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MONTRÉAL – C’était le genre de soirée où le shérif s’était donné la mission de patrouiller dans chaque racoin de la patinoire du Centre Bell avec aplomb et autorité, comme dans un western.

Arber Xhekaj a tiré quatre fois, touchant la cible d’un boulet dans un deuxième match de suite, et a distribué quatre solides coups d’épaule, rudoyant au passage les pauvres Dylan Cozens, Casey Mittelstadt et Zemgus Girgensons – victime d’une mise en échec percutante en plein centre de la glace.

« Vous l’appelez le shérif, pas nous », a tempéré Martin St-Louis en calmant les ardeurs des journalistes après la défaite de 3-2 des siens face aux Sabres de Buffalo. « Personne dans notre vestiaire ne le surnomme comme ça. On sait simplement ce qu’il peut faire. »

L’arrière de 23 ans a fait la démonstration de l’éventail de ses outils tout au long de la rencontre, aux côtés d’un pilier comme David Savard sur la deuxième paire. Le pilote a d’ailleurs indiqué qu’il s’agissait du match le plus complet qu’il avait vu de son robuste poulain cette saison. 

« J’ai eu l’impression d’être impliqué dans beaucoup de jeux, a indiqué le principal intéressé. J’ai contribué à l’attaque, mais j’ai bien défendu et j’ai soulevé les gars avec de grosses mises en échec. Quand tu réussis quelques grosses mises en échec, la foule te donne de l’énergie et tu continues de bâtir ta game. »

Il a posé le premier bloc au premier vingt quand il a marqué son but grâce à une brillante passe de Joshua Roy alors qu’il chutait sur la glace. Il a poursuivi sa construction en deuxième en venant à la défense de Jake Evans, qui venait de se faire solidement envoyer dans la bande par Mittelstadt – un coup limite, disons.

Quelques instants plus tard, Mittelstadt a saisi une passe et Xhekaj en a profité pour s’en donner à cœur joie sur lui. Il a renversé l’attaquant de finesse des Sabres à trois reprises, dans la légalité.

« Je savais qu’il n’est pas le genre de joueur qui laisse tomber les gants, a expliqué Xhekaj. J’ai tout de suite eu la chance de lui remettre la monnaie de sa pièce. Je n’aime pas voir un de nos joueurs se faire mal. Je suis toujours là pour venir à leur défense. »

Comme tout bon shérif. Mais au-delà de tout ce qu’il a fait de plus visible – et de plus douloureux – St-Louis a noté la fiabilité défensive qu’a affichée le gaillard. Même si Xhekaj affirme que « n’importe qui serait bon aux côtés de Savard », il est vrai qu’il s’est rarement fait prendre en défaut par les Sabres.

« Il est physique, on l’a vu ce soir. Il a de bons instincts offensifs et il a réalisé de bonnes touches en attaque, a énuméré l’entraîneur. Le plus difficile pour un jeune, c’est de défendre. Il a joué dans ses forces, et on s’attend à de la constance en défensive. Il nous l’a donné ce soir.

« Le plus difficile, c’est de parvenir à le faire tous les matchs. C’est ce qu’on travaille avec lui. »

Tout en puissance

Avec les quatre tirs qu’il a décochés sur la cage d’Ukko-Pekka Luukkonen, Xhekaj en totalise sept à ses deux derniers matchs. Il obtient les chances, d’abord, mais il les saisit, surtout. Avec une nouvelle arme de prédilection, peut-être.

Son tir de mercredi n’a peut-être pas fait osciller le radar à 102,2 milles à l’heure, comme sur son but contre les Capitals de Washington, il n’a quand même laissé aucune chance au gardien finlandais.

« Je prends plus de tirs frappés, c’est certain, a conclu le défenseur. Après ce boulet, j’ai réalisé que je pouvais tirer aussi fort. Je me suis dit que c’était plutôt bon. Je le mets en pratique à l’entraînement et j’adopte davantage une mentalité de tireur, récemment. »