.

Analyse : Avec sept points en 28 matchs et une moyenne de temps de glace de 11:04, il sera difficile pour Bourque d’espérer mettre la main sur le titre de recrue de l’année. Mais le Québécois peut au moins se targuer d’avoir obtenu un poste de régulier avec les Stars. Johnston ne maintient pas un rythme de plus d’un point par match jusqu’ici, mais il est l’attaquant le plus utilisé à Dallas (19:06) et il est une menace soir après soir. Il va finir par débloquer.

Wild du Minnesota

Landry : Après une saison très décevante l’an dernier, Frédérick Gaudreau rebondira de belle façon et retrouvera même, à un certain point durant la saison, ses anciens compagnons de trio Mats Zuccarello et Kirill Kaprizov. Le natif de Bromont franchira la barre des 50 points pour la première fois de sa carrière, après avoir inscrit seulement 15 points à sa fiche l’an dernier.

Ciolfi : Que ce soit en raison de blessures ou de mauvaises performances de la part de Filip Gustavsson et Marc-André Fleury, Jesper Wallstedt se taillera un poste à temps plein devant le filet cette saison au Minnesota. Le jeune portier suédois jouera 25 matchs et signera 15 victoires.

Analyse : Malheureusement pour Gaudreau, c’est le jeune Marco Rossi qui s’est emparé du poste au centre avec Zuccarello et Kaprizov sur les ailes. Sauf que Gaudreau a bel et bien rebondi si on considère qu’il a déjà égalé son total de points de l’an dernier (15). Le Québécois compte 15 points en 35 matchs, un rythme qui pourrait lui permettre de franchir le cap des 40 points pour la deuxième fois de sa carrière. Pour John, c’est un coup d’épée dans l’eau. Gustavsson et Fleury sont dominants, et le Wild représente une des puissances de la LNH cette saison. Wallstedt poursuit donc son développement dans la Ligue américaine. Le Suédois a récemment été rappelé en raison d'une blessure mineure subie par Gustavsson, mais il n'a joué que deux matchs (qu'il a perdus).

Predators de Nashville

Landry : Les Predators ont frappé un grand coup en mettant la main sur Steven Stamkos sur le marché des joueurs autonomes, mais attention, l’ancien capitaine du Lightning pourrait décevoir. Dans un environnement complètement nouveau et sans Brayden Point comme joueur de centre – en tout respect pour Tommy Novak qui pourrait être le centre désigné – Stamkos va récolter tout au plus 55 points, soit son pire rendement offensif sur une saison complète depuis 2012-13.

Ciolfi : C'est vrai, Phil, que Tommy Novak n'est pas au même niveau que Brayden Point, mais d’un autre côté, Luke Evangelista et Mark Jankowski ne le sont pas non plus vis-à-vis de Steven Stamkos et Jonathan Marchessault. Novak profitera au maximum de l'arrivée de ses nouveaux compagnons de trio, et même s'il va être relégué à la deuxième unité en avantage numérique, il terminera la saison avec au moins 60 points.

Analyse : L’histoire ne dit pas si Phil avait aussi prévu la saison catastrophique des Predators, mais il peut se vanter d’avoir vu juste pour Stamkos. L’ancien du Lightning n’a marqué que 10 buts en 35 matchs et il se dirige vers une saison de 47 points, ce qui égalerait son pire rendement offensif en carrière sur une saison complète (2008-09, à sa saison recrue). Et à l’instar de Stamkos et de l’équipe en général, Novak est loin de connaître du succès, avec seulement neuf points en 28 rencontres.

Blues de St. Louis

Landry : La perte de Torey Krug pour l’entièreté de la saison ouvre la porte à la ligne bleue des Blues. Philip Broberg va faire regretter aux Oilers la décision de ne pas avoir égalé l’offre hostile soumise par St. Louis. Le jeune défenseur de 23 ans s’emparera du rôle de quart-arrière de l’avantage numérique et il en profitera pour terminer la saison avec une quarantaine de points, lui qui en sera à une première campagne complète dans la LNH.

Ciolfi : Réuni avec un passeur exceptionnel en Robert Thomas au sein du premier trio, Jake Neighbours mettra en valeur tous ses talents de franc-tireur en marquant 40 buts.

Analyse : C’était assez bien parti merci pour Broberg, qui a entamé la saison avec un point à ses six premiers matchs et neuf points en 12 rencontres. Mais le défenseur s’est ensuite blessé et a raté un mois d’activités. Depuis son retour au jeu, il n’a amassé que trois points en 12 parties. Malgré tout, les Oilers pourraient effectivement le regretter à long terme. Pour ce qui est de Neighbours, il a 10 buts à sa fiche après 36 matchs. C’est respectable, mais on parle plutôt d’un rythme de production qui lui permettrait d’atteindre le plateau des 20 buts.

Club de hockey de l’Utah

Landry : Ce sera enfin l’année de la grande éclosion pour Barrett Hayton. Le cinquième choix au total du repêchage de 2018 jouera une saison complète au centre du premier trio avec Clayton Keller et Nick Schmaltz sur les ailes et il franchira le cap des 60 points.

Ciolfi : L'arrivée de Mikhail Sergachev à la ligne bleue donnera un gros coup de fouet à son nouveau partenaire Sean Durzi, qui pourra s'impliquer davantage offensivement. Durzi va également tirer pleinement profit de son rôle au sein d'une solide première unité en avantage numérique pour terminer la saison avec 15 buts et 55 points.

Analyse : Non, ce ne sera pas l’année de la grande éclosion pour Hayton. Dommage, car il était permis d’y croire après ses cinq premiers matchs, alors qu’il totalisait six points en étant effectivement utilisé en compagnie de Keller et Schmaltz. Mais le jeune homme de 24 ans a été blanchi dans 21 de ses 29 rencontres suivantes. Malheureusement pour John, on ne pourra pas tirer de conclusion dans le cas de Durzi, qui a dû être opéré à l’épaule droite après s’être blessé lors du quatrième match de la saison. Il pourrait même devoir attendre à la prochaine campagne avant de revenir au jeu.

Jets de Winnipeg

Landry : Kyle Connor va surpasser le cap des 50 buts pour la première fois de sa carrière et se maintiendra dans la course pour l’obtention du trophée Maurice-Richard.

Ciolfi : Souvent ennuyé par des blessures, Gabriel Vilardi a été limité à 47 matchs lors de sa première saison à Winnipeg, mais l'attaquant s'est vraisemblablement senti à l’aise en inscrivant 22 buts et 36 points. Avec une saison complète aux côtés de Connor et Mark Scheifele, Vilardi demeurera en santé et franchira facilement le plateau des 65 points.

Analyse : Tout est encore possible pour Connor, qui se trouve à égalité au sixième rang des meilleurs francs-tireurs de la Ligue avec 21 buts en 36 matchs. Son rythme actuel lui permettrait de flirter avec le cap des 50 buts. John avait vu juste pour Vilardi, qui a joué tous les matchs des Jets jusqu’ici et qui totalise 31 points en 36 parties. S’il maintient la cadence, l’attaquant de 25 ans connaîtra de loin la meilleure saison de sa carrière.