On a malheureusement revu les Canadiens du camp d'entraînement. C'est dur de progresser comme organisation quand tu connais une séquence semblable.
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Oui, une équipe ne devrait pas être confrontée à un tel calendrier éreintant. Il serait grandement temps que les Canadiens demandent à la Ligue de réviser ça. C'est le genre d'horaire à l'étranger qui donnerait même du fil à retordre à de bonnes équipes.
Ce qui est venu compliquer la situation, c'est que les Canadiens comptaient plusieurs blessés. Une équipe ne peut pas espérer connaître du succès en ayant autant de joueurs sur la touche.
En rétrospective, c'est facile de le dire, mais le jeune Juraj Slafkovsky aurait certes pu bénéficier d'une participation au Championnat mondial junior (CMJ). Ça n'a pas été facile pour lui pendant le voyage, comme pour ses coéquipiers, il faut bien l'admettre.
Aussi épouvantable ait été l'horaire, il reste qu'il y a de l'inacceptable dans la performance collective. On ne peut pas jouer comme ça. C'étaient des dégelées qu'on subissait. Ç'a glissé considérablement au niveau de l'effort.
En défense, la perte pendant environ un mois du vétéran David Savard a été grandement ressentie. Savard est revenu, mais là, c'est le jeune Kaiden Guhle qui est tombé au combat pour longtemps. Ça peut paraître curieux à dire, mais les services du défenseur recrue âgé de 20 ans vont cruellement manquer à l'équipe. C'est sans parler de Mike Matheson, un autre vétéran, qui manque toujours à l'appel.
D'ici à la date limite des transactions au début de mars, le défi pour l'entraîneur Martin St-Louis, c'est de recoller le groupe qu'il a sous la main et de faire en sorte qu'on développe de bonnes habitudes de travail.
On met beaucoup l'accent sur les jeunes dans le processus de reconstruction, mais au travers de tout ça il ne faut pas oublier les vétérans qui seront appelés à épauler les jeunes. On ne greffera tout de même pas six autres jeunes à l'équipe la saison prochaine.
Il faut travailler à dénicher d'autres combinaisons durables. On en connaît une seule jusqu'à maintenant, soit celle avec Cole Caufield et Nick Suzuki. Il faut en trouver d'autres.
On doit également à tout prix éviter de connaître d'autres longues séquences d'insuccès parce que ça ne fait pas avancer les choses. Les joueurs doivent adhérer aux concepts de l'entraîneur, comme ils le faisaient en début de saison. Dernièrement, c'est ce qui a été plus laborieux.
Du Gretzky dans le nez
Comme possiblement vous tous, j'ai été émerveillé par la performance du jeune Connor Bedard au CMJ.
Il a été tout simplement phénoménal. Je déteste m'adonner au jeu des comparaisons, mais il me fait penser à Wayne Gretzky un peu. Loin de moi l'idée d'affirmer qu'il est voué à être le meilleur joueur de l'histoire, mais comme Gretzky, sans être le plus rapide et le plus fort physiquement, il voit absolument tout sur la glace, trois jeux à l'avance. Il répond de plus présent sous forte pression. Si vous en doutez, retournez donc voir la séquence du but qu'il a marqué en prolongation contre la Slovaquie en quarts de finale.
Le jeune est dans une classe à part. C'est un talent générationnel comme on en voit un tous les 10 ans. En le regardant jouer, je ne peux pas m'empêcher de penser que la LNH a pris une excellente décision, il y a belle lurette dans la foulée du repêchage d'Eric Lindros en 1991, en instaurant la loterie du repêchage. Parce que ça jouerait du coude pas à peu près en bas de classement pour finir dernier, si le premier choix au repêchage était encore attribué à la pire équipe de la Ligue.
\Propos recueillis par Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com*