Des changements majeurs à venir à Vancouver
Les Canucks ne changeront pas d'entraîneur, mais risquent de dire au revoir à Bo Horvat
C'est ce qu'a indiqué le président des opérations hockey Jim Rutherford, lundi, ajoutant qu'il faudrait des changements majeurs à la formation afin qu'elle devienne prétendante à la Coupe Stanley.
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À moins de donner un improbable coup de barre, les Canucks (18-22-3) rateront les séries éliminatoires pour une troisième saison de suite. Vancouver, qui accueillera le Lightning de Tampa Bay mercredi (22 h HE; SNP, BSSUNX, ESPN+, SN NOW), accuse un retard de 12 points sur les Oilers d'Edmonton et la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires dans l'Association de l'Ouest.
« Quand je suis arrivé ici, je savais que ce serait un gros défi et qu'il faudrait faire des changements mineurs », a expliqué Rutherford lors d'une conférence de presse. « Est-ce que j'ai changé d'avis? Oui. Ça va prendre des changements majeurs entre maintenant et le début de la prochaine saison.
« Certaines décisions ne seront pas très populaires, d'autres le seront, mais il va vraiment falloir prendre des décisions que je ne pensais pas nécessaires quand je suis arrivé ici. »
Rutherford, qui a gagné trois fois la Coupe Stanley comme directeur général, n'a pas réussi à apporter les changements qu'il désirait depuis qu'il a été embauché par les Canucks le 9 décembre 2021.
À court terme, il doit répondre aux questions à propos de Boudreau, dont la sécurité d'emploi semble précaire, et celles sur Horvat, qui peut devenir joueur autonome sans compensation au terme de la saison.
Rutherford a indiqué qu'il n'allait pas congédier Boudreau, dont l'embauche a été faite cinq jours avant la sienne.
« Bruce est notre entraîneur et c'est la situation en ce moment », a-t-il dit.
Mais Rutherford a confirmé qu'il a eu des discussions avec de potentiels candidats pour remplacer Boudreau.
« Je le confirme, c'est arrivé, mais je ne vais pas nommer de noms, a dit Rutherford. Certaines de ces discussions peuvent même remonter à il y a quelques mois. Et lorsque j'ai parlé à ces personnes, c'était clair qu'il s'agissait de discussions informelles parce que je ne savais pas si nous allions faire un changement. Nous n'en ferons pas. »
Rutherford n'a pas semblé très optimiste quant aux chances d'être en mesure de s'entendre avec Horvat. L'attaquant de 37 ans est actuellement à égalité au quatrième rang de la Ligue avec 30 buts en 43 matchs, à un seul de son record personnel de 31, réussi en 71 parties l'an dernier. Il semblerait qu'il tentera de passer à la banque lors de son prochain contrat, et les Canucks n'ont pas la marge de manœuvre nécessaire pour l'accommoder.
« Je crois que nous avons tout tenté, et que le contrat que nous avons sur la table pour Bo en ce moment est juste par rapport à ce qu'il a accompli cette année, a dit Rutherford à propos de son capitaine. Mais c'est assurément sous la valeur du marché quand on regarde ses performances cette année. Nous sommes dans une situation difficile. Il connaît la meilleure année de sa carrière et il veut être payé. Il le mérite, et je ne le blâme pas. »
Rutherford a aussi indiqué qu'il avait amorcé des discussions préliminaires avec l'attaquant Andrei Kuzmenko à propos d'un nouveau contrat. L'attaquant de 26 ans a récolté 38 points en 42 matchs à sa première saison dans la LNH, et il pourrait lui aussi devenir joueur autonome sans compensation au terme de la saison.
À long terme, Rutherford doit trouver un moyen de créer une marge de manœuvre sous le plafond salarial afin de modifier la formation des Canucks et rendre l'équipe compétitive à nouveau. Il a reconnu que d'échanger des joueurs du noyau et racheter des contrats durant la saison morte sont des avenues qu'il pourrait prendre.
« Je suis déçu du travail que j'ai fait jusqu'à maintenant, parce que lorsque je suis arrivé ici, j'ai dit qu'il fallait contrôler notre masse salariale et se débarrasser de certains contrats, mais je n'en ai pas été capable. L'occasion ne s'est pas présentée, mais c'est encore à moi de faire ce travail. D'ici à ce que ça se produise, nous ne serons pas en mesure de faire les changements nécessaires, ceux qui vont nous placer dans une meilleure position afin que lorsqu'un joueur que nous désirons est disponible, nous puissions tenter de l'amener ici. »
Rutherford n'a pas utilisé le mot reconstruction pour parler de la transformation à venir des Canucks.
« Je préfère parler de réinitialisation, a-t-il dit. Je ne viserai pas nécessairement des choix au repêchage qui vont nous aider dans quatre ou cinq ans. Je préfère obtenir des joueurs de la LNH qui sont plus jeunes et pour qui ça n'a peut-être pas marché lors de leur contrat de recrue. Tu leur offres une deuxième chance.
« Nous allons quand même essayer d'obtenir des choix, mais nous devons avoir dans l'esprit que ce n'est pas une longue reconstruction. Je pense qu'on peut y parvenir, et qu'il y a des possibilités. »
Rutherford a aussi affirmé que ce processus pourrait durer moins de trois ans.
« Il y a beaucoup de bons joueurs ici. C'est ce que j'ai dit aux joueurs lors de notre souper avant le début de la saison. Je leur ai dit qu'il y avait plusieurs très bons joueurs ici, mais sommes-nous une équipe? Nous n'avons jamais été en mesure de devenir une équipe, d'être prêts à gagner, peu importe les sacrifices. Tu ne peux pas te satisfaire de vivre dans une belle ville, de gagner beaucoup d'argent, de te présenter à l'aréna, jouer ton match puis retourner à la maison. Tu dois porter attention aux détails. Il doit y avoir de l'imputabilité.
« Toutes ces choses sont vraiment importantes si tu veux devenir une équipe de séries. Nous devons travailler là-dessus. »
Même s'il est âgé de 73 ans, Rutherford a indiqué qu'il avait l'intention d'aller jusqu'au bout dans ce processus.
« Si j'ai des ennuis de santé, je me tasserai, mais sinon, j'aime les défis, et c'est un beau qui se présente à nous. »