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MONTRÉAL – La dernière fois que David Perron a quitté le vestiaire des visiteurs au Centre Bell, il venait d’échouer dans sa mission d’aider les Red Wings de Detroit à mettre la phase de reconstruction derrière eux en les aidant à se tailler une place en séries éliminatoires.

On s’en souvient, c’était en avril dernier. Malgré une victoire spectaculaire face aux Canadiens lors du dernier match de la saison, son équipe avait été devancée par les Capitals de Washington au bris d’égalité.

L’attaquant québécois était de retour sur les lieux de cette amère déception, samedi, dans l’uniforme des Sénateurs d’Ottawa. Il a beau porter de nouvelles couleurs, le rôle qui lui est confié est exactement le même.

« Je vois des similitudes avec les Red Wings, a lancé celui qui a signé un contrat de deux ans. C’est le moment de se dire que la reconstruction est faite et qu’il est temps d’aller de l’autre côté. Les deux saisons que j’ai passées à Detroit m’ont permis de prendre beaucoup d’expérience avec une jeune équipe. »

Mine de rien, Perron en est à sa 18e campagne dans la LNH. Il a participé aux séries éliminatoires à 10 reprises, mais ne l’a pas fait depuis qu’il a quitté les Blues de St-Louis pour la troisième fois, au terme de la saison 2021-22. À 36 ans, avec moins de kilomètres à faire au compteur, il n’a plus de temps à perdre.

Les Sénateurs non plus, remarquez. Après un processus de reconstruction marqué par plusieurs pas de recul, on croit du côté d’Ottawa que ça pourrait enfin être l’année.

« Pourquoi pas nous? Pourquoi pas les Sénateurs? », a demandé Perron.

C’est une bonne question. Les plus optimistes croyaient que ça y était, au début de la dernière campagne, puisque l’équipe avait récolté 86 points la saison précédente. La courbe logique permettait de croire aux chances de la formation ottavienne de faire partie du portrait des séries.

Or, elle a amassé huit points de moins, a congédié son directeur général Pierre Dorion et son entraîneur D.J. Smith. Elle a fait peau neuve en nommant Steve Staios et Travis Green dans ces deux postes. Le noyau demeure essentiellement le même, et on lui a greffé des éléments d’expérience comme Perron.

L’acquisition du gardien Linus Ullmark, qui vient de s’entendre sur un lucratif contrat de quatre saisons, risque fort bien de venir cimenter le tout.

« Les jeunes de cette équipe sont rendus à un autre niveau, a observé Perron. Au début de ta carrière, tu cherches seulement à t’établir dans la Ligue. Ils ont maintenant vécu des choses, des déceptions. Les blessures des dernières années, il faut les utiliser de la bonne façon. »

Nouveau message

Avec ce qu’il a récemment vécu à Detroit, le vétéran sera bien placé pour amener un regard neuf sur ce que vivront les Sénateurs au fil de la saison.

« Pour la majorité des gars, ça fait plusieurs années qu’on joue ensemble et qu’on développe des liens d’amitié très forts, a commenté le défenseur Thomas Chabot. Le message passe bien quand un gars arrive de l’extérieur avec son expérience et son bagage. Ça peut juste être bon. »

Est-ce donc enfin cette année que les Sénateurs mettront fin à cette vilaine séquence de sept ans sans prendre part au tournoi printanier? Seul le temps le dira. Mais plusieurs ont noté un changement dans l’approche dès le début du camp d’entraînement.

« Ça fait plusieurs années qu’on retourne à la maison et qu’on regarde les séries, a conclu Chabot. On veut être là. On veut que ce soit notre tour. […] L’ambiance et l’attitude ont changé au camp. On doit garder cette approche. On a beaucoup de choses à prouver. »

Avec la collaboration de Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com