L'un serait plutôt difficile à faire, avouons-le, mais vous comprenez le principe. Fraîchement repêché par les Sénateurs en juin dernier, l'attaquant recrue est arrivé à Ottawa comme s'il y avait joué toute sa carrière. À ses 16 premiers matchs dans la LNH, il a récolté 16 points (neuf buts, sept aides).
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« J'attribue beaucoup ça au fait que j'ai toujours gravité autour de la LNH et que j'ai un peu vécu ça à travers les expériences de mon frère, a-t-il expliqué. Je travaille fort. Je me sentais prêt physiquement, mais je pense que le plus important est de l'être mentalement. Il faut être à l'affût tous les jours, c'est un travail continu. »
Fait cocasse, il a déjà un but de plus avec les Sénateurs qu'en 40 matchs l'an dernier avec l'Université de Boston, dans la NCAA. Est-ce plus facile de jouer dans la LNH?
« Je ne dirais pas que c'est plus facile, a-t-il lancé avec un sourire en coin. C'est la meilleure ligue au monde et j'ai été chanceux de jouer avec de bons joueurs, sans rien enlever à mes anciens coéquipiers. Je ne sais pas comment expliquer ça.
« Peut-être qu'à l'université, nous sommes davantage concentrés sur notre développement et sur le fait de s'améliorer dans certains aspects particuliers. C'est bizarre de constater ça, mais je vais le prendre. »
Les Sénateurs aussi vont le prendre. Après une saison catastrophique, un été mouvementé et beaucoup de points d'interrogation avant le début de la nouvelle campagne, l'impact immédiat de Tkachuk est une véritable bénédiction.
Le quatrième choix du dernier repêchage - un rang derrière Jesperi Kotkaniemi des Canadiens de Montréal - est le septième meilleur pointeur des Sénateurs, mais le portrait aurait probablement été différent s'il n'avait pas dû rater 11 matchs en raison d'une blessure.
Il est présentement à six points d'Elias Pettersson, des Canucks de Vancouver, et du premier rang des pointeurs chez les recrues de la LNH.
« Brady, c'est un joueur qui possède tous les outils, a vanté son entraîneur Guy Boucher. C'est un individu exceptionnel, qui travaille fort et qui exécute tous les détails dès son jeune âge. C'est sûr qu'il a été élevé dans une famille de hockey avec son père et son frère, mais j'en ai vu d'autres qui provenaient du même environnement et qui n'ont pas viré comme ça.
« Ce n'est pas juste avec ses points qu'il nous donne un gros apport, c'est tout le reste. Ses qualités intangibles sont exceptionnelles. C'est déjà un leader, ce qui est très rare à cet âge et les autres joueurs l'ont très vite adopté. »
Le même bureau que papa
Lorsqu'on jette un coup d'œil aux neuf buts inscrits par l'Américain depuis le début de la saison, on constate rapidement que la grande majorité d'entre eux - huit pour être exact - ont été marqués à la limite du demi-cercle des gardiens adverses.
Il reprend un peu la même recette utilisée par son père Keith, qui a enfilé l'aiguille 538 fois au cours de sa carrière dans la LNH.
« J'ai tellement appris de lui, a affirmé le jeune Tkachuk. Il nous a appris (à lui et à son frère Matthew des Flames) à un jeune âge que la rondelle passait toujours par le devant du filet avant d'y pénétrer. Il faut payer le prix pour y aller et c'est ce que nous faisons. Mon frère est très bon dans cet aspect et j'essaie de l'imiter. »