MONTRÉAL – Parole d’Arber Xhekaj, il a regagné sa confiance et amélioré son jeu défensif lors de son passage avec le Rocket de Laval. Un détour dans la Ligue américaine a également symbolisé un exercice d’humilité pour celui qu’on surnomme le Shérif.
Xhekaj a renoué avec ses coéquipiers du Canadien, mardi matin, lors d’un entraînement matinal sur la glace du Centre Bell à quelques heures de la visite des Sénateurs d’Ottawa. Il était de retour dans l’environnement du CH après un séjour de plus d’un mois avec le Rocket.
« Je me suis fait renvoyer (à Laval) pour une raison, a dit Xhekaj. Ils croyaient que j’étais pour en sortir avec des avantages. Quand j’ai compris que c’était pour mon bien, j’ai senti que je jouais mieux. J’ai gagné en confiance et je sens que je défends mieux mon territoire. Il y a des moments où je me posais trop de questions avec le Canadien. Les minutes passées à Laval m’ont aidé. »
Xhekaj avait sauté une étape l’an dernier, passant de la Ligue junior de l’Ontario à la LNH. À 20 ans, il avait gagné un pari qu’on croyait impossible en devenant un défenseur régulier à Montréal. À sa deuxième saison chez les pros, l’Ontarien a découvert un autre environnement : celui de la Ligue américaine.
« J’ai trouvé ça difficile au départ, a-t-il admis. Mais j’ai fini par accepter mon sort et j’ai travaillé sur mon jeu : mon jeu défensif, mon positionnement, placer mon bâton et garder les joueurs devant moi. À Laval, j’ai profité de plus de temps sur la glace pour des entraînements. C’était une bonne chose. »
Xhekaj ne s’en cache pas. Il a boudé et avalé la pilule péniblement à ses premiers jours avec le Rocket. Mais il a fini par comprendre que cette décision pouvait représenter une bonne chose pour son développement.
En 17 matchs sous les couleurs du Rocket, Xhekaj a amassé 11 points (3 buts, 8 passes), il a visité le banc des punitions pour 34 minutes et conservé un dossier de +3.
Plus confiant
Pour son retour à Montréal, Xhekaj s’attend à redevenir le même défenseur qui a rapidement charmé les partisans du Centre Bell. Celui qu’on voyait à sa saison recrue et avant sa blessure à une épaule lors de son combat contre le défenseur Vincent Desharnais des Oilers.
« Je jouerai mon style de jeu sans me soucier des autres trucs. J’ai retrouvé ce sentiment dans la Ligue américaine. C’est pour ça que j’ai atteint la LNH. Je n’aurai pas peur de jouer trop agressivement ou de me battre. Je dois revenir à mon identité. »
« Je suis toujours affamé. C’est pour ça que je suis le joueur que je suis. J’étais affamé et je le suis encore. »
Pas un chemin en ligne droite
Kent Hughes l’avait déjà dit. Xhekaj ne devait pas voir son renvoi dans la Ligue américaine comme un désaveu, mais plutôt comme une occasion pour rebâtir son jeu. Pour Hughes, il s’agissait d’un investissement à long terme.
Martin St-Louis a frappé sur le même clou après l’entraînement matinal.
« Ce n’est pas une question de revenir à ses standards, ça fait partie de sa croissance, a expliqué St-Louis. Il sait maintenant à quoi ressemble la Ligue américaine. Il avait plus de temps pour des entraînements puisque les matchs se déroulent souvent la fin de semaine. C’était une occasion pour lui pour travailler sur son jeu. Dans la LNH, la cadence des rythmes est plus rapide. Pour devenir un pro, tu dois expérimenter bien des choses. Nous croyons que c’était important pour Xhekaj de vivre cette expérience de la Ligue américaine. »
Xhekaj a aussi profité de ses jours avec le Rocket sous la gouverne de Jean-François Houle pour devenir encore plus sérieux.
« À l’époque, je ne savais probablement pas c’était quoi d’agir comme un pro, a-t-il répliqué. Mais après du temps à Laval où j’ai pu réfléchir, je dirais que je réalise mieux ce que ça implique d’être un pro. Tu dois faire bien des choses pour rester ici. Il faut avoir la bonne attitude tous les jours. Je pensais que je l’avais, mais ce n’était pas toujours le cas. Tu dois arriver tôt à l’entraînement et t’occuper de tes étirements et de ta routine. Il faut prendre soin de son corps. »
Le retour de Pearson
Victime d’une fracture à la main gauche et absent pour les 19 derniers matchs, Tanner Pearson renouera avec l’action contre les Sénateurs.
« Ça fait du bien, j’avais hâte de recommencer à jouer surtout après deux saisons où je me suis souvent retrouvé sur la liste des blessés, a mentionné Pearson. J’espère que je serai plus chanceux en 2024. »
Sur papier, le CH jouera ce match avec seulement trois centres en Nick Suzuki, Sean Monahan et Jake Evans. Questionné à ce sujet, St-Louis a dit qu’il se tournera vers la jonglerie pour régler cette situation.
À la ligne bleue, Johnathan Kovacevic remplacera Jordan Harris.