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Cette saison, seulement quatre défenseurs de 19 ans ont évolué sur une base régulière dans la LNH : Mikhail Sergachev (Lightning de Tampa Bay), Charlie McAvoy (Bruins de Boston), Victor Mete (Canadiens de Montréal) et Samuel Girard (Avalanche du Colorado). Pour ce dernier, sa première saison de hockey professionnel en a été une de grandes premières, de hauts, mais aussi de bas.
Le premier haut est venu rapidement, à la fin du camp d'entraînement des Predators de Nashville, qui lui ont annoncé qu'il avait été en mesure de se tailler une place avec l'équipe qui l'avait sélectionné en deuxième ronde (47e au total) au repêchage 2016 de la LNH. Les Predators étaient alors privés du défenseur Ryan Ellis, opéré au genou, ce qui a ouvert la porte au hockeyeur originaire de Roberval au Lac-Saint-Jean. À ses cinq premières parties, Girard a récolté un but et deux passes.

Puis, le 5 novembre, il a appris en plein souper des recrues qu'il était échangé à l'Avalanche du Colorado dans la mégatransaction à trois équipes qui a fait passer l'attaquant Matt Duchene aux Sénateurs d'Ottawa, Kyle Turris aux Predators et Girard, ainsi que plusieurs autres espoirs, au Colorado.
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« Ç'a été un petit choc pour moi. Je n'étais déjà pas certain de rester avec Nashville (après ses neuf premiers matchs) et soudainement, je me fais dire que je suis échangé à Denver. Mais une dizaine de minutes après avoir parlé à mon agent Pat Brisson, j'étais vraiment content de me joindre à cette organisation. On ne se cachera pas que Nashville a une grosse défensive et je voyais plus ma chance de jouer dans la LNH cette année avec le Colorado. Je pense que j'ai gagné mon poste là-bas », souligne Girard.
Il a finalement disputé 68 matchs avec l'équipe, ajoutant 20 points (trois buts, 17 passes) à ses cinq accumulés au Tennessee. Rapidement, il s'est imposé en récoltant deux aides à ses trois premières rencontres. C'était avant de connaître sa première léthargie en carrière : 18 matchs, du 18 novembre au 27 décembre, où il a été blanchi de la feuille de pointage, en plus de montrer un différentiel de moins-8. Une séquence difficile pour un défenseur reconnu pour ses qualités offensives.
« Je pense que le mot qui décrit le mieux ma saison, c'est émotions, a dit Girard. Tout le monde dit que la première année dans la LNH, c'est difficile pour les émotions, mais tout le monde autour m'a aidé et des vétérans m'ont pris sous leur aile. (Jonathan) Bernier, ça fait longtemps qu'il est là, il est Québécois en plus. (Erik) Johnson, (Nathan) MacKinnon et (Tyson) Barrie aussi m'ont aidé. Ça fait longtemps qu'ils sont dans la Ligue, ils sont tous passés par là et ils m'ont beaucoup aidé à gérer mes émotions et avoir moins de poids sur mes épaules. »
Girard s'est offert un cadeau de Noël après le temps en mettant fin à sa léthargie le 29 décembre contre les Maple Leafs de Toronto. Il a finalement amassé sept points en huit parties. Un réveil qui semble avoir coïncidé avec celui de son équipe. L'Avalanche, qui avait alors une fiche de 17-16-3, a remporté 26 de ses 46 matchs suivants pour se tailler une place en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, à la surprise de plusieurs puisque l'équipe avait terminé la saison 2016-2017 au dernier rang du classement général. Même en séries éliminatoires, l'Avalanche a déjoué les experts en poussant la série contre les champions du trophée des Présidents, les Predators, à six matchs, et ce, malgré l'absence du gardien numéro un Semyon Varlamov et de Johnson.
« Personne ne nous voyait là. On a doublé le nombre de points de la saison précédente et on a causé une petite surprise. On était vraiment satisfaits de notre saison, mais on veut remporter les grands honneurs. On était donc déçus d'avoir été éliminés en séries. »
La déception a été double pour Girard, qui a raté les matchs no 3,4 et 5 après avoir subi une blessure au haut du corps. Il a été le quatrième défenseur le plus utilisé en séries par l'Avalanche avec près de 22 minutes de jeu en moyenne.

« C'est rare, un défenseur de 19 ans qui perce l'alignement, mais qui obtient aussi du temps en avantage numérique et de grosses minutes de jeu. C'est un signe que l'équipe me fait confiance », mentionne Girard, qui a tracé un bilan de sa saison en compagnie de son entraîneur, Jared Bednar.
« Il m'a dit qu'il était satisfait de ma saison, qu'il y avait eu des hauts et des bas, mais qu'il était vraiment content de ma fin de saison. J'ai aidé l'équipe à gagner beaucoup de matchs et c'est ce qu'il voulait de moi. Je sais ce que je dois améliorer durant l'été et mon objectif est d'arriver prêt au camp. »
Inspirés par MacKinnon
Chez l'Avalanche, la dernière saison a été l'affaire de Nathan MacKinnon. Le joueur de centre a été le pilier de l'équipe en route pour les séries éliminatoires. Il a été nommé finaliste au trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe dans la LNH. Girard n'hésite pas à le favoriser dans cette course.

« Il pratique et travaille tout le temps fort. Il a beau faire 6 millions $ et être le meilleur joueur cette année, dans les pratiques, il est tout le temps sur la glace avant les autres et il prend des tirs. Il veut tout le temps être un meilleur joueur. C'est un modèle pour nous les jeunes quand on voit un gars comme ça dans la chambre, hors de la glace. C'est tout à son honneur d'avoir été nommé parmi les finalistes et j'espère qu'il va gagner, il le mérite grandement. »