LAVAL – Rafaël Harvey-Pinard n’est pas dupe : même s’il a retrouvé la santé, sa place n’est pas acquise dans la formation des Canadiens de Montréal. Mais nul besoin de se projeter aussi loin, croit celui qui disputera un premier match en plus de sept mois mercredi.
Victime d’une fracture à une jambe cet été, Harvey-Pinard effectuera son grand retour dans l’uniforme du Rocket de Laval face aux Americans de Rochester. Le CH l’a prêté à sa filiale de la Ligue américaine (LAH) à des fins de remise en forme.
« Je veux juste y aller une journée à la fois présentement », a-t-il soutenu après l’entraînement matinal du Rocket.
« Année après année, tu dois prouver que tu as ta place dans la LNH. Ce sera donc à moi de le prouver. […] Mais je ne pense pas encore à ça. C’est le match de ce soir qui compte. »
Cette rencontre entre Laval et Rochester est une occasion pour Harvey-Pinard d’aider les siens à obtenir une 13e victoire en 15 matchs, mais il s’agit surtout là d’un baromètre après une longue absence.
« [Le principal défi] sera de retrouver ma façon de jouer, a-t-il indiqué. Je suis quelqu’un qui joue avec intensité des deux côtés de la patinoire. Ça demande beaucoup d’énergie et c’est difficile à reproduire à l’entraînement. Il faut jouer des matchs pour retrouver cette forme-là, puis pour retrouver le timing des passes et des lancers sous pression. »
Afin de lui permettre de retrouver ses repères dès que possible, l’entraîneur-chef du Rocket, Pascal Vincent, a décidé de calquer le rôle qu’il a eu chez le Tricolore ces dernières saisons avec celui qu’il aura dans les prochains jours dans la LAH. C’est au sein du troisième trio et de la première vague d’infériorité numérique qu’il aura l’occasion de se faire valoir mercredi.
« Nous sommes là pour aider les Canadiens. Ce passage à Laval est une manière de les aider, a affirmé Vincent. On va donner du temps de glace à Rafaël dans un rôle qu’il va jouer avec les Canadiens. Ce serait facile de le faire jouer sur un trio offensif et sur l’avantage numérique ici, mais à Montréal, il est davantage susceptible de jouer en infériorité numérique même s’il peut créer de l’offensive. »
Et ce n’est pas le principal intéressé qui se plaindra de ce rôle plus modeste au sein d’une équipe dont il a déjà été, de 2020 à 2022, l’une des grandes vedettes.
« J’ai toujours aimé jouer en infériorité numérique. Le sentiment de bloquer un lancer ou de réussir à dégager la rondelle… Quand tu rentres au banc, les gars sont contents. »
Harvey-Pinard ne pouvait dissimuler sa joie, quel que soit le rôle qui lui sera confié, de jouer un premier match depuis le 16 avril. La route a été longue, a-t-il confié. De la galerie de presse, il a été témoin du début de saison difficile des Canadiens (7-10-2), huitièmes au classement de la section Atlantique à l’approche du quart de la saison.
« Quand ça se passe bien, tu veux être là pour profiter des victoires, avoir du plaisir avec les gars sur la patinoire, et quand ça va moins bien, tu aimerais apporter ta touche à l’équipe, essayer de participer aux succès de l’équipe », a-t-il soumis.
« Je suis juste content de pouvoir rejouer. Ça fait tellement longtemps! Ça fait du bien d’être dans un vestiaire, d’être sur la patinoire avec tous les gars en même temps et de pouvoir enfin jouer une partie. »
Dans l’entourage du Rocket, l’arrivée de « RHP » a été très bien accueillie. Déjà, son enthousiasme se fait ressentir auprès de ses coéquipiers.
« Il est très bon avec la rondelle, il travaille beaucoup et il apporte déjà beaucoup d’énergie à l’équipe, a vanté l’attaquant Joshua Roy. Avec le CH, il a eu beaucoup de succès et je ne suis pas inquiet qu’il en aura ici aussi, à nouveau. »
Le prêt d’Harvey-Pinard des Canadiens au Rocket est d’une durée maximale de 14 jours, comme le stipule la convention collective. Il devrait donc être de retour avec le CH d’ici le début de la séquence de cinq matchs au Centre Bell de l’équipe, du 3 au 12 décembre.