La date limite des transactions 2021 de la LNH aura lieu le 12 avril, et même si c'est dans exactement trois semaines à compter de lundi, la plupart des équipes en sont encore à déterminer la meilleure façon de procéder avec les protocoles de confinement et le plafond salarial fixe qui vont demeurer en place dans un avenir prévisible.
Date limite des échanges : Des défis attendent les équipes
Les protocoles de confinement et le plafond salarial fixe compliquent d'éventuelles transactions
« La question de l'offre et de la demande, je ne sais pas à quoi ça ressemble en ce moment », a déclaré le directeur général du Lightning de Tampa Bay Julien BriseBois. « Je sais que plusieurs équipes sont dans la même situation que nous, c'est-à-dire qu'ils n'ont pratiquement aucun espace sous le plafond salarial, ou très peu, pour ajouter un joueur sans en retirer un de leur formation actuelle. Cela dit, avec le calendrier et le format des matchs à l'intérieur des sections, il y a beaucoup plus de matchs de quatre points. Les équipes qui oscillent entre une participation et une exclusion des séries, je ne sais pas trop ce qui va guider leurs décisions. Vont-elles chercher à faire des acquisitions ou tenter de vendre leurs joueurs? Est-ce qu'il y aura plus d'équipes qui appliqueront le statu quo? Je ne sais pas. Ce sera intéressant de le découvrir. »
Le coût des joueurs de location qui pourraient devenir joueurs autonomes sans compensation à la fin de la saison devrait être élevé. Les attaquants des Sabres de Buffalo Taylor Hall et Eric Staal, l'attaquant des Devils du New Jersey Kyle Palmieri et l'attaquant des Ducks d'Anaheim Ryan Getzlaf font partie des joueurs qui pourraient rapporter gros s'ils changent d'adresse, comme un haut choix au repêchage et un espoir de premier plan.
Ceux qui doivent encore écouler d'autres années à leur contrat, comme le défenseur des Predators de Nashville Mattias Ekholm (un an, 3,75 millions $) et l'attaquant Filip Forsberg (un an, 6 millions $), coûteront encore plus cher.
En plus, la plupart des équipes, surtout les sept formations canadiennes qui composent la section Nord Scotia, doivent déterminer si elles peuvent se permettre d'être patientes avant d'insérer un nouveau joueur dans leur formation.
En raison des lois relatives à la COVID-19 au Canada, toute personne qui traverse la frontière en provenance des États-Unis doit se plier à une période d'isolement de 14 jours.
« C'est de l'inconnu, donc nous verrons », a affirmé le DG des Canucks de Vancouver Jim Benning. « J'imagine que les équipes qui pensent avoir une bonne chance de gagner vont ajouter un joueur ou deux, s'ils pensent que ces acquisitions peuvent faire la différence. Nous allons devoir attendre et voir. »
Le réalignement des sections et le format des séries entrent également en ligne de compte.
En vertu des changements apportés à la saison de la LNH en raison de la pandémie du coronavirus, les quatre meilleures équipes de chacune des quatre sections vont participer aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Il n'y a pas de quatrièmes as, donc terminer au cinquième rang de la section ne mène nulle part. Au cours d'une saison habituelle, une équipe dans cette situation peut tout de même participer aux séries. Ça signifie que les équipes qui sont sur la limite d'une participation aux séries (Flyers de Philadelphie, Blue Jackets de Columbus, Blackhawks de Chicago, Stars de Dallas, Canadiens de Montréal, Canucks et Flames de Calgary) doivent décider si une transaction vaut la peine.
« Je pense que c'est quelque chose à quoi de plus en plus de dirigeants pensent, tandis qu'auparavant, tu pouvais batailler si tu étais au cinquième ou au sixième rang », a indiqué le DG des Jets de Winnipeg Kevin Cheveldayoff.
Le plafond salarial est un autre élément très important, car il doit demeurer fixe, et plusieurs équipes ont déjà dépassé la limite de 81,5 millions $ en utilisant la liste des blessés à long terme pour se conformer au plafond.
Le Lightning l'a fait avec l'attaquant Nikita Kucherov (9,5 millions $), qui est à l'écart pour toute la saison en raison d'une opération à la hanche. Les Oilers d'Edmonton utilisent la liste des blessés à long terme avec le défenseur Oscar Klefbom (4,17 millions $), qui est absent en raison d'une opération à l'épaule. Même scénario chez les Capitals de Washington avec le gardien Henrik Lundqvist (1,5 million $) et le défenseur Michal Kempny (2,5 millions $).
« Cette année, beaucoup d'équipes utilisent la liste des blessés à long terme, et c'est quelque chose de différent comparativement aux dernières années, a noté Cheveldayoff. Plusieurs équipes doivent composer avec des paramètres différents dans leur façon de composer avec une éventuelle transaction en raison de leur situation sous le plafond salarial. L'argent qui entre sur la masse salariale et l'argent qui quitte la masse salariale, ce sont des mots que l'on entend souvent dans différentes conversations. »
Il y a tout de même eu quelques certitudes la semaine dernière.
Kyle Dubas a révélé que les Maple Leafs de Toronto évaluent le marché pour acquérir un attaquant ou des joueurs qui en sont à la dernière saison de leur contrat. Le DG veut y parvenir le plus rapidement possible en raison de la période d'isolement obligatoire de 14 jours.
« Habituellement, on privilégierait l'acquisition d'un joueur qui a encore quelques années de contrat, mais c'est un peu plus complexe cette année en sachant que le plafond salarial va fort probablement demeurer à 81,5 millions $, a expliqué Dubas. Dès que tu ajoutes un salaire en vue de l'an prochain, ç'a un impact sur énormément de choses. »
Les Islanders de New York veulent eux aussi faire une acquisition en raison de la blessure au ligament croisé antérieur qui a mis fin à la saison du capitaine Anders Lee, qui était à égalité au sommet des buteurs de New York avec 12 buts lorsqu'il s'est blessé le 11 mars.
Lee a vu son nom être ajouté à la liste des blessés à long terme, ce qui offre la flexibilité nécessaire aux Islanders pour absorber un salaire. Il leur est donc possible de tenter d'acquérir d'éventuels joueurs autonomes sans compensation comme Hall (8 millions $) ou Palmieri (4,65 millions $).
« Si nous avons l'occasion de mettre la main sur un marqueur, nous allons certainement le faire, mais sans sacrifier notre avenir », a indiqué le DG des Islanders Lou Lamoriello.
Il y aura certainement des façons de procéder malgré les quarantaines et les restrictions relatives au plafond salarial pour rendre la date limite des transactions intéressante. Mais le caractère unique de la saison fait en sorte que la plupart des DG ne savent pas trop à quel point il y aura de l'activité.
« Si nous faisons quelque chose à la date limite, ce serait d'amener un joueur qui aura un impact plus grand au sein de l'équipe », a affirmé le DG des Oilers Ken Holland. « Quand tu choisis cette avenue, tu dois travailler avec la liste des blessés à long terme et l'argent qui entre et qui quitte ta masse salariale. Est-ce que ce sera difficile de conclure une transaction? Beaucoup plus difficile que par le passé. »