Marc Bergevin a longtemps eu le luxe de compter sur plusieurs millions de dollars d'espace sur sa masse salariale - une chose que plusieurs lui reprochaient, d'ailleurs. Maintenant que cette époque est révolue, le directeur général des Canadiens de Montréal doit négocier selon des balises plutôt restreintes.
Difficile d'acquérir des renforts, dit Marc Bergevin
Le directeur général des Canadiens doit négocier de façon très serrée à l'approche de la date limite des transactions
La gymnastique financière était prévisible avant même le début de la saison, et l'état-major de la formation montréalaise en subit les effets plus que jamais, à quelques semaines de la date limite des transactions.
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Même si le défenseur Ben Chiarot est sur la touche pendant six à huit semaines, tout indique que les renforts devront provenir de l'interne. Comme l'arrière de 29 ans devrait revenir au jeu avant la fin de la campagne, Bergevin doit prévoir que son salaire sera de nouveau pris en compte, d'ici deux mois.
« On ne peut pas le remplacer, a laissé tomber le manitou lors de son bilan de mi-saison, mardi. On ne peut pas se servir de l'espace libéré par sa blessure parce qu'il sera de retour avant la fin de la saison. C'est une des raisons pour lesquelles Paul Byron est au ballotage aujourd'hui. On se donne plus de flexibilité. »
Le Tricolore en a visiblement grandement besoin. Avec une formation de 23 joueurs, lundi, Bergevin a révélé que le club n'avait à peine que 30 000$ de libres sur la masse.
Ça ne risque pas de s'améliorer puisque le commissaire Gary Bettman a indiqué que le plafond salarial devrait demeurer à peu près fixe, à 81,5 millions $ pour les prochaines années. C'est ce qui compliquera également les transactions visant à améliorer la formation à court terme.
Il y a ça, et aussi la quarantaine obligatoire de 14 jours imposée aux joueurs provenant des États-Unis. Avec une fiche de 13-8-7 à la mi-saison, le CH lutte pour une place en séries, et ne refuserait assurément pas l'aide d'un joueur de location. Ce sera cependant complexe.
« Si l'occasion se présente, c'est sûr que je vais regarder mes options, a promis le DG. Je ne dis pas que je ne ferai rien. Les partisans et les médias ont toujours voulu qu'on dépense jusqu'au plafond. Nous l'avons fait pour les bonnes raisons, mais c'est plus compliqué d'ajouter des éléments. Il faut être créatif.
« On peut donner des choix ou des espoirs dans une transaction, mais dans ce cas, on gagnerait en masse salariale sans en libérer. C'est impossible de faire ça. Je dois garder une vision à court et à long terme pour l'équipe. Nous avons de bons espoirs qui poussent. »
Le patron s'est aussi dit satisfait des joueurs qu'il avait sous la main et des rôles qui leur sont confiés. Il ne semble pas avoir l'intention d'en laisser partir, à moins d'une offre qu'il ne pourrait refuser.
Fil de fer
Au cours des 40 minutes de son point de presse, on a compris toute la précarité et les défis de la présente saison. Une simple blessure à moyen terme à un joueur important pourrait faire dérailler le plan. Questionné à savoir comment il pourrait obtenir de l'aide, Bergevin a même évoqué la perte d'un joueur à long terme, qui lui donnerait de la flexibilité.
Disons que c'est loin d'être le scénario rêvé. Il faut donc conclure que le visage de l'équipe restera le même - mis à part quelques rappels du club-école - et que l'organisation devra prier pour éviter les blessures. Elle devra en plus compter sur sa jeune ligne de centre pour la guider vers la terre promise.
« On n'a pas le choix (de leur faire confiance), a argué Bergevin. Il n'y a pas beaucoup de centres disponibles parce que c'est un poste très difficile à combler. On a de bons jeunes et on doit vivre avec des passages plus difficiles parce qu'on sait que ce seront de très bons joueurs à long terme.
« Nous n'avons pas de filet de sûreté. Quand tu dépenses jusqu'au plafond, tu n'as pas la marge de manœuvre. Il faut espérer de ne pas avoir de blessés. Si tu perds un joueur de centre, tu es dans le trouble. C'est la réalité. »
En ce sens, on peut penser qu'il a été soulagé d'apprendre que la blessure qu'a subie Phillip Danault, samedi face aux Flames de Calgary, n'est pas très sérieuse et qu'il dit être au sommet de sa forme. L'état de santé de ses ouailles sera un enjeu à surveiller dans les prochaines semaines.