Quand le Canada a révélé son groupe initial de joueurs choisis le 28 juin, Crosby, MacKinnon et Marchand ont été nommés, en compagnie du centre des Oilers d’Edmonton Connor McDavid, du centre du Lightning de Tampa Bay Brayden Point et du défenseur de l’Avalanche du Colorado Cale Makar. Crosby a soutenu que ç’avait été une journée spéciale pour le hockey de la Nouvelle-Écosse.
Assez spéciale pour que les trois joueurs aient un petit drapeau provincial cousu sur les épaules de leurs maillots d'Équipe Canada?
« Si c’est permis, on pourrait bien, a-t-il répondu avec le sourire. Dans tous les cas, c’est un sentiment génial pour nous. C’est un peu une façon de boucler la boucle, après toutes ces années où nous nous rendions dans ces gros tournois à Toronto ou à Montréal, où nous nous faisions écraser de temps à autre. Cette fois, les rôles seront inversés, nous serons les gars fiers.
« La Nouvelle-Écosse est une plus petite province, alors on en tire une fierté. Nous sommes fiers d’être originaires de là, et il y a de plus en plus de représentants. Nous nous inspirons les uns les autres, et c’est génial de voir qu’il y a de plus en plus de joueurs de cet endroit. »
Crosby, MacKinnon et Marchand s’entraînent souvent ensemble dans leur région natale pendant l’été. MacKinnon, qui est originaire de Cole Harbour comme Crosby, a mentionné qu’il se retrouvait toujours dans l’équipe opposée à celle de Sid et Marchand.
« C’est compétitif, a dit MacKinnon. Il y a quelques altercations enflammées à l’occasion au cours de l’été, mais c’est amusant. »
Crosby est âgé de 37 ans – huit ans plus vieux que MacKinnon. Par conséquent, quand ce dernier jouait au hockey mineur dans son patelin, il idolâtrait, comme tous les jeunes de sa région, celui qui allait devenir le capitaine des Penguins.
Plusieurs années plus tard, les voilà rendus des amis proches. Pendant l’été, ils s’entraînent ensemble, ils patinent ensemble, ils passent du temps ensemble. Ils participent même à des publicités ensemble – la plus récente les mettant en vedette en train de conduire une Zamboni dans un service à l’auto d’un Tim Hortons.
En février, ils seront coéquipiers et représenteront leur pays dans le premier tournoi international réunissant les meilleurs joueurs de la planète depuis la Coupe du monde 2016.
« J’aimerais être son ailier, a admis MacKinnon. Ce serait cool. Je pense qu’on jouerait bien ensemble. »
Lors de la Coupe du monde de hockey, il y a huit ans, c’est Marchand, aujourd’hui capitaine des Bruins de Boston, qui évoluait à l’aile de Crosby. Marchand a marqué le but gagnant de la compétition en infériorité numérique avec 44 secondes à jouer en finale pour permettre au Canada de vaincre Équipe Europe 2-1.
Marchand, qui est né à Hammonds Plains, en Nouvelle-Écosse, est trois ans plus jeune que Crosby. Il a grandi en entendant parler de l’autre enfant de la région qui était en train de devenir un phénomène du hockey. Qui aurait pu prédire que, de nombreuses années plus tard, il serait coéquipier avec lui et MacKinnon, représentant le Canada sur la scène internationale?
« Je pense qu’il y a une mentalité du travail acharné d’où nous venons, a estimé Marchand. Et quand tu patines avec des gars aussi dominants – surtout ces deux-là – tu as tendance à repousser tes limites. Ils s’entraînent ensemble et ils se poussent l’un et l’autre à être meilleurs. C’est fascinant de les regarder aller.
« C’est remarquable que trois jeunes de la même région aient l’occasion de jouer ensemble sur une équipe comme celle-là. Ça n’arrive pas souvent, et nous en sommes fiers. C’est quelque chose d’assez incroyable. »
Ce l’est pour Crosby, MacKinnon et Marchand. Ce l’est pour Équipe Canada. Et ce l’est particulièrement pour la région d’Halifax et les gens de la Nouvelle-Écosse, dont la passion pour le hockey ne peut être remise en question.